Un bébé de 14 mois meurt dans les bras de sa mère après que la police ait ouvert le feu sur eux en pleine rue
"C'était la police, je les ai vu," déclare la mère d'un bébé assassiné âgé de seulement 14 mois.
QCostarica.com nous parle de l'incident tragique qui s'est produit samedi dernier au Nicaragua.
La famille du petit Teyler Lorío Navarrete âgé de 14 mois n'oubliera jamais ce coin de rue. C'est là que le petit garçon a été tué d'une balle dans la tête samedi dernier.
Chaque matin pourtant, la famille passait par ce coin de rue pour entrer dans le quartier Americas 1 à Managua afin de se rendre chez la grand-mère de Teyler qui prenait soin de lui pendant que ses parents travaillaient.
Karina, la mère de Teyler laissait donc ses deux enfants âgés de 7 et 14 mois en compagnie de sa belle-mère pendant qu'elle partait travailler en tant que femme de ménage.
D'après les habitants du quartier, cela fait deux mois que des policiers et des paramilitaires sont arrivés et ils intimident régulièrement la population.
L'incident s'est produit aux environs de 7 heures du matin quand la famille est passé par ce coin de rue devant l'une des écoles quartier Americas 1. Ils sont tombés nez à nez avec plusieurs hommes armés, prêts à tirer.
Ils étaient tous vêtus de noir et cagoulés et ils se sont mis à leur tirer dessus. "Mon mari qui portait Teyler s'est retourner pour voir et c'est là que la balle a touché mon fils en pleine tête. Nous sommes partis en courant et nous avons emmené notre enfant à l'hôpital mais ils nous ont dis qu'il était déjà mort," raconte Karina.
D'après un communiqué de presse de la Policía Nacional (Police Nationale) émis quelques heures après la meurtre, on apprend que la police blâme des "criminels qui assiègent les quartiers entourant l'Université polytechnique du Nicaragua".
Cependant, Karina ne croit pas à cette version. La jeune maman explique qu'elle a compris que les personnes qui l'attaquaient étaient des policiers quand elle a vu leur posture et les armes qu'ils possédaient. "Ils ne ressemblaient pas à des délinquants, c'étaient des policiers. Mon fils est mort d'une balle à la tête, pas d'autre chose. Je les ai vu, c'était la police," a-t-elle déclaré.
D'après les résidents de Americas 1, un membre du Conseil du Pouvoir Citoyen était venu quelques jours auparavant pour menacer les proches de Karina "d'arrêter de publier de la m**de".
En effet, la famille de Teyler critiquait ouvertement le gouvernement durant les deux derniers mois de protestations.
"Je pense que les balles nous étaient destinées. Dès que nous avons tourné au coin de cette rue ils se sont mis à tirer. Il n'y avait personne devant nous. C'était une attaque directe, je pense," a déclaré la mère de famille.
D'après le certificat de décès qui a été donné aux parents, Teyler est décédé d'une "blessure par balle au niveau du crâne".
Cependant, sur d'autres documents qui ont été à Karina à l'hôpital, on pouvait lire que Teyler était mort suite à une blessure faite au couteau et un autre document émis par le cimetière qualifiait la mort du petit garçon de "tentative de suicide". Les médecins et les officiels ont ardemment nié avoir donné de tels documents à la famille.
La famille Navarrete décrit les autres versions de la mort du jeune garçon comme une "insulte à sa mémoire". Elle demande justice pour le meurtre de Teyler mais pense que tant que Daniel Ortega sera là, ce ne sera pas possible et demande donc l'aide des autorités internationales des droits de l'homme pour que leur cas soit pris en compte.