Yanis, 4 ans, enterré sans ses organes : le nouveau cri du cœur de ses parents
Les parents de Yanis vont assigner l'Etat en justice après avoir découvert que des organes ont été prélevés du corps de leur enfant.
Le 14 juillet 2016, un attentat a frappé la promenade des Anglais pendant que la foule admirait le feu d'artifice à l'occasion de la fête nationale. Yanis, 4 ans, se trouvait parmi les victimes.
Mickael, son père, a vite constaté le danger que représentait le camion-bélier de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Malheureusement, il a juste eu le temps d'écarter sa femme pendant que son fils unique jouait un peu plus loin. Le drame n'a pas épargné la vie du petit Yanis.
Des révélations sur cette tragédie viennent de surgir trois ans après le drame. Avec horreur, les parents de Yanis ont découvert que les organes de leur enfant avaient été prélevés.
"Ils ont profané son corps"
Ils ont appris cette horrible information par la mère d'une fillette, fauchée elle aussi lors de l'attentat. C'est en épluchant le dossier d'instruction que cette mère de famille a fait cette macabre découverte.
"Apprendre ça en catimini, trois ans après, ça me rend fou… Et ils auraient même pu les détruire sans qu’on ne le sache jamais ! ",
a exprimé le père de Yanis.
"Nous allons assigner l’État pour faute lourde devant le tribunal administratif",
a déclaré le père de famille.
Les parents de Yanis sont indignés après avoir appris que les organes de leur fils ont été prélevés lors d'une autopsie, et conservés depuis à l’Institut médico-légal (IML) de l’hôpital Pasteur.
D'ailleurs, le couple n'a été au courent de l'autopsie du corps de Yanis que le jour de l'enterrement, ce qui a coupé leur lien avec l'hôpital. Et apprendre maintenant que des organes ont été prélevés sans que l'un d'eux ne soit informé leur paraît inacceptable.
Par conséquent, le couple va assigner l'Etat devant la justice.
"Les retraits d’organes sont généralement pratiqués pour des examens complémentaires qui n’ont, en l’occurrence, pas été réalisés. Et pour cause ! La décision d’autopsie elle-même était déplacée et inutile. Il n’y a aucun débat médical sur les causes de la mort de cet enfant, qu’une centaine de témoins ont vu se faire écraser ce soir-là",
a expliqué Me Yassine Bouzrou, le pénaliste qui va représenter le couple. Pour Samira, mère de l'enfant décédé, ceci est une forme de violences sur le plan symbolique.
"Ils ont traité mon fils de la même façon que le terroriste qui l’a tué. Mes angoisses sont réapparues… J’ai l’impression qu’on m’a volé une partie de mon fils, qu’on l’a tué une deuxième fois",
lance-t-elle.
Suite à une demande, Maître Bouzrou a obtenu la restitution des organes. La famille de la victime va les replacer dans la tombe de Yanis, enterré selon le rite musulman.
PLUS D'INFORMATIONS SUR L'AFFAIRE
Parmi les organes conservés par le CHU de Nice figurent le foie, le pancréas et une partie des poumons du petit garçon.
Le jour où l'hôpital a rendu le corps de Yanis, les parents ont voulu savoir les raisons qui ont fait que leur fils se retrouve dans cet état mais aucune explication n'a été donnée. Tout s'explique maintenant.