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L'interview archivée rarement mentionnée de Veronique Colucci dans laquelle elle parle de la mort

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07 avr. 2018
05:54

Véronique Colucci a récemment parlé de Coluche, parlant de son charisme et de ce qui l'a séduite.

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AmoMama vous fait part de cette interview rapportée par CNews Matin.

Votre première rencontre ?

Véronique Colucci : C’était dans le courant des années 70 à l’ouverture du Café de la Gare. J’étais très fan de Romain Bouteille, dont je ne ratais jamais aucun spectacle. Je guettais l’ouverture et je me suis précipitée dès les premiers jours. Je dois dire que Michel apparaissant sur scène m’a fait beaucoup d’effet. Il avait un tel charisme, une telle présence et tellement de charme dans les yeux et la façon de se tenir. Cela m’a vraiment emballé.

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Comment était-il au quotidien ?

V. C. : Comme il était sur scène. Il y a des gens qui sont des clowns tristes, mais ce n’était pas son cas, il était largement aussi drôle au quotidien.

Il y avait aussi un “Coluche bricoleur” à la maison ?

V. C. : Bricoleur, cela pouvait aller du démontage et remontage de moto, depuis la carrosserie jusqu’à la plus petite vis, à la fabrication de chaussures. Pour un de ses anniversaires, on lui avait offert des peaux achetées faubourg Saint-Antoine et il était comme un gosse, fou de joie avec ses peaux. Il nous a fait des chaussures, à moi et aux enfants, mais elles n’étaient pas portables. On a tous eu mal aux pieds !

Il vivait en bande, est ce qu’il y avait un peu d’intimité ?

V. C. : Bien sûr, la bande n’était pas là du matin au soir. Quand on partait en voyage, c’était à deux… Il y avait beaucoup de moments où l’on se retrouvait, et puis l’intimité, cela se crée partout.

Quelle période le définit le mieux ?

V. C. : C’est difficile, car les moments de force existent sans cesse : aussi bien dans le délire joyeux, comme le mariage avec Le Luron, que dans la gravité de Tchao pantin ou dans l’effervescence de la scène. Je ne sais pas ce qui le définit le mieux. Il a cette richesse inouïe d’avoir touché à tellement de domaines différents.

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Les Restos du cœur, c’est l’œuvre de sa vie ?

V. C. : C’est ce qui reste et qui perdure, mais ses engagements ont été nombreux. Ils ont été

de tous ordres : quand il se rapprochait de la bande d’Hara-Kiri, c’était un engagement fort ; quand il épousait Le Luron, c’était un engagement pour faire en sorte que la vie soit plus simple pour des minorités plutôt mal traitées. Les Restos, c’est ce qui reste dans l’esprit des gens. En un an, il a mis sur pied des préceptes qui sont encore suivis aujourd’hui. Il a fait voter une loi fiscale alors qu’il n’était pas particulièrement passionné par tout ce qui concerne les impôts. Il a également été le premier à s’apercevoir que les stocks européens étaient devenus une telle aberration que l’on pouvait en faire profiter les plus démunis, et il est allé plaider cela devant le Parlement européen. Malheureusement, vingt ans après, les Restos existent toujours parce que la situation ne s’est pas du tout arrangée.

Vous dites qu’il n’avait pas de limites : que ferait-il aujourd’hui, dans quoi s’impliquerait-il ?

V. C. : Comment l’imaginer à sa place ? Je sais que la France entière, avec peut-être les

journalistes en tête, se pose la question : qu’aurait-il fait ?

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Coluche est toujours présent dans le cœur des gens, le ressentez-vous au quotidien ?

V. C. : Très souvent. Avec les flics, par exemple. Je me fait pincer parfois et il m’arrive qu’on

m’enlève des points, mais il n’est pas rare que certains ferment les yeux ou m’alignent mais me disent : “On l’aimait bien.” Cela m’amuse toujours, car c’est tout de même une profession qu’il a vraiment bien allumée.

Qu’aurait-il dit des célébrations, hommages en tous genres le concernant ?

V. C. : Il y a une chose qui ne lui aurait pas plu, c’est qu’un hommage, cela se fait quand on est mort. Il l’avait dit lui-même quand il avait reçu un César. Or, je l’ai toujours entendu haïr la mort. Il avait perdu ses deux meilleurs copains : Patrick Dewaere et Jean-Marc Reiser, le dessinateur, et cela l’avait profondément affecté… mais il n’était pourtant pas allé au cimetière.

Ce qu’il aimait chez les autres ?

V. C. : Il avait la curiosité des autres, il regardait fonctionner ses proches, ceux qui l’entouraient, et comme il avait une profonde générosité, il les fustigeait avec des critiques acerbes ou il les aidait, ou bien les deux en même temps.

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Sa principale qualité ?

V. C. : L’intelligence, parce que chez lui elle venait du cœur.

Son principal défaut ?

V. C. : L’impatience, et en particulier celle qu’il a eue pour mourir si jeune.

Son livre de chevet ?

V. C. : Aucun, sa télé de chevet, un journal de moto ou de jolies filles.

L’humoriste qu’il admirait ?

V. C. : Il y avait Louis de Funès, avec qui il avait eu une formidable rencontre, Guy Bedos et Raymond Devos.

Source de l'interview: CNews Matin.

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