"Ils m’ont tordu le bras et bloquée avec leur pied" : Une infirmière emprisonnée pour le rejet de la violence policière
Après avoir dénoncé des violences policières lors d’un contrôle de la part des agents à Viry, ce jeudi 14 mars, une infirmière de Draveil a été condamnée à un mois de prison ferme pour outrage et rébellion.
Il était aux environs de 22 heures durant cette soirée-là du 24 septembre dernier, lorsque le véhicule de Mireille, 47 ans, a été arrêté par une patrouille de police qu'elle a croisée, alors qu'elle rentre de son travail avec une de ses collègues, sur la N 7, à hauteur de Viry-Chatillon.
"La voiture en voulant faire demi-tour m’a fait peur, on a failli avoir un accident, je les ai klaxonnés, indique-t-elle. Ils ont décidé de me suivre. Et m’ont demandé de m’arrêter pour me contrôler" se remémore-t-elle.
Les gyrophares d'une voiture de police. | Shutterstock
BRUTALITÉ POLICIÈRE
Après une bonne quinzaine de minutes d'inspection de ses papiers, en règle et du coffre du véhicule par les agents, elle a déclaré leur avoir dit qu'elle avait d'autres choses à faire et qu'elle avait envie de rentrer chez elle. Les agents l’ayant autorisée à circuler, elle est remontée dans sa voiture et sa collègue lui a demandé si tout va bien.
À quoi elle a répondu que c’était des connards, mais sa vitre étant ouverte, les policiers l’ont entendue et l’ont tirée hors de la voiture, lui ont tordu le bras et l’ont bloquée avec leur pied, déplore l’infirmière.
Lien entre la police et la brutalité de la violence non autorisée. | Shutterstock
Et lorsqu'elle leur fait savoir qu'ils lui font mal, ils l’ont saisie par le cou, lui ont passé les menottes qu'ils ont serrées si fort qu’elles lui rentraient dans la peau avant de la bousculer dans leur voiture, selon ce qu'elle a affirmé. Elle fut ensuite conduite au commissariat sans pouvoir alerter son fils qui l’attend.
Elle reconnaît l’outrage devant l’officier de police judiciaire, mais cela ne l'empêchera pas de "passer la nuit entière dans une cellule pleine de vomi et d’urine". Elle sera finalement relâchée de sa garde à vue à 16 heures.
Quelques jours après les faits, l’étreinte des menottes sur le poignet de Mireille était toujours visible. | LP/F.L.
UNE PLAINTE CLASSÉE SANS SUITE
À sa sortie de sa garde à vue au commissariat de Juvisy, elle a consulté son médecin qui lui diagnostiquera des "hématomes aux bras, à l’épaule et à la cuisse" et des "lésions croûteuses au poignet" dues au port trop serré de menottes.
Elle a décidé de déposer plainte le 26 septembre pour des violences policières. Toutefois, sa plainte a été classée sans suite par le parquet d’Evry qui la mande pour passer en jugement ce jeudi 14 mars devant le tribunal correctionnel d’Evry. Le chef d'accusation : outrage et rébellion contre l’autorité publique.
CONDAMNÉE A UN MOIS DE PRISON
Suite à la classification sans suite de l'affaire, Mireille, vraisemblablement trop déçue, a décidé de ne pas se rendre au tribunal ce jeudi. Elle a été condamnée ce jeudi par le tribunal correctionnel d’Evry à un mois de prison ferme. Selon Me Kayem, l’avocate des policiers, "c’est dommage que cette dame mise en cause ne se soit pas déplacée pour que l’on puisse débattre."
BRUTALITÉ CONTRE LA POLICE
La mésaventure de Mireille rappelle l’histoire de Christophe Dettinger, le ”boxeur de gendarme” qui était recherché par la police, bien que ce soit pour des circonstances inverses. En effet, ce dernier avait roué de coups des policiers lors d'une manifestation des gilets jaunes du samedi 5 janvier dernier.
Si Christophe s’est rendu au commissariat du 4e arrondissement de Paris, il s’est exprimé sur les réseaux sociaux dans un enregistrement qu'il a posté sur la page Facebook de sa belle-sœur. Ayant reconnu son tort d'avoir eu recours à la violence, il a précisé que son geste était dû aux actions des forces de l'ordre, sur la brutalité policière, comme les tirs de flash ball ou de bombes lacrymogènes, faite sur lui et sa femme, sur les retraités et sur les femmes sans défense lors de cette journée fatidique.
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