Les adieux de Patrick Poivre d'Arvor à Florian, le garçon qu'il a sauvé mais qui est mort par accident
Patrick Poivre d'Arvor était un héros de la guerre du Golfe au Bagdad. Il avait réussi a sauvé un petit bébé de 18 mois des mains de la troupe de Saddam Hussein. Mais l'histoire a tourné en drame quelques années après.
En août 1990, le journaliste de TF1, Patrick Poivre d'Arvor, s'était rendu en Irak pour faire un reportage sur le début de la guerre du Golfe. Il avait découvert un bébé pris en otage avec son père André Barbut.
Avec un courage incomparable, le journaliste avait pu glisser le bébé de 18 mois, otage de Saddam Hussein, dans son sac de voyage.
Il avait ensuite organisé un plan pour faire sortir le petit Florian du pays, et le ramener à Paris, près de sa mère qui avait pu quitter Bagdad avant la crise du Golfe.
Patrick Poivre lors de la première de "Les Chatouilles" à Paris, France | Photo : Getty Images
"Le hall des départs est bondé de soldats irakiens. Et, brusquement, Florian se réveille. II se réveille et se met à hurler. Sur les épaules de P.P.D.A., le sac gesticule. L'équipe de T.f.1 se regroupe autour du présentateur et parle fort pour couvrir les cris de l'enfant."
Arrivé à Paris, l'enfant a pu retrouvé sa mère Karoline. C'était une nouvelle qui avait fait la une de Paris Match en automne 1990.
Patrick Poivre D'Arvor avait pris soin de Florian en devenant son parrain. Le père du petit, toujours entre les mains de Saddam Hussein n'avait pas pu les contacter par peur des écoutes téléphoniques. Patrick Poivre d'Arvor était comme un père pour Florian.
Mais neuf ans après, l'histoire a viré en tragédie. Le mois de janvier de l'année 1999, Florian décède à l'âge de 10 ans.
LETTRE POUR FLORIAN
Patrick Poivre d'Arvor était bouleversé par le départ tragique de son filleul. Le jeune garçon de 10 ans a été victime d'un accident de voiture. Il a alors écrit une lettre d'adieu pour son cher filleul, parue dans Paris Match le 21 janvier 1999 :
"Florian était un petit ange de passage. Aujourd'hui, avec ses grandes ailes, comme tous les enfants disparus, il protège ses parents et ses proches.
II a attendu bien sagement ses 10 ans pour disparaître trois jours plus tard. Quand nous nous sommes vus pour la dernière fois, il me regardait pendant le déjeuner de ses beaux yeux de Russe déraciné ébloui par Paris, ses lumières, ses atours de fête.
C'était le 24 décembre. Chez les orthodoxes, on fête la naissance du Christ deux semaines plus tard.Et c'est la veille de leur Noël que nous nous sommes retrouvés dans l'église Alexandre-Nevski pour lui dire au revoir.",
débute la lettre.
Patrick Poivre d'Arvor lors du 43e festival du film américain à Deauville, France | Photo : Getty Images
Les souvenirs des moments passés avec le petit Florian étaient encore très vifs chez lui. Le dernier moment qu'ils avaient partagé c'était la veille de Noël.
Et personne n'aurait imaginé que la tragédie allait frapper aussi brusquement. Cet enfant qu'il avait sauvé des griffes de Saddam Hussein représentait beaucoup pour lui.
"II y avait là, avec chacun un cierge de cire d'abeille à la main, Gilbert Godié, le pilote de l'avion qui l'a fait sortir de Bagdad, Arnaud Dupuis, le cameraman qui représentait l'équipe si fière d'avoir rendu l'enfant à sa maman, et Fanny Schwartzfeld, fidèle dépositaire de tous les secrets de cette épopée irakienne.
Et tous ses amis, bien sûr, réunis en cercle chaleureux autour de Karoline, d'André et du petit Aurélien, si fort dans sa fierté de frère amputé d'un coeur. Huit ans plus tôt, nous étions déjà là, pour le baptême de Florian, en cette église orthodoxe de la rue Daru",
a-t-il continué.
Patrick PoivreD'Arvor lors du Gala de charité 'La Recherche en Physiologie' à Paris, France | Photo : Getty Images
Patrick Poivre d'Arvor avait du mal à réaliser ce qui s'était passé. L'enfant avait passé le plus dur étant bébé. Hélas, neuf ans après, son histoire finit en drame.
"Entretemps, un destin s'est noué, une corde s'est tendue, puis cassée. Florian a traversé la vie en funambule. II a aimé, il a été très aimé. Désormais, là où il est, il va tous nous aider."
UNE AUTRE TRAGÉDIE DANS LA VIE DE PATRICK POIVRE D'ARVOR
Florian n'était pas le seul enfant que la vie avait enlevé au journaliste Patrick Poivre d'Arvor. Il avait déjà surmonté un autre décès, celui de sa fille Solenn.
La jeune fille souffrait d'un problème psychologique alors qu'elle n'avait que 19 ans. Devenue dépressive, sa fille s'était suicidée. 24 ans après ce drame, Patrick lui rend hommage.