Un cercueil aussi bien écologique qu'économique à la recherche de son public
Une association nouvellement créée dans la ville de Poitiers a pour but de promouvoir l'utilisation du "cercueil écologique en cellulose", plus concrètement, du cercueil en carton qui est considéré comme moins coûteux et plus respectueux de la nature.
Il y a trente ans, suite au décès de son chat, un ingénieur bourguignon Georges Braissant a décidé d’utiliser une boite en carton pour enterrer l’animal. De cet événement est née l’idée de faire un cercueil du même matériau, destiné à l'inhumation humaine et à la crémation. L’année 1992 est considérée comme date de son invention. Six ans plus tard, l’état français a homologué ce cercueil qui depuis lors peut être utilisé dans les cimetières français.
Un cercueil écologique
La photo du cercueil écologique en carton | Source: http://euroiris.unblog.fr/
L’ingénieur Georges Braissant appelle son invention "écologique" en précisant que lors d’inhumations ce cercueil, qui est respectueux de l'environnement, se désagrège en 90 jours. Ce qui le diffère des cercueils en bois qui nécessitent plusieurs mois. De plus, en cas d’une crémation il permet d'économiser 15 minutes.
D’après Georges, ce sont surtout les communautés musulmanes et juives qui sont attirés par ce modèle. Pour eux, le retour à la terre après la mort constitue une grande importance.
Une initiative d’intérêt public
Les prix pour les cercueils en bois massif varient entre 800 et 3000 euros:
"Des prix que beaucoup de familles n'ont pas les moyens de payer, même dans ces moments difficiles", indique l’inventeur.
Pour les cercueils en cellulose la somme à investir se limite à une fourchette allant de 300 à 500 euros. Ce qui prend en compte aussi la nécessité de préparer le cercueil par des capitons et autres éléments.
Une initiative qui divise la population
Pourtant, même si cette invention est considérée comme écologique, inclusive et sociale, elle est parfois mal vue par les professionnels du funéraire. Ayant un prix plus bas, le cercueil en carton offre également une marge plus petite aux prestataires funéraires et elle n’est pas toujours acceptée par des clients.
Sandrine, 40 ans et résidente de Poitiers avoue par exemple trouver la démarche "déplacée vis à vis de nos ancêtres, d'autant plus que le carton, esthétiquement, ce n'est pas vraiment ça...". Si la femme est prête à se faire enterrer dans ce cercueil, elle a du mal à concevoir "l'enterrement d'un proche dans du carton".
L'association pour le cercueil écologique en carton
Georges Braissant a décidé de créer une association à Poitiers ayant pour but de promouvoir l'utilisation de son cercueil écologique en carton. Septembre prochain, un carré réservé sera aménagé dans le cimetière à Ivry-Sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Il acceptera seulement des cercueils en cellulose et autres enterrements écologiques.