Patients abusés et conditions horribles dans les Ehpad : réactions "choc" à l'enquête
La semaine dernière, France 2 a diffusé un reportage intitulé "Maisons de retraite : derrière la façade" qui a choqué les téléspectateurs et dont le sujet a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
С’est en effet un document bouleversant qui a été réalisé par de Julie Pichot et Vincent Liger pour l’"Envoyé Spécial". L’enquête de ces journalistes nous plonge dans le quotidien des Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, dit EHPAD.
Même si certaines affaires de maltraitance dans les maisons de retraite ont été médiatisées, pour les journalistes, il n'est pas toujours facile de pousser les portes de ses établissements.
Voilà pourquoi pour son enquête, l'"Envoyé spécial" a été aidé par des employés des maisons de retraite, mais aussi des familles des résidents.
FranceInfo a partagé deux témoignages extraits du document bouleversant de Julie Pichot et Vincent Liger qui ont enquêté dans toute la France.
Le premier temoignage est livré par un homme dont la mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer réside dans la maison de retraite près de Strasbourg.
Il a eu plusieurs occasions de fimer avec son téléphone portable ce qui se passait à l’intérieur de ce qu’ils appellent dans les publicités "Un autre chez soi".
Sur des images qu'il a partagées avec l'"Envoyé spécial", les résidents sont attablés pour le dîner, à 18 heures. "Les gens sont assis devant leur assiette, mais personne ne mange, commente ce temoin. Ils ne savent pas manger seuls !" raconte-t-il.
"Il faut du personnel pour les aider. L'idéal, ce serait une aide-soignante par table." déplore-t-il le manque du personnel avant d’indiquer d’autres aberrations : le dessert, la purée, tout est servi dans la même assiette – et il manque de l'eau. Ce jour-là, selon ce témoin direct, certaines personnes n'ont pas été descendues pour le repas.
Une aide-soignante travaillant dans l’établissement a également partagé des images choc d'un pensionnaire qui cherche sans cesse à se lever mais ne tient pas sur ses jambes, et se blesse régulièrement.
"Il est bourré de pansements (changés très irrégulièrement)." Une "solution" a été trouvée : lui mettre un matelas par terre. Ce patient a dû attendre plus d'un mois pour avoir droit à un lit avec des barrières, et cesser de se blesser.
D’aures scènes rapportées par les journalistes d'"Envoyé spécial" sont aussi glaçantes et désolantes. On voit des veilles dames toute seules, parfois apeurées, laissées en plan au détour d'un couloir vide sur un fauteuil roulant, écrit Nouvel Obs. On entend l'une d'elle proposer de payer pour avoir un verre d'eau à quatre heures du matin.
Outre les conditions de vie horribles au sein de ces instituts, les frais d’hébergement dans les maisons de retraite privées s’élèvent à 3500 euros par mois en moyenne.
Un quart de ces établissements sont gérés par de grands groupes souvent cotés en Bourse et affichent des taux de profit records, rapporte FranceInfo. Et selon "l'Expansion", cinq fondateurs de réseaux d'Ehpad sont entrés au palmarès des 500 plus grandes fortunes de France.
Alors quand on apprend qu’entre autres, le coût d’un repas dans les Ephad est calculé à un centime de près et ne doit pas depasser 4,22 euros, cela a bien évidemment révolté les internautes qui se sont déchaînés dans leurs messages sur Twitter.