Meurtre d'Alexia Daval: "Jonathann Daval, qui est-il?"
Jean-Marc Florand, avocat de la famille de la jeune femme, a réagi ce midi à la récente volte-face de Jonathann Daval qui accuse désormais son beau-frère d'avoir tué Alexia.
Depuis son accusation pour le meurtre de sa femme Alexia, Jonathann Daval a livré trois versions des faits, ce qui exaspère tout le monde et plonge les proches de la victime dans une détresse totale, ne sachant toujours pas ce qui est réellement arrivé à la jeune femme de 29 ans.
Jonathann Daval a été mis en examen en janvier dernier pour meurtre sur conjoint après avoir avoué. Mais cinq mois plus tard, Jonathann Daval revient sur ses aveux, accusant désormais toute la famille qui serait, selon lui, à l'origine d'un complot pour masquer la véritable cause de la mort de la jeune femme de 29 ans.
1ère version : la joggeuse portée disparue :
Avant d'être une victime de meurtre, Alexia Daval a d'abord été, aux yeux du grand public, une joggeuse disparue. C'est Jonathann, son mari, qui appelle la gendarmerie, samedi 28 octobre, expliquant qu'il s'inquiète de ne pas voir sa compagne revenir. Selon lui, elle est partie trois heures plus tôt, à 9h30 du matin, sans son téléphone portable.
Il assure qu'elle a l'habitude de courir sur les bords de la Saône, et que son jogging dure habituellement une quarantaine de minutes. Des recherches s'engagent, et le corps calciné de la jeune femme de 29 ans est retrouvé deux jours plus tard, dans un bois isolé.
Lors des obsèques d'Alexia, Jonathann Daval affiche le visage éploré du veuf sous le choc. "Elle était mon oxygène, la force qui me poussait à me surpasser", confiait-il, très touché, à la fin d'une marche blanche quelques jours plus tôt.
2e version : le meurtre par accident :
Le 29 janvier, Jonathann Daval est placé en garde à vue. Il nie d'abord toute implication dans la mort de son épouse, puis, il craque. Le lendemain, il avoue l'avoir "tuée par accident". Pourtant, à ce moment, les résultats de l'enquête "avaient abouti à des éléments suffisants pour imaginer que la mort a été donnée volontairement et non pas accidentellement", selon la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot. Jonathann Daval continue en revanche de nier avoir brûlé le corps.
3e version : le complot familial :
Jonathann Daval accuse désormais le mari de la sœur d'Alexia Daval, Grégory Gay. Lors du dîner au domicile des parents d'Alexia, dans la nuit du 27 au 28 octobre, Alexia aurait, selon son mari, fait une "crise d'hystérie" et, en tentant de la maîtriser, son beau-frère l'aurait accidentellement étranglée. "Je démens formellement", répond ce dernier à BFMTV à la sortie de son audition, mercredi. Pour la mère d'Alexia, Isabelle Fouillot, "c'est un véritable cauchemar".
Difficile avec tout cela de déméler le vrai du faux.
Parmi les éléments d'enquête "fondamentaux" qui doivent encore être réalisés et que l'avocat attend avec "grande impatience" : les expertises psychologique et psychiatrique du principal suspect, ainsi que les conclusions de son enquête de personnalité.
"Se pose la question de la santé mentale de Jonathann Daval, et de sa personnalité", a-t-il aussi affirmé.
"Je veux bien croire à la culpabilité de Jonathann Daval, si ce qu'il déclare correspond au dossier, or jusque-là ça ne correspond à rien", a-t-il encore asséné. Si rien dans le dossier ne permet non plus de l'étayer, la "conviction" de l'avocat est que la jeune femme "a été tuée par une ou deux personnes". Et que le suspect n'aurait pas pu agir seul.
Egalement interrogé sur le travail d'enquête mené sur ses clients, Jean-Marc Florand a répondu que "tout cela avait été très bien fait dans le cadre de l'enquête préliminaire" et qu'il n'y avait selon lui "pas de raison de le refaire", même si différentes vérifications allaient certainement être menées concernant par exemple la téléphonie ou l'analyse d'ordinateurs de ses clients.