Le cauchemar de l'hôpital de Saint-Brieuc révélé: le personnel ne supporte plus les agressions
Le personnel de l'hôpital de Saint-Brieuc n'arrive plus à supporter les attaques dont il est victime.
Ouest France a mené l'enquête a révélé la sombre vérité des conditions de travail des soignants de cet hôpital.
Le personnel a déjà dû faire face à des agressions, qu'elles soient physiques ou verbales et même à des menaces de mort. Une situation inacceptable qui ne semble malheureusement pas s'apaiser.
C'est le Dr Christian Brice, médecin urgentiste à l’hôpital Yves-Le Foll à Saint-Brieuc qui se trouve aussi être le délégué de l’association des médecins urgentistes de France (Amuf) qui a tiré la sonnette d'alarme.
Il n'arrivait plus à voir ses collègues se faire agresser sans réagir. Il a envoyé une lettre directement au préfet ainsi qu'à la direction de l’Agence régionale de santé (ARS).
Il leur demande notamment de "rendre à bras-le-corps cette problématique de la sécurité des personnels qui travaillent dans les services d’urgence".
Cet été, pendant un mois, des policiers étaient présents au service des urgences afin d'assurer le maintien de l'ordre. Une période d'accalmie qui n'aura pas duré longtemps puisque le policier est reparti dès le 1er septembre, si bien que "deux jours plus tard, deux aides-soignantes se faisaient violemment agresser," raconte le Dr Brice.
C'est un patient âgé de 39 ans qui, après avoir été pris en charge par les urgences, a menacé deux soignantes de mort avant de les agresser et de les blesser.
Quelques jours plus tard, un patient schizophrène âgé de 16 ans est devenu violent et a déclenché un véritable chaos dans le service pédiatrique. Suite à l'incident, quatre infirmières ont dû être mises en arrêt maladie pour choc post-traumatique.
Pour palier à cette violence, plus de caméras de surveillance devraient être mises en place et un système d'alarme est aussi envisagé.
Et bien que le dispositif de sécurisation du sas d’entrée des urgences fonctionne, ce n'est pas suffisant pour le personnel: "Un travail sur les organisations devrait tendre vers une sécurisation permanente du sas 24h/24h. À moyen terme, un regroupement des urgences adultes et pédiatriques est prévu pour limiter l’exposition de soignants isolés."
Une campagne va aussi être lancée avec le slogan: " Pas de gros mots pour ceux qui soignent vos maux". Elle visera aussi à rappeler qu'insulter un soignant peut coûter entre six mois de prison et 7 500€ d’amende.