La chanson de Michel Fugain fait sensation auprès des internautes après son interprétation par des gilets jaunes
Une chanson de Michel Fugain de 1975, détournée par "des gilets jaunes" fait le buzz sur internet.
Au milieu des années 70, Michel Fugain qui chantait l’insouciance et la joie de vivre se sentait en décalage avec le mouvement du punk rock. Dans son titre "Gentils, les Méchants" il chantait notamment que "les gentils et les méchants ne sont pas forcément où l’on dit qu’ils sont".
Et c’est dans le contexte de la mobilisation des gilets jaunes qui dure depuis deux mois et "en réécoutant la chanson de Fugain par hasard", Marguerite Chauvin, 28 ans a eu l’idée d’adapter les paroles.
"50 ans après mai 68, les vents ont tourné. Voici mon premier texte, sur un air de Michel Fugain" a-t-elle écrit en légende de la vidéo publiée sur Youtube.
"L'état d'esprit était de reprendre l'humour et le décalage de Michel Fugain avec le renversement gentils-méchants", explique cette jeune maman au Parisien, admettant avoir été "totalement dépassée par le buzz" depuis la publication de la vidéo.
Source : Youtube/Marguerite Les Circonstances
Publié le 1er janvier, le clip qui dure moins de deux minutes a déjà été visionné plus de 500 000 de fois sur Youtube et plus d'un million de fois sur Facebook.
Dans la séquence on voit un groupe de gilets jaunes dansant sur un rond-point, devenu le lieu symbolique de la mobilisation sociale.
Source : Youtube/Marguerite Les Circonstances
"Qui c'est qui prend le taxi ?", s'interroge Marguerite, une artiste venue du chant lyrique et du jazz qui a enfilé un gilet jaune. "Les gentils", répond une dizaine de "gilets jaunes" réunie sur un rond-point. "Et qui paye le carburant ? Les méchants", poursuivent-ils.
Le succès a été tel qu'elle a été félicitée par l'épouse de Michel Fugain en personne, mais également par certaines personnalités politiques, dont la presidente du Rassemblement National, Marine Le Pen.
Cependant certains internautes ont reproché à la chanteuse des similitudes avec Les Brigandes, un groupe connu pour interpréter des textes complotistes et identitaires. D'autres ont vu dans ses paroles et dans sa dédicace à la fin du clip à "Cohn-Bendit et BHL" des propos antisémites.
En réponse à ces commentaires, l’artiste a tenu à assurer sur sa page Facebook : "L'antisémitisme est un sentiment de haine qui m'est parfaitement étranger. Je fais une dédicace à BHL et Cohn-Bendit car BHL a discrédité le mouvement des 'gilets jaunes' dès l'origine et Daniel Cohn-Bendit s'est offusqué de la 'violence' des 'gilets jaunes', lui le révolutionnaire symbole de Mai-68".
"Il faut regarder ce clip avec l'humour et le décalage qui sont présents dans toutes mes chansons". a-t-elle ajouté.
"On a tous en nous quelque chose d’un gilet jaune..."
Et un supporter des gilets jaunes a changé la chanson de Johnny Hallyday, voulant en faire un hymne des gilets jaunes. Jean-Claude Bader, le conseiller régional RN dans le Grand-Est, a repris "Quelque chose de Tennessee" en voulant en faire un hymne en soutien aux gilets jaunes.