Deux policiers ont commenté les manifestations des 'gilets jaunes': 'On n'est pas pris en considération'
Deux policiers ont pris la parole et ont révélé à quel point leurs conditions de travail étaient déplorables.
C'est sur France 2 que les agents des forces de l'ordre ont témoigné et ont demandé à ce que les moyens mis à leur disposition soient augmentés. Ils espéraient que l'État réagisse et ont obtenu gain de cause.
Ce mardi 18 décembre, ils ont été deux à révéler à quel point les conditions de travail dans la brigade anticriminalité de Paris s'étaient dégradées. Cela fait plusieurs semaines qu'ils ont été appelés en renfort afin d'éviter les débordements du mouvement des "gilets jaunes" et ils sont tout simplement épuisés.
VIDEO. “On n’est pas pris en considération” : deux policiers expriment leur “dégoût” face à leurs conditions de travail https://t.co/ahModnAtwW] pic.twitter.com/nujIOJckvJ
— Actu365 (@Actu_365) December 18, 2018
"Sur 10 jours, [j'ai travaillé] entre 10 heures et 14 heures, voire 16 heures par jour, sans un seul jour de repos, sans pouvoir manger, sans pouvoir boire", explique l'un des deux policiers qui a souhaité témoigner à visage caché.
Un accord. Une nouvelle méthode.
— Christophe Castaner (@CCastaner) December 20, 2018
La reconnaissance de l’engagement de nos policiers et les premiers pas pour la transformation en profondeur de l’organisation de la @PoliceNationale au service des Français.
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Guillaume Lebeau, le second policier à s'exprimer, n'a pas mâché ses mots: "Cette situation m'inspire beaucoup de dégoût. Je me dis qu'au final, on n’est pas pris en considération."
Pour lui, l'état dans lequel se trouve leurs équipements est tout simplement inacceptable. Il montre par exemple leurs "casques qui datent d'au moins 15 ou 20 ans, recyclés de génération de policiers en génération de policiers".
"L’augmentation de salaires" dans le cadre de l’accord avec le policiers "est conditionné à la suite par une grande réforme de la police nationale notamment de ses horaires" affirme Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics #8h30Politique pic.twitter.com/GdBQMetdT1
— franceinfo (@franceinfo) December 20, 2018
Ils se sentent alors obligés d'acheter eux-mêmes des protections dignes de ce nom afin de se sentir protégés durant les manifestations: "J'ai acheté du matériel de rugby et de football, pour pouvoir m'équiper," révèle le second policier.
Il évoque ensuite un autre problème concernant ses "presque plus de 950 heures supplémentaires" qu'il "ne pourra jamais poser car on n'a pas assez d'effectif" et qu'il ne pourra pas non plus "se faire payer".
En Langue de bois ça veut dire que les mecs ne seront jamais payés...
— laurent (@laurentobserve) December 20, 2018
Ce mercredi 19 décembre, les policiers ont ainsi commencé à fermer les commissariats les uns après les autres afin de faire valoir leurs revendications.
Méritent ils cet augmentation ? Les conditions sont causé par l'état.
— 𝔩𝔢 𝔟𝔬𝔰𝔰 (@DNWilson1991) December 20, 2018
Et il semblerait qu'elles aient rapidement été entendues puisque le soir même, le ministère de l’Intérieur annonçait avoir trouvé un accord avec les policiers en augmentant leurs salaires de 100 à 150 euros par mois.
De plus, les forces de l'ordre qui ont été mobilisés pour encadrer le mouvement des gilets jaunes ces dernières semaines vont bénéficier d'une prime non négligeable de 300 euros.