Provocation ou légitime défense: les gilets jaunes se battent avec la police sur les Champs-Élysées
Provocation ou légitime défense? Cet affrontement entre les policiers et les gilets jaunes en marge du sixième samedi de mobilisation à Paris a suscité la polémique après la diffusion des images d’une violence inouïe.
Ces images ont tourné en boucle sur les chaînes d’info et sur les réseaux sociaux. Quatre motards de la police nationale ont été pris à partie par des manifestants sur les Champs-Élysées, samedi 22 décembre lors de l’acte 6 de la mobilisation des gilets jaunes.
Après avoir lancé des grenades lacrymogène vers la foule, l'un d'eux a aussi brièvement sorti son arme de service pour tenir la foule à distance.
Comme le rapporte LCI, samedi soir, des policiers ont été appelés pour intervenir sur un mouvement de foule au début de l'avenue George-V, à l'angle des Champs-Élysées.
Dès leur arrivée, ils choisissent de faire l’usage d’une grenade lacrymogène pour maintenir les manifestants à distance et essayer de disperser la foule.
"Ce n’est pas une provocation. Ils ont jeté une grenade pour tenir à distance ces voyous et ces casseurs qui, de toute façon seraient venus au contact, grenade ou pas",
assure sur TF1 Rocco Contento, secrétaire département Paris unité SGP Police FO.
Mais ce geste excitera encore plus la foule qui renvoie l’une des grenades et plusieurs autres projectils, comme la trotinette par exemple. Un assaillant frappe un policier à l'aide d'un porte-voix, un autre à coup de poing.
Le motard, tombé à terre, tente de se relever tant bien que mal. C'est alors qu'un troisième collègue des policiers, sentant la menace imminente, sort son arme de service et le pointe sur un manifestant avant de le remettre rapidement dans son étui. Les quatre policiers reussissent tant bien que mal à prendre la fuite, alors qu’une vingtaine des manifestants les poursuit.
C’est donc ce geste du policier qui a aussi fait explosé la Toile. Cependant plusieurs spécialistes parlent de la légitime défense.
"Ce qui est visé, c’était l’intégrité physique des policiers, estime l'avocat Franck Liénard sur TF1 Dans ce cas, lorsqu’il y a infériorité numérique, des projectiles dangereux pour leur intégrité et qu’ils risquent d’être blessés très gravement, le déploiement d’un moyen létal est légitime."
"Ça ne se voit pas à l’image, mais il n’y avait pas que des Gilets jaunes, derrière moi, il y avait des individus cagoulés, vêtus de noir", précise Clément Lanot, le journaliste indépendant interrogé par Le Parisien, "Après, je suis bien incapable de dire si les tirs de grenade étaient justifiés", ajoute-t-il.
DES GILETS JAUNES ATTAQUES DANS UN BURGER KING A PARIS
Et voici un autre incident à controverse en marge des manifestations des gilets jaunes à Paris.
Samedi 1er décembre dernier, vers 19 heures, non loin des Champs Élysées et de l’Arc de Triomphe, des forces de l’ordre étaient rentrées dans le restaurant dont la porte avait été cassée.
La scène à l’intérieur a pu être filmée. On y voit des CRS qui tabassent des hommes en gilets jaunes.