
"Je lançais des œufs": Le "gilet jaune", amputé de la main après l'événement, fait appel aux CRS
Depuis le début du mouvement de gilets jaunes, près d’un millier de personnes ont été blessés et parfois très gravement comme samedi dernier à Bordeaux. A l’issue de la manifestation dans cette ville de Gironde, un jeune homme s’est retrouvé sur le lit d’hôpital, sa main droite arrachée. France Inter partage son témoignage poignant.
Plusieurs milliers de "gilets jaunes" ont encore défilé samedi 8 décembre dernier à travers la France. Comme dans plusieurs autres villes françaises, à Bordeaux la manifestation avait dégénéré à un moment donné, quand les manifestants ont atteint l'Hôtel de Ville.
"Quand je l'ai ramassé pour le lancer, le truc explose. Ma main explose et il n'y a plus que des morceaux de chair sur un os déformé. C'est horrible".
Antoine au micro de France Inter, le 10 décembre 2018

Source : Twitter / France3 Aquitaine
Dans l’affrontement avec les forces de l’ordre Antoine était grievement blessé à sa main droite. Hospitalisé, le jeune Bayonnais de 26 s'est confié au micro du journaliste Thibault Lefèvre de France Inter.
"Au début la manif se passait bien", raconte ce militant de gauche engagé. "Elle était pacifique, j'avais mon cazou, je commence à lancer des chansons révolutionnaires : l'Internationale, Bella ciao..."
"Au niveau de la place de la mairie, les échauffourées commencent. Il y a des fumigènes, on lance des œufs, on se fait gazer." poursuit-il son récit.
"Il y avait un feu au niveau du tram hôtel de ville, j'ai essayé de voir ce qui se passait et là un truc roule à mes pieds. Je n'ai pas réfléchi, je ne savais pas ce que c'était, je décide de le prendre à la main et de le relancer."
"Jusque là, les seules choses qui avaient roulé à mes pieds, c'était de la lacrymo." précise-t-il. "Quand je l'ai ramassé pour le lancer, le truc explose. Ma main explose et il n'y a plus que des morceaux de chair sur un os déformé. C'est horrible".
Aujourd'hui, Antoine veut comprendre la riposte des CRS qu'il juge disproportionnée. "Je lançais des œufs", affirme-t-il. "Ils ne peuvent pas nous envoyer ça dans la gueule. On n'est pas armés. En face, ils ont tout. Des gilets blindés, des casques, des matraques, des boucliers".
Le jeune militant envisage de porter plainte, comme d'autres personnes blessées dans les manifestations des Gilets jaunes.
DES GILETS JAUNES ATTAQUES DANS UN BURGER KING A PARIS
Après la violente journée du samedi noir, les CRS ont entrepris de poursuivre les casseurs. A cet effet, quelques forces de l’ordre ont été vues entrer dans un Burger King.
Samedi 1er décembre dernier, vers 19 heures, non loin des Champs Élysées et de l’Arc de Triomphe, des forces de l’ordre étaient rentrées dans le restaurant dont la porte avait été cassée.
La scène à l’intérieur a pu être filmée. On y voit des CRS qui tabassent des hommes en gilets jaunes.