Ces images ont fuité des Ehpad : les retraités regardent les repas qu'ils ne peuvent pas manger, d'autres tombent et se blessent
Même si certaines affaires de maltraitance dans les maisons de retraite ont été médiatisées, pour les journalistes, il n'est pas toujours facile de pousser les portes de ses établissements...
Voila pourquoi pour son enquête, "Envoyé spécial" a été aidé par des employés des maisons de retraite, mais aussi des familles des résidents.
Ce jeudi 20 septembre, France 2 a diffusé un reportage intitulé "Maisons de retraite : derrière la façade" qui a choqué les téléspectateurs.
FranceInfo a partagé deux témoignages extraits du document bouleversant de Julie Pichot et Vincent Liger. L’enquête de ces journalistes nous plonge dans le quotidien des Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, dit EHPAD.
Julie Pichot a enquêté dans toute la France mais le reportage évoque notamment une unité spécialisée, destinée aux patients les plus dépendants située dans l’Eurométropole de Strasbourg.
"On ne voit toujours pas d’aide-soignante", pour dénoncer le manque de personnel, Paul a filmé cette séquence avec son téléphone portable lors d’une visite à l’#EHPAD où réside sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/t66dNhwssT
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) September 20, 2018
TEMOIGNAGE DU FILS D'UNE PENSIONNAIRE
Le premier temoignage est livré par Paul. Depuis 7 ans, sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer réside au 3e étage de la maison de retraite près de Strasbourg.
Nourriture rationnée, soins bâclés, personnel insuffisant… Enquête et témoignages édifiants sur la gestion des #Ehpad et ses dérives.
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) September 21, 2018
"Maisons de retraite : derrière la façade" #EnvoyeSpecial par @julie_pichot
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Paul vient la voir quotidiennement, il a donc eu plusieurs occasions de fimer avec son téléphone portable ce qui se passait à l’intérieur de ce qu’ils appellent dans les publicités "Un autre chez soi".
Le tribunal de Nanterre vient d'annoncer qu'il autorisait la diffusion ce jeudi soir du reportage d'#EnvoyeSpecial sur les maisons de retraite.
— Gaël Lombart (@GaelLombart) September 20, 2018
Le géant des #Ehpad privés ORPEA avait tenté de la faire interdire pic.twitter.com/zp3pbh9q6j
Sur des images qu'il a partagées avec "Envoyé spécial", les résidents sont attablés pour le dîner, à 18 heures. "Les gens sont assis devant leur assiette, mais personne ne mange, commente Paul. Ils ne savent pas manger seuls !"
Une dame laissée à l'abandon prête à payer pour avoir un verre d'eau à 4h du matin. Et l'humanité d'Hella Kherief, aide-soignante intérimaire, qui la rassure et l'aide. Déchirant... #EnvoyeSpecial #EHPAD pic.twitter.com/cRkjFFi6hG
— Nils Wilcke (@paul_denton) September 20, 2018
"Il faut du personnel pour les aider. L'idéal, ce serait une aide-soignante par table." déplore-t-il le manque du personnel avant d’indiquer d’autres aberrations : le dessert, la purée, tout est servi dans la même assiette – et il manque de l'eau. Ce jour-là, selon Paul, certaines personnes n'ont pas été descendues pour le repas.
"On va s’occuper de vous, on va passer un bon moment et on va prendre soin de vous." La direction de cet #EHPAD privé associatif (7 salariés pr 10 résidents) donne les moyens et le temps aux aide-soignants pour s’occuper des personnes âgées fragiles comme Marceline #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/yrHxC95rer
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) September 20, 2018
TEMOIGNAGE D'UNE AIDE-SOIGNANTE
Une aide-soignante travaillant dans l’établissement a également partagé des images choc d'un pensionnaire qui cherche sans cesse à se lever mais ne tient pas sur ses jambes, et se blesse régulièrement.
"On ne nous jamais appris à faire une toilette en dix minutes (...) à faire du gavage alimentaire, on ne nous a jamais appris à travailler comme dans une usine", Hella Kherief, aide-soignante, dénonce la robotisation de la prise en charge des personnes âgées #EHPAD #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/0VeKUGZtfU
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) September 20, 2018
"Il est bourré de pansements (changés très irrégulièrement)." Une "solution" a été trouvée : lui mettre un matelas par terre. Ce patient a dû attendre plus d'un mois pour avoir droit à un lit avec des barrières, et cesser de se blesser.
Et pourtant les frais d’hébergement dans les maisons de retraite privées ne sont pas donnés, à raison de 3 500 euros par mois, la mère de Paul y a laissé 285 000 euros en sept ans.
Un quart de ces établissements sont gérés par de grands groupes souvent cotés en Bourse et affichent des taux de profit records, selon FranceInfo.
Dans une autre histoire sur les maisons de retraite, cet homme de 84 ans a passé trois jours allongé sur le sol parce que les aide soignants n'étaient pas autorisés à le relever.