La mère serre son fils dans ses bras avant qu'il ne plonge dans le sous-marin pour réaliser son rêve au fond de l'océan, sans savoir qu'il s'agissait de leur dernier moment

• La mère dévastée du jeune homme de 19 ans qui était l'un des passagers du submersible Titan a serré une dernière fois son fils et son mari dans ses bras avant que le navire n'entame son périlleux voyage.
• Elle n'avait jamais imaginé que ce serait sa dernière rencontre avec eux.
• Selon sa mère, le jeune garçon avait accepté d'accompagner son père parce que c'était l'un des rêves de sa vie : battre le record du monde du Rubik's cube à 3 700 mètres sous la mer.

Dans les dernières nouvelles de la BBC, Christine Dawood, la mère de Suleman et épouse de Shahzada Dawood, a donné sa première interview sur la tragédie du submersible Titan. La mère dévastée s'est ouverte auprès de la journaliste nord-américaine de la BBC, Nomia Iqbal, sur les derniers moments passés avec son fils et son mari, sur ce qu'elle a ressenti, sur les raisons qui les ont poussés à poursuivre cette dangereuse expédition et sur la façon dont elle et les membres restants de sa famille y font face actuellement.

Dans cette interview, aussi attendue que déchirante, Christine donne des détails sur la journée désastreuse qui a laissé tout le monde dans l'impasse. Alors qu'elle est toujours bouleversée par le tourbillon de la dévastation, la mère de Suleman n'avait jamais imaginé que le dimanche 18 juin serait le dernier jour où elle verrait son fils et son mari.

L'entretien commence par une question que Christine décrit comme une sensation d'amour et de haine : Comment allez-vous ? Ayant littéralement perdu deux des êtres qui lui étaient les plus chers, elle a déclaré qu'elle faisait de son mieux pour faire face aux circonstances, mais, comme on pouvait s'y attendre, Christine ne se sent pas du tout bien.

Après avoir entendu l'insondable déclaration des responsables de l'expédition : "nous avons perdu la communication", Christine était hors d'elle. Prenant une profonde inspiration, elle déclare avec insistance :

"Alors, la phrase "Nous avons perdu la communication", je pense que c'est une phrase que je ne voudrais plus jamais entendre de ma vie".

Christine Dawood s'exprime sur le moment terrifiant où le submersible Titan n'a pas réussi à remonter à la surface

Christine s'est souvenue qu'elle et sa fille de 17 ans, Alina Dawood, étaient assises et discutaient avec d'autres personnes à bord du Polar Prince, le navire de soutien du submersible Titan, lorsqu'elles ont eu vent de la mauvaise nouvelle. Elle a affirmé qu'au début, elle ne savait pas ce que cela signifiait. Cependant, peu de temps après l'annonce de la nouvelle, tout a commencé à se détériorer et une longue et redoutable attente a commencé.

Au début, tout le monde était rempli d'espoir quant à leur retour à la surface de l'océan. Christine a raconté qu'on lui avait dit que la perte de communication était un incident assez courant au cours de l'expédition et que l'on s'attendait à ce qu'ils émergent bientôt. Alors qu'elle attendait avec impatience le retour de son fils et de son mari, Christine souffrait également du mal de mer.

À la fin de l'entretien, Christine a parlé de la façon dont elle et Alina se sont engagées à honorer les beaux souvenirs de leurs proches disparus.

Après une longue pause avant de poursuivre son récit, Christine mentionne qu'elle a subi un choc, parce qu'elle et tous ceux qui attendaient le retour du Titan étaient tellement sûrs que le navire atteindrait la surface. Elle explique ensuite que ce n'est que lorsque les 96 heures d'oxygène estimées se sont écoulées que la panique et l'inquiétude ont commencé à s'emparer d'elle.

Nourrie par l'espoir, qui était la seule chose qui leur permettait de tenir, l'équipe à bord du Polar Prince a commencé à imaginer des scénarios de sauvetage dans lesquels les membres à bord du Titan pourraient se libérer et remonter à la surface. Cependant, après avoir franchi le cap des 96 heures, Christine a révélé que c'est à ce moment-là qu'elle a envoyé une communication à sa famille sur le rivage :

"Je me prépare au pire".

En revanche, sa fille a continué à croire que son frère et son père reviendraient sains et saufs jusqu'à ce que les garde-côtes annonçaient la découverte de débris associés au navire. Selon la mère de Suleman, c'est en fait elle et son mari qui devaient faire le voyage vers la célèbre épave.

Cependant, après que Suleman a persisté à vouloir se rendre sur le site, Christine s'est mise à l'écart et a laissé à son fils sa place sur le navire. Une autre pièce du puzzle qui explique pourquoi Suleman a fini par accompagner son père est le fait qu'il rêvait depuis toujours de battre le record du monde de la résolution du Rubik's cube en quelques secondes à 3 700 mètres sous la mer, à bord du Titanic.

Dans les derniers instants qui ont précédé le départ de son fils et de son mari, Christine s'est souvenue de la joie qui régnait dans la famille, des plaisanteries, des étreintes et des rires qu'ils avaient partagés avant l'implosion catastrophique. Christine a également dit à quel point elle était heureuse pour eux, car le voyage était une aventure à laquelle ils avaient hâte de participer depuis longtemps, Shahzada ayant même apporté un appareil photo pour essayer d'immortaliser le moment.

Comme le rapporte sa femme, Shahzada était incroyablement passionné et curieux d'explorer le monde qui l'entourait et avait une excitation enfantine à l'idée d'aller voir l'épave du Titanic. Elle décrit son fils comme un intellectuel pragmatique qui ne se déplaçait jamais sans son Rubik's cube, qu'il avait appris à résoudre lui-même en 12 secondes.

Quelle est la prochaine étape pour la famille endeuillée ? Les projets de Christine Dawood pour honorer son fils et son mari

Le samedi suivant, après l'annonce de la découverte de débris liés au submersible Titan, Christine est retournée à St John's, à Terre-Neuve, avec sa fille. Le lendemain, une prière funéraire privée a été organisée à la mémoire de Suleman et Shahzada. En racontant la cérémonie de prière, Christine a déclaré :

"C'était en fait très beau. Le [monsieur] qui a fait la cérémonie a été très inclusif ; il a prié pour les cinq, et j'ai vraiment, vraiment apprécié cela parce que, vous savez, tout le monde a droit à la prière - je ne pense pas qu'il faille la séparer en fonction de la foi. Nous avons gardé l'intimité, de sorte qu'il n'y avait que la communauté directe”.

À la fin de l'entretien, Christine a parlé de la façon dont elle et Alina se sont engagées à honorer les beaux souvenirs de leurs proches disparus. En l'honneur de Suleman, elles se sont toutes deux engagées à apprendre à faire le Rubik's cube et à regarder tous ses films préférés. Quant à la manière dont ils comptent honorer Shahzada, Christine a déclaré ce qui suit :

"Il a lancé tant de projets extraordinaires... il a aidé tant de gens, et je pense qu'Alina et moi voulons vraiment perpétuer cet héritage et lui donner cette honneur de poursuivre son travail, et c'est très important pour ma fille aussi."

Christine n'a pas souhaité s'exprimer sur la poursuite de l'enquête sur cette tragédie. Cependant, la dernière chose qu'elle voulait faire était d'exprimer à quel point son fils et son mari, deux passagers sur les cinq qui ont perdu la vie, lui manquent.

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