Val-de-Marne : une jeune femme se voit refuser l'accès à un bus à cause de sa jupe — Vidéo choquante

Un chauffeur de bus en Val-de-Marne a critiqué la tenue d’une influenceuse de 22 ans, Thaïs Gauchkarian, déclenchant un débat sur la liberté vestimentaire sur les réseaux sociaux. La RATP a, elle, suspendu le chauffeur et ouvert une enquête.

La liberté de s’habiller comme on le souhaite dans l’espace public est-elle encore une réalité en France ? Ce droit individuel semble parfois se heurter à des regards désapprobateurs, des jugements hâtifs, voire à des discriminations flagrantes. Un récent incident survenu en région parisienne ravive ce débat, mettant en lumière les pressions sociales et les normes implicites qui pèsent particulièrement sur les femmes.

Thaïs Gauchkarian, 22 ans, influenceuse et créatrice de contenu, ne s’attendait pas à devenir le centre d’une polémique en montant dans un bus du Val-de-Marne. Alors qu’elle prenait ce moyen de transport, le chauffeur lui a adressé une remarque désobligeante concernant sa tenue vestimentaire, jugée inappropriée pour circuler en public. Choquée par cette intervention inattendue, Thaïs a décidé de partager son expérience sur les réseaux sociaux, déclenchant une onde de choc.

Dans une vidéo devenue virale sur TikTok, elle répond avec force à cette remarque intrusive : "T’es la police ? T’es qui pour me dire ‘descends tes vêtements’ ? Je vais à la salle de sport, je vais avoir chaud, je vais transpirer, donc oui, je suis comme ça".

Son témoignage a suscité une vague de réactions contrastées sur les réseaux sociaux. D’un côté, de nombreux internautes ont exprimé leur soutien indéfectible à Thaïs Gauchkarian, saluant son courage d’avoir dénoncé publiquement un acte perçu comme sexiste et intrusif. Pour eux, le comportement du chauffeur dépasse le cadre d’un simple commentaire : il s’inscrit dans une logique plus large de contrôle social sur le corps des femmes. Plusieurs voix ont souligné que le fait d’imposer à une femme des injonctions vestimentaires constitue une atteinte à sa liberté individuelle.

Mais à l’opposé, d’autres internautes ont remis en question l’attitude et la tenue de la jeune femme. Ils estiment qu’un minimum de décence est attendu dans l’espace public, en particulier dans les transports en commun. Certains commentaires, parfois virulents, l’ont accusée de provocation affirmant que les normes sociales existent pour garantir un vivre-ensemble respectueux. Dans ce camp, on reproche aussi à Thaïs d’avoir médiatisé un simple échange, jugé anodin par certains, pour faire le "buzz".

L’affaire a rapidement pris de l’ampleur, au point que la jeune femme a été invitée sur le plateau de BFMTV. Elle y a expliqué en détail sa tenue : "J’étais en short-jupe, crop-top, avec une veste par-dessus. On voyait un décolleté, mais ce n’était pas l’objectif de ma tenue. J’allais simplement à la salle de sport avec mes amis. Cette tenue n’avait pour aucun but de choquer ou d’être vulgaire."

Le chauffeur du bus a, pour sa part, tenu à clarifier son propos. Intervenu également sur BFMTV, il a assuré qu’il n’avait pas refusé à la jeune femme l’accès au bus et que son commentaire n’avait pas de mauvaise intention. Selon ses dires, il avait simplement demandé, "gentiment", à la jeune femme de couvrir son postérieur qui était découvert, afin d’éviter qu’elle ne rencontre des problèmes à l’intérieur du bus. "C’était pour sa propre sécurité. Mais elle a mal interprété ma remarque", a-t-il affirmé.

La jeune femme a, elle, réagi en soulignant : "Même si c’était pour ma sécurité, il aurait pu me le dire clairement, en précisant ‘c’est pour vous que je dis ça’. Là, j’essayais juste de monter dans le bus, et il m’a dit que ça n’allait pas être possible, sans rien m’expliquer." Thaïs a également tenu à préciser qu’elle ne comptait pas porter plainte contre le chauffeur du bus, préférant avant tout mettre en lumière ce type d’incidents, trop souvent banalisés.

Face à la médiatisation de l’affaire, la RATP a réagi avec célérité. Dans un communiqué publié sur son compte X (ex-Twitter), l’entreprise a confirmé avoir été alertée par la vidéo et avoir contacté la jeune femme pour recueillir sa version des faits. Une enquête interne a été ouverte afin d’établir précisément ce qui s’est passé.

Cette enquête a rapidement permis d’identifier le chauffeur impliqué, qui a été immédiatement suspendu de ses fonctions. "Son comportement est contraire aux principes et valeurs de la RATP, qui attend un comportement irréprochable de l’ensemble de ses agents", a précisé l’entreprise, qui a annoncé l’ouverture d’une procédure disciplinaire à son encontre.