
Des hommes armés de lattes de bois sèment la terreur à la fac de droit de Montpellier
Un commando armé de lattes de bois sème la terreur à la fac de droit de Montpellier : trois blessés.
France Bleu nous parle d'un commando armé de lattes de bois qui a fait irruption vers minuit jeudi soir dans un amphithéâtre de la faculté de droit de Montpellier occupé par une quarantaine d'étudiants. Trois d'entre eux ont été blessés.
Ce jeudi était la journée de mobilisation nationale pour la défense du service public. Plusieurs personnes ont donc décidé d'agir à la faculté de droit et de sciences politiques de Montpellier et une assemblée générale intersyndicale a été organisée.
Les étudiants avaient donc décidé d'occuper un amphithéâtre et d'y rester jusqu'au vendredi matin, date de la prochaine assemblée générale. Mais aux alentours de minuit, alors que cinquantes étudiants se trouvaient dans l'amphithéâtre, des individus masqués sont arrivés. Armés de lattes de bois et de gants renforcés, ils se sont mis à brutaliser les étudiants afin de les pousser à partir.
Trois étudiants ont été blessés dans l'incident extrêmement violent. Léna qui est en première année de prépa au lycée Joffre était présente ce jeudi soir. Elle raconte.
"C'était affreux,d'une violence extrême, ils ont attrapé les deux premières personnes qu'ils ont vu et les ont fracassées, "vous sortez ou il va vous arrivez la même chose", tout le monde s'est fait sortir très violemment,certains ont été traînes par terre, une copine était en sang au sol."
"Quand ils ont réussi à pousser tout le monde dehors, ils se sont enfermés à l'intérieur avec les gens de l'administration, dont le doyen de la fac. La police est arrivée et nous a expliqué qu'elle ne pouvait pas rentrer par ce qu'elle n'avait pas l'autorisation du doyen. Certains ont reconnu parmi les agresseurs des enseignants. Moi j'ai vu le Doyen, je l'affirme."
"Moi j'ai eu très peur. Faut voir la scène : je suis encore sous le choc. Ce qui est le plus choquant,explique Léna, c'est quand les agresseurs à l'intérieur ont commencé à se démasquer, à se serrer la main et à applaudir, se féliciter d'avoir agressé des fachos ! Moi j'ai 18 ans, et je n'ai jamais été violente avec personne. Je vais aller porter plainte, parce que c'est une atteinte terrible à la démocratie dans un bâtiment dédié à l'éducation. J'espère que la police donnera suite."
Des révélations incroyables qui ont poussé le syndicat Solidaire Étudiants à demander le renvoi du doyen de la fac de droit qui serait donc à l'origine de ces violences.
La ligue des Droits de l'Homme de l'Hérault a pour sa part demander un explication et l'ouverture d'une enquête.
"Cette agression a eu lieu sous le regard, selon les témoins, du doyen de la faculté et avec l'aide, tel qu'il ressort des vidéos, des vigiles de la faculté. Au regard de la violence des images, la LDH de l'Hérault demande au procureur de la République l'ouverture d'une enquête concernant la mise en place d'une milice privée,intervenant de façon coordonnée, avec armes et violences afin d'effectuer une expulsion illicite. Il ressort des vidéos des voies de fait et des violences volontaires au sein de l'établissement universitaire."
"Nous demandons au président de l'Université de Montpellier d'effectuer une enquête interne et de prendre les mesures qui s'imposent. Ces violences sont inadmissibles et ne peuvent rester dans un État de droit, impunies.", conclut le communiqué de la LDH.