
"Ça me paraît curieux" : Un spécialiste suggère cette cause potentielle du décès d'Agathe après la première autopsie
Portée disparue pendant plusieurs jours, Agathe, une jeune femme âgée de 28 ans, a finalement été retrouvée dans le sud de la commune Vivonne ce dimanche. Les détails ci-dessous.
Le dimanche 4 mai 2025, après près d’un mois de recherches intensives, le corps d’Agathe Hilairet, une joggeuse de 28 ans, a été retrouvé sans vie dans un sous-bois de la commune. Cette découverte met fin à une période d’incertitude et de tension pour sa famille et la communauté locale. Cependant, les circonstances de sa disparition demeurent floues, d’où la poursuite de l’enquête pour déterminer les causes exactes du décès.
Détails sur la découverte du corps d’Agathe Hilairet
Pour rappel, c’était le jeudi 10 avril qu’Agathe Hilairet a disparu à Vivonne (Vienne). Ce jour-là, elle a quitté le domicile de ses parents vers 10h30 pour une séance de jogging comme à son habitude, mais n’est jamais revenue et n’a donné aucun signe de vie.
Dans cette affaire, un dispositif de recherche d’envergure a notamment été mis en place pour retrouver la jeune femme, dont 200 gendarmes, chiens pisteurs, plongeurs, drones, hélicoptère. Mais malgré plusieurs jours de recherches intensives, ce n’est que dimanche 4 mai dernier qu’on a finalement pu avoir des nouvelles de la jeune femme, qui a malheureusement perdu la vie dans des circonstances méconnues.
D’après le procureur Cyril Lacombe, c’était un promeneur qui a fait la découverte macabre. Il a indiqué que le corps d’Agathe a été retrouvé "dans un sous-bois en périphérie des zones de recherches". Et d’ajouter :
"Les premières constatations effectuées ont permis de confirmer qu’il s’agissait du corps d’Agathe Hilairet."

Agathe Hilairet | Source : instagram.com/menthee03
Une fin tragique mais des questions persistent
Trois semaines après la disparition d'Agathe, les circonstances de son décès restent floues. Alors que les recherches avaient mobilisé d'importants moyens humains et techniques sur une zone de 100 km², le corps n’a été retrouvé que très récemment, suscitant de nombreuses interrogations.
Jacques Morel, en particulier, n’a pas pu cacher son étonnement face à la tournure de l’affaire. Invité sur le plateau de BFMTV ce lundi 5 mai, il a, en effet, évoqué : "Ça me paraît curieux."
Au cours de son interview, le général de gendarmerie et ancien patron de la section de recherches de Versailles a souligné l’ampleur des dispositifs mis en place : équipes cynophiles, vêtements de la disparue utilisés pour les pistes olfactives, repérages basés sur la dernière localisation du téléphone portable... Malgré tout cela, aucun indice n’a permis d’aboutir plus rapidement à la découverte de la victime.
Ce retard alimente, en effet, les spéculations sur la cause du décès. Selon Jacques Morel, plusieurs pistes restent envisageables, dont un possible problème de santé ayant pu survenir au cours de la course.
Bien qu’Agathe soit connue pour être semi-marathonienne, le spécialiste suggère que son état psychologique aurait pu jouer un rôle. Il a déclaré : "Je crois que c’est quelqu’un qui n’était pas en grande forme morale ou psychologique ? ".
En tout cas, l’autopsie, dont les premiers résultats sont en cours d’analyse, devrait permettre d’en savoir davantage. Les investigations toxicologiques, notamment, pourront révéler si Agathe avait consommé des médicaments ou autres substances susceptibles d'expliquer un malaise ou un comportement anormal.
En attendant les conclusions scientifiques, les enquêteurs poursuivent leur travail pour éclaircir les circonstances exactes de ce drame qui soulève encore beaucoup de questions.
Notons que des analyses complémentaires sont encore en cours, et ce, dans le but de poursuivre les investigations. Comme l’assure une source proche du dossier à franceinfo, toutes les pistes restent donc ouvertes, qu’il s’agisse des pistes criminelles ou accidentelles.
"Tout élément significatif fera l’objet d’un nouveau communiqué de presse", conclut le magistrat, sans en dire davantage.
Dans un précédent article, nous avons parlé du déroulement de l’enquête pour retrouver Agathe Hilairet. Dans celui-ci, nous avons évoqué les battues citoyennes suspendues dans la commune Vivonne et ses environs pour une raison précise.
D’après les sources, les suspensions de ces battues sont prévues jusqu’au 11 mai prochain. C’était la maire de Vivonne, Rose-Marie Bertaud, qui l’a, en effet, annoncé le mercredi 30 avril dernier.
Retour sur les suspensions des battues citoyennes
Le jeudi 10 avril, Agathe est partie courir comme à son habitude dans une zone boisée de la Vienne, entre Vivonne et Voulon. Elle n’est jamais rentrée. Rapidement, les autorités ont déployé un important dispositif de recherche : 200 gendarmes, drones, hélicoptère, plongeurs, chiens pisteurs… Des dizaines de kilomètres carrés ont été ratissés. Le club de course auquel Agathe appartenait s’est mobilisé dès les premières heures pour participer aux battues citoyennes. Une solidarité qui, au fil des jours, s’est étendue à de nombreux habitants de la région.
Mais en dépit de cet élan collectif et des moyens considérables engagés, aucune trace tangible de la jeune femme n’a été retrouvée. Face à ce constat, les enquêteurs ont donc privilégié une approche plus ciblée et méthodique, recentrant leurs efforts sur certains points jugés sensibles.
La disparition d’Agathe s’inscrivait dans un contexte complexe. La jeune femme, suivie par une psychologue depuis plusieurs années, souffrait d’anorexie mentale et de dépression. Mais selon une source proche du dossier, l’analyse de son journal intime n’a révélé aucune intention suicidaire. "Rien ne peut être écarté, mais il est difficile d’imaginer qu’elle ait décidé de mettre fin à ses jours après avoir couru dix kilomètres", indique cette source.
Dès les premiers jours de l’enquête, l’hypothèse d’un malaise avait été évoquée. Mais elle ne semble pas convaincre totalement les enquêteurs, d’autant qu’un témoignage, reçu trois jours après sa disparition, mentionne la présence d’un individu au comportement suspect aperçu à proximité de la zone. Cette piste, bien que non confirmée à ce jour, reste activement explorée.
Son téléphone a été localisé une dernière fois dans le secteur des lieux-dits Les Grands Ormeaux et Le Champ Salaud. Depuis, plus aucun signe de vie.
Dans le cadre de cette affaire, le parquet de Poitiers a ouvert une information judiciaire contre X pour "enlèvement et séquestration". Cette décision vise avant tout à renforcer le cadre légal et les moyens à disposition des enquêteurs, notamment en matière de perquisitions, de saisies, ou d’interceptions de communications.
Cela ne signifie toutefois pas qu’une piste précise est privilégiée à ce stade. Les investigations restent ouvertes à toutes les hypothèses : accident, fugue, mauvaise rencontre ou geste criminel prémédité. À ce jour, aucune preuve concrète ne permet d’établir avec certitude les circonstances de la disparition d’Agathe Hilairet, et les enquêteurs avancent avec prudence, déterminés à ne négliger aucune piste.
Cependant, d’ici au 11 mai, les battues citoyennes resteront suspendues. Les enquêteurs espèrent que la discrétion retrouvée sur le terrain facilitera l’analyse des éléments en leur possession. "Il s’agit avant tout de ne pas souiller une zone dans laquelle les recherches se concentrent depuis le début de l’affaire", a expliqué la maire de Vivonne à nos confrères d’Ici Poitou. "Cette interdiction concerne les battues citoyennes, mais aussi les battues de chasseurs, qui auraient pu être organisées en cette période pour réguler les populations de sangliers."
L’enjeu est crucial : les enquêteurs souhaitent éviter toute contamination ou altération involontaire de potentielles preuves, notamment biologiques, dans un périmètre où chaque détail peut être déterminant. Depuis la fin des recherches de type ratissage, les opérations s’orientent vers des investigations de terrain plus ciblées, menées par des gendarmes de la section de recherches et de la brigade de Poitiers.