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Capture d'écran I Source : x.com/AlertesInfos
Capture d'écran I Source : x.com/AlertesInfos

Un adolescent de 14 ans retrouvé pendu à Béziers après que sa mère a remarqué un changement soudain dans son comportement

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12 mai 2025
14:12

Is’Hak, 14 ans, élève à Béziers, a été retrouvé mort dans sa chambre. Le suicide du jeune garçon bouleverse la communauté scolaire. Ce drame met en lumière le mal-être adolescent et les ravages du harcèlement en milieu scolaire.

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Un drame d’une violence inouïe a bouleversé la communauté scolaire de Béziers le mardi 6 mai. En fin de journée, Is’Hak, un adolescent de 14 ans, élève de 3e au collège de la Dullague, a été retrouvé mort à son domicile. C’est sa sœur qui a fait la macabre découverte en rentrant du collège : son frère s’était pendu avec une ceinture, attachée aux barreaux de son lit. Malgré l’arrivée rapide des secours, rien n’a pu être fait pour le réanimer.

Au même moment, leur mère se trouvait justement au collège pour un rendez-vous avec l’équipe éducative. Selon la radio locale Ici Hérault, cette rencontre visait à discuter d’un changement de comportement observé chez Is’Hak ces dernières semaines, en lien avec de nouvelles fréquentations. L’adolescent venait également d’apprendre par les surveillants qu’il risquait un redoublement, une nouvelle qui aurait pu accentuer son mal-être.

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Ce drame tragique vient rappeler une réalité trop souvent ignorée : la souffrance psychologique des adolescents. En France, le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, après les accidents de la route. Chaque année, plus de 400 adolescents se donnent la mort. Un chiffre qui fait du mal-être adolescent une urgence sanitaire silencieuse.

Face à l’émotion, le collège de la Dullague a immédiatement mis en place une cellule d’accompagnement psychologique à destination des élèves, des enseignants et du personnel. On estime qu’un suicide plonge dans le deuil au moins sept personnes et affecte émotionnellement plus d’une vingtaine d’individus, en moyenne. Famille, amis, camarades de classe, collègues : nul n’en sort indemne. Par ailleurs, les études montrent que le risque de suicide augmente de manière significative chez les personnes directement touchées par un tel événement, d’où l’importance cruciale d’un accompagnement psychologique adapté pour prévenir une possible chaîne de détresse.

Trois jours après le drame, parents, élèves et habitants du quartier se sont rassemblés devant le collège pour exprimer leur tristesse, mais aussi leur colère. Sur les pancartes brandies par les manifestants, des messages clairs : "Justice pour Is’Hak", "Stop au harcèlement". Le cortège silencieux s’est tenu face à l’établissement, dans un climat de recueillement et d’indignation.

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Farah, une amie d’enfance bouleversée, a témoigné au micro de France Bleu. "Nos familles se connaissent, on se voyait tous les jours à l’école, mais aussi en dehors", raconte-t-elle, la voix tremblante. Elle évoque un garçon gentil, sensible, mais qui, ces derniers mois, semblait avoir changé. "Il voulait plaire aux autres pour qu’on arrête de l’embêter. Il s’est mis à traîner avec un nouvel ami un peu dépressif et a commencé à se scarifier. Il parlait parfois de suicide", confie-t-elle.

Farah se rappelle avoir alerté l’établissement l’année précédente, inquiète pour son ami. Un temps, celui-ci semblait aller mieux. Mais pour elle, il n’y a pas de doute : "Il a été influencé", lâche-t-elle, effondrée.

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Le harcèlement en milieu scolaire demeure une réalité préoccupante, affectant la qualité de vie de nombreux élèves dès le plus jeune âge. Selon les dernières données (2023) du ministère de l’Éducation nationale, 5% des élèves du CE2 au CM2 sont victimes de harcèlement répété. Ce chiffre grimpe à 6% au collège, avant de redescendre à 4% au lycée.

Mais au-delà des cas avérés, une part importante d’élèves se trouve dans des situations jugées “à surveiller”, témoignant de signaux de mal-être : 19% des écoliers, 6% des collégiens et 4% des lycéens présentent un indice de qualité de vie scolaire dégradé lié à des atteintes répétées.

En ce qui concerne la réaction face au harcèlement, la propension à demander de l’aide varie fortement selon l’âge et l’intensité des violences subies : 63% des élèves de primaire ayant le sentiment d’être souvent embêtés sollicitent de l’aide, un taux qui monte à 89% chez ceux ayant subi huit atteintes ou plus.

Au collège, 32 % des élèves concernés cherchent du soutien, et jusqu’à 69% en cas de cinq atteintes ou plus. Au lycée, ils ne sont que 22% à se tourner vers un proche ou un adulte de l’équipe éducative, bien que ce chiffre grimpe à 62% parmi les plus durement touchés.

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