Tout ce que l'on sait sur l'affaire scandaleuse de Tariq Ramadan
Tariq Ramadan, connu principalement comme un islamologue suisse, est une figure controversée. Depuis octobre 2017, l’ancien professeur à l'université d’Oxford défraye la chronique suite aux plaintes pour viols et agression sexuelles déposées par plusieurs femmes.
LES ORIGINES DE TARIQ RAMADAN
Tariq Ramadan est le petit-fils de Hassan el-Banna, fondateur des Frères musulmans. C’est suite à l’assassinat (en 1949) de ce dernier que les parents de Tariq Ramadan se réfugient en Suisse en 1954.
C’est ainsi que que le futur théologien voit le jour le 26 août 1962 à Genève. Après y avoir grandi, Tariq Ramadan devient titulaire d'un doctorat de l'université de Genève et enseigne au sein de plusieurs universités.
Dans les années 1990, il devient une référence dans certains milieux des pratiquants musulmans. Si certains lui attribuent un discours de défenseur d'un islam compatible avec les démocraties occidentales, pour les autres Tariq Ramadan demeure une figure controversée.
Tariq Ramadan au Festival du livre d'Édimbourg le 11 août 2007 à Édimbourg, en Écosse. Photo : Getty Images
Le théologien suisse est en effet accusé par ses détracteurs d'être un adepte du double discours, modéré pour les médias et fondamentaliste pour son public.
Mais si jusque là, l'homme aujourd'hui âge de 56 ans, arrivait à gérer son image, sa réputation a été salie par de nombreuses plaintes des femmes qui prétendent avoir été violées par l’islamologue par lé passé.
ACCUSÉ D'AGRESSIONS SEXUELLES PAR DEUX FEMMES
L’affaire Tariq Ramadan éclate le 20 octobre 2017 quand une ancienne pratiquante musulmane salafiste qui se prenomme Henda Ayari porte plainte contre lui pour "des faits de viol, d'agressions sexuelles, violences volontaires, harcèlement, intimidation".
Le lendemain Tariq Ramadan conteste l'accusation dans un message Facebook et son avocat annonce le dépôt d'une plainte pour dénonciation calomnieuse. Mais l’affaire ne s'arrête pas là.
Le 24 octobre 2017, une nouvelle plainte, similaire à la première, est déposée par une deuxième femme. D'après les articles publiés par Le Monde et Le Parisien, celle-ci aurait donné des certificats médicaux aux policiers, attestant de "scènes de violence sexuelle d'une grande brutalité".
Le 31 janvier 2018, Tariq Ramadan est placé en garde à vue après avoir été entendu par la police judiciaire de Paris. Deux jours plus tard, il est mis en examen pour "viol" et "viol sur personne vulnérable" et incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis.
TROIS AUTRES PLAINTES APRÈS SON INCARCÉRATION
Il est important de rappeler que les accusations de deux premières victimes présumées contre Tariq Ramadan sont survenues à l’époque du scandale de l'affaire Weinstein.
Eclatée aux Etats-Unis, l'affaire a été suivie en France par la campagne #BalanceTonPorc sur Twitter, incitant les femmes victimes de harcèlement ou d'abus sexuel à ne plus se taire et à se manifester.
La parole se libère et en mars 2018, une troisième femme, Mounia Rabbouj, porte plainte pour viols contre Tariq Ramadan. Dans la foulée, les médias révèlent qu'une quatrième femme, américaine, a porté plainte contre lui auprès de la police de Washington.
En avril 2018, une cinquième plainte est déposée à son encontre pour viol, contrainte sexuelle et séquestration par une Suisse. En septembre 2018, il est mis en examen pour "viol et contraintes sexuelles" par la justice suisse.
IL EST ACTUELLEMENT EN LIBERTÉ CONDITIONELLE
Tout en restant poursuivi pour viols, le théologien sera remis en liberté conditionnelle deux mois plus tard conformement à la décision de la chambre d'instruction.
Tariq Ramada, portrait de l'universitaire suisse, Milan, Italie, le 16 mai 2009. Photo : Getty Images
Le 14 mars 2019, la cour d'appel de Paris a rejeté la demande de levée des deux mises en examen pour viol déposée par Tariq Ramadan.
Aux dernières nouvelles, rapportées par Le Point, Tariq Ramadan est installé à Saint-Denis, où il a assisté le 18 mars dernier à une conférence... sur les violences faites aux femmes !