La Maison Blanche rejette les spéculations sur la santé du Président Trump avec un rapport médical

La Maison Blanche a publié le rapport médical de Donald Trump un peu plus d’un mois après qu’il a été aperçu avec une importante ecchymose sur l’une de ses mains lors d’une réunion de haut niveau.

Le 11 avril 2025, le président des États-Unis (POTUS) Donald Trump a subi son examen médical annuel au centre médical militaire national Walter Reed. L'examen a été mené et supervisé par le capitaine Sean P. Barbabella, D.O., le médecin du président.

Selon la mémorandum officiel publié par la Maison Blanche le 13 avril, l'évaluation complète comprenait des tests de diagnostic, des travaux de laboratoire, des analyses d'urine et des consultations avec quatorze spécialistes médicaux. Les résultats, rendus publics avec le consentement de Trump, indiquent qu'il est en excellente santé.

À 78 ans et 10 mois, Trump mesure 1,91 mètre et pèse 101,6 kg. Ses signes vitaux semblent se situer dans la fourchette normale - sa fréquence cardiaque au repos a été mesurée à 62 battements par minute, sa tension artérielle à 128/74 mmHg et sa saturation en oxygène à 99 % à l'air ambiant. Sa température corporelle était de 37 °C.

Le rapport donne ensuite un aperçu méticuleux de l'état physique du POTUS, notant que son acuité visuelle, ses champs visuels et sa pression intraoculaire se situaient tous dans les limites normales. L'examen des yeux dilatés confirmait une fonction oculaire saine.

L'examen de sa tête, de ses oreilles, de son nez et de sa gorge n'a révélé aucune anomalie majeure. Toutefois, le rapport mentionne une cicatrice à l’oreille droite, vestige d’une ancienne blessure par balle. Son ouïe reste parfaitement intacte.

La thyroïde et les ganglions lymphatiques ont été enregistrés comme étant normaux, et l'imagerie vasculaire des artères carotides de l'année précédente n'a révélé aucun résultat inquiétant, rendant inutile tout test supplémentaire.

Les poumons de Trump ont été décrits comme clairs à l'examen, et un scanner de sa poitrine a confirmé ces résultats, sans aucun signe de pathologie.

Les tests cardiovasculaires, incluant un électrocardiogramme et un échocardiogramme, ont confirmé une fréquence et un rythme cardiaques réguliers, des bruits cardiaques normaux, ainsi qu’une structure et une fonction cardiaques sans aucune anomalie. Sa fraction d'éjection - une mesure critique de la capacité de pompage du coeur - a été décrite comme saine, sans entrave à la circulation sanguine dans les extrémités.

Les évaluations abdominales et gastro-intestinales se sont également déroulées sans incident, les résultats de l'échographie ne révélant aucune anomalie. Cependant, le rapport est revenu sur les conclusions d'une coloscopie réalisée en juillet 2024, qui avait permis d'identifier à la fois une diverticulose et un polype bénin.

Bien que ces résultats ne soient pas urgents, la gastro-entérologie a recommandé qu'une autre coloscopie soit programmée dans trois ans pour une surveillance continue. Le système génito-urinaire a été déclaré normal, et une évaluation musculo-squelettique a confirmé la pleine amplitude de mouvement de ses articulations et de ses muscles, avec une circulation sanguine saine et sans gonflement.

Sur le plan neurologique, Trump a subi une série de tests cognitifs et fonctionnels, qui ont tous donné des résultats normaux. Il s'agit notamment de l'évaluation cognitive de Montréal, à laquelle il a obtenu un score parfait de 30 sur 30.

Son humeur et sa santé mentale ont été évaluées à l'aide d'outils de dépistage normalisés - le PHQ-9 pour la dépression et le GAD-7 pour l'anxiété, qui l'ont tous deux placé fermement dans la fourchette normale.

Des examens dermatologiques ont également été effectués, qui ont révélé des dommages mineurs causés par le soleil et seulement quelques lésions bénignes, "aucune lésion ou excroissance inquiétante" n'ayant été identifiée. En outre, le rapport énumère les médicaments que Trump prend actuellement, tels que des médicaments pour le contrôle du cholestérol, la prévention cardiaque et une crème pour une affection cutanée.

Dans l'ensemble, le mémo affirme que Donald Trump est en bonne condition physique et cognitive. Son mode de vie actif, marqué par des apparitions publiques, des engagements avec la presse et une participation fréquente au golf, est crédité du maintien de son bien-être.

Le rapport conclut en affirmant que le POTUS est tout à fait apte à remplir les fonctions associées au poste de commandant en chef et de chef d'État.

Bien que le rapport de la Maison Blanche dépeigne une santé robuste, il arrive après des semaines d'examen public de plus en plus approfondi. L'attention portée à l'état physique de Donald Trump s'est accrue après la diffusion d'images de sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, le 24 février.

Sur les photographies officielles de la presse, une ecchymose proéminente et foncée était clairement visible sur le dos de sa main droite, sa taille et sa décoloration étant difficiles à ignorer.

Les observateurs attentifs ont noté une tentative de dissimulation de la marque avec du maquillage - un détail qui n'a fait qu'intensifier les interrogations sur son origine.

Pressée de clarifier la situation, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a fourni une explication rapide. Elle a attribué la contusion à l'emploi du temps chargé de Donald Trump, qui doit régulièrement serrer des mains lors d'engagements publics. Elle a balayé l'inquiétude en affirmant que cela reflétait son dévouement inlassable au travail.

"Le président Trump est un homme du peuple. Son engagement est inébranlable, et il le prouve chaque jour", a-t-elle a affirmé. Trump étant devenu le président américain le plus âgé à prendre ses fonctions au moment de sa deuxième investiture en janvier, il était difficile d'écarter les inquiétudes concernant la vulnérabilité liée à l'âge.

Les experts médicaux ont souligné que l'apparition d'ecchymoses, en particulier chez les individus d'un âge avancé, n'est pas inhabituelle et résulte souvent de changements physiologiques naturels.

Selon la Mayo Clinic, le processus de vieillissement amincit la peau et réduit la couche de graisse protectrice qui amortit les vaisseaux sanguins. Les capillaires sont donc plus susceptibles de se rompre sous l'effet d'une pression ou d'un choc, même mineur.

Lorsque ces minuscules vaisseaux se rompent, le sang s'infiltre dans les tissus environnants, ce qui entraîne la décoloration visible que l'on reconnaît généralement aux ecchymoses.

Cependant, l'âge à lui seul n'explique peut-être pas la gravité de l'ecchymose qui a attiré l'attention du grand public. Des sources médicales, dont la Cleveland Clinic, identifient également les veines soufflées comme une cause potentielle, résultant généralement de l'insertion d'une aiguille lors de procédures telles que les prises de sang ou les traitements intraveineux.

De telles blessures vasculaires peuvent produire des ecchymoses importantes et localisées, en particulier chez les patients dont les veines sont plus fragiles. Cette possibilité a suscité des spéculations supplémentaires, notamment parmi ceux qui se souvenaient d'un incident similaire survenu à l'automne 2020.

À cette époque, Donald Trump avait été photographié avec des bandages sur sa main droite peu après avoir été diagnostiqué comme souffrant du COVID-19, ce qui avait suscité des interrogations sur le fait qu'il avait reçu des fluides par voie intraveineuse.

La divulgation du rapport médical de Trump intervient après qu'il a refusé d'en publier un complet pendant sa campagne présidentielle de 2024, et ce, malgré les appels à la transparence lancés par le public et les promesses répétées de le faire.

Au lieu de cela, sa campagne a mis en avant des lettres antérieures de son médecin et du Dr Ronny Jackson, qui l'a soigné après la tentative d'assassinat du 13 juillet 2023 en Pennsylvanie.

Une déclaration publiée par le médecin Bruce Aronwald le 20 novembre 2023, coïncidant avec le 81e anniversaire de l'ancien président Joe Biden, déclarait qu'en septembre 2023, Trump était en "excellente" santé. La note d'Aronwald ne faisait référence à aucun test ou traitement spécifique.

En revanche, la campagne de l'ancienne vice-présidente Kamala Harris a publié un résumé de santé détaillé de deux pages en octobre 2024. Rédigé par son médecin, le Dr Joshua Simmons, il comprenait ses antécédents médicaux, des détails sur son mode de vie et un aperçu de sa santé.

Simmons a écrit que Harris "possède la résilience physique et mentale nécessaire pour exécuter avec succès les devoirs de la présidence." Le moment choisi pour cette publication a exercé une pression supplémentaire sur l'équipe de Trump, qui avait évité de publier tout rapport complet pendant l'élection.

Aucune nouvelle documentation clinique n'a été fournie pendant cette période. Le 12 octobre 2024, le directeur de la communication de la campagne de Trump, Steven Cheung, a publié une déclaration pour défendre la décision.

"Le président Trump a volontairement publié des mises à jour de son médecin personnel, ainsi que des rapports détaillés du Dr Ronny Jackson, qui l'a traité après la première tentative d'assassinat. Tous ont conclu qu'il est en parfaite et excellente santé pour être commandant en chef", peut-on lire.

"Il a maintenu un calendrier de campagne extrêmement chargé et actif comme aucun autre dans l'histoire politique, alors que Kamala Harris a été incapable de suivre les exigences de la campagne", a ajouté Cheung. "Son emploi du temps est beaucoup plus léger car, elle n'a pas l'endurance du président Trump."

La campagne a également fait circuler les évaluations antérieures du Dr Jackson lorsqu'il était médecin de la Maison Blanche, notamment le dépistage cognitif de 2018. Ce résultat a été fréquemment cité par Trump et ses alliés, notamment lors des moments où l'acuité mentale de ses adversaires était remise en question.

Aucun nouvel examen cognitif n'a été rapporté publiquement entre 2018 et 2025. Le Dr Jackson, qui a été médecin de la Maison Blanche sous les présidents Barack Obama et Trump, a longtemps été considéré comme l'un des défenseurs les plus virulents de Trump en matière de santé.

Pendant qu'il était le médecin du président, Jackson a fait publiquement l'éloge de l'état de santé de Trump et a déclaré de façon joyeux que le président "pourrait vivre jusqu'à 200 ans" s'il améliorait son régime alimentaire. Trump a par la suite tenté de nommer Jackson au poste de secrétaire aux affaires des anciens combattants, une démarche qui a échoué au milieu d'une controverse et d'une plainte d'un dénonciateur.

En juillet 2022, deux ans avant le dernier examen médical de Trump, la marine américaine a officiellement reclassé le grade de retraite de Jackson. Initialement retraité en tant que contre-amiral (moitié inférieure), Jackson a été rétrogradé rétroactivement au rang de capitaine de la marine à la retraite à la suite d'une enquête de l'inspecteur général du Pentagone qui a corroboré de multiples allégations.

Le rapport a documenté de multiples violations, notamment une conduite inappropriée pendant le service, l'utilisation de somnifères sur ordonnance, la consommation d'alcool avec des subordonnés et des remarques sexuellement inappropriées à l'égard d'une employée.

Le porte-parole de la marine, le capitaine de corvette Joe Keiley, a déclaré que la conduite de Jackson n'était "pas conforme aux normes que la marine exige de ses dirigeants et, à ce titre, le secrétaire de la marine a pris des mesures administratives en juillet 2022."

La rétrogradation a également affecté la pension et le statut de Jackson dans les cercles militaires. Néanmoins, Jackson a continué à se désigner publiquement comme contre-amiral. Sa biographie officielle du Congrès et ses déclarations publiques n'ont pas reflété la mise à jour de son grade.

Commentant cet écart, l'analyste militaire Katherine L. Kuzminski a déclaré : "S'il est possible que d'autres se réfèrent par erreur à lui en tant qu'"amiral" à perpétuité, lui-même ne devrait pas commettre cette erreur." Malgré la mesure administrative prise par la marine, Trump a continué à faire publiquement l'éloge du Dr Jackson dans les mois qui ont suivi.

Lors de la Conservative Political Action Conference en août 2022 - quelques jours seulement après que la rétrogradation de Jackson soit devenue effective - Trump a fait référence à lui pendant ses remarques, sans reconnaître le changement de grade.

"Il a été amiral, médecin, et maintenant il est membre du Congrès, et je lui ai demandé lequel était le meilleur si vous aviez le choix. Et il a en quelque sorte indiqué médecin parce qu'il aimait regarder mon corps, il était si fort", a déclaré Trump. "Il a dit que je suis le président le plus sain qui ait jamais vécu. (...) J'ai dit que j'aimais bien ce type."

À ce moment-là, Jackson avait déjà lancé sa carrière au Congrès et s'était imposé comme un substitut visible de Trump, en particulier sur le thème de la santé.

Il a continué à faire des apparitions publiques sur les médias conservateurs et lors d'événements de campagne, remettant en question la forme physique de Biden et mettant en avant l'examen cognitif qu'il a fait passer à Trump en 2018.

Alors que Jackson s'est publiquement porté garant de la bonne forme physique de Trump et a rejeté les questions relatives à sa cognition, un récit très différent est venu de l'intérieur de la famille Trump. En novembre 2024, Fred C. Trump III, le neveu du président, a partagé son opinion sur ce qu’il a qualifié de tendance au déclin cognitif au sein de sa famille.

Il s'est également inquiété des similitudes qu'il avait observées chez le président lui-même. "Je vois des similitudes avec la façon dont le déclin de mon grand-père s'est déroulé. Si quelqu'un veut croire que la démence n'existe pas dans la famille Trump, ce n'est tout simplement pas vrai", a déclaré le neveu du POTUS.

Il a rappelé que leur grand-père, Frederick Trump Sr, a été diagnostiqué avec la maladie d'Alzheimer et a commencé à en montrer les signes dans les années 1980. Le neveu du président a également cité d'autres membres de la famille - le cousin de Trump, John Walter, et sa sœur, Maryanne Trump Barry - comme ayant présenté des symptômes similaires avant leur décès.

Il a affirmé que lors d'une rencontre en 2023 à Mar-a-Lago, le président "avait juste l'air désorienté, et il n'arrêtait pas de me répéter quelque chose à maintes reprises lorsque je l'avais rencontré." Dans la même interview, le neveu du POTUS a déclaré avoir remarqué des changements dans les modes d'élocution et le comportement public de Trump.

"Il n'a également eu aucune inhibition à jurer devant n'importe qui", a-t-il déclaré, reconnaissant que si Trump avait "toujours juré", sa communication récente semblait plus agressive et erratique. Le neveu a également cité un échange concernant son fils, William, qui est né avec une mutation génétique rare.

Selon le neveu du POTUS, lorsque le diagnostic a été expliqué, Trump a répondu : "Pas de nos gènes." La campagne de Trump a rejeté l'interview en la qualifiant de "complètement fabriquée et de fausse". Aucun autre membre de la famille Trump n'a abordé publiquement les affirmations au-delà de cette déclaration.

Le rapport d'avril 2025 indique que des tests neurologiques ont été effectués. Mais bien que le mémo contienne plus de détails cliniques que les communiqués précédents, il ne fait pas référence à un test cognitif formel, et n'aborde pas non plus les affirmations faites par le neveu de Trump.

Les données d'un sondage, publiées en mars 2025 par l'université Monmouth, ont montré que 51 % des électeurs inscrits ont exprimé leur confiance dans la résistance physique et mentale du président, contre 32 % qui ont dit la même chose à propos de Biden.

La décision de publier le mémo quelques mois seulement après le début du second mandat de Trump a attiré une attention renouvelée sur les résultats et la stratégie derrière le choix de ce moment.

Ce n'est pas seulement l'état actuel du président qui fait l'objet d'un examen minutieux, mais la manière dont sa santé a été évaluée, décrite et gérée publiquement au cours des deux présidences.