Un accident mortel avec un gendarme ivre : la famille du couple tué dénonce un procès "bâclé"
Dans la soirée du 26 février dernier, un accident mortel a eu lieu à Bourgoin-Jallieu. L'incident a causé le décès d'un couple de septuagénaires.
Il y a tout juste une semaine, aux environs de 19 heures, un terrible accident a eu lieu sur la RD 1006 Bourgoin-Jallieu. Le carambolage, dont l'auteur est un gendarme, a impliqué six voitures prises dans un embouteillage.
Le gendarme roulait trop vite, une situation sans doute causée par les 2,54 g qu'il avait dans le sang.
Geneviève, 69 ans, et Florencio, 71 ans se trouvaient dans la même voiture, celle percutée par le gendarme ivre. L'auteur du drame, Loïc D., a été placé en garde à vue, et jugé en moins de 48 h après.
Le jeune homme de 35 ans a été condamné à trois ans de prison ferme, dont 18 mois avec sursis.
Une situation qui a totalement pris au dépourvu les enfants du couple décédé. En effet, ils ont failli rater l'audience, et s'étonnent de cette comparution immédiate. Ils n'ont même pas pu voir les corps de leurs parents avant d'assister au procès.
" Une absurdité juridique, d’une violence inouïe, qui chamboule le processus de deuil. C’est inconcevable que la justice leur impose cela. Mes clients ont découvert le visage de ce gendarme avant même de pouvoir se recueillir auprès de la dépouille de leurs parents ",
a annoncé leur avocate, Maître Claire Latouche, du Barreau de Nantes.
"c'est un crash d'une violence inouïe."
Olivier, Céline et Alain Duron, enfants des septuagénaires morts dans l'accident, n'acceptent pas la façon dont le prévenu a été condamné. Même si la justice a déjà statué quant à ses sanctions, la famille du couple pensent que d'autres responsables auraient dû être recherchés.
"Nous avons dû trouver un avocat en urgence, avant de nous occuper des obsèques de nos parents. Nous avons vu le visage de celui qui a tué nos parents, avant de les voir eux et de nous recueillir auprès de leurs dépouilles. C'est d'une violence inouïe ! ",
a expliqué Olivier
Les enfants du couple ont su que le gendarme avait passé l'après-midi à boire avec 4 autres amis gendarmes, en permission eux aussi, à Villefontaine.
" Le pire, c'est que dans sa voiture, il y avait sa propre fille de 8 ans, ainsi qu'un autre gendarme et le fils de ce dernier, âgé de 11 ans. On a appris à l'audience que le garçon avait dit qu'il avait peur, que son père avait demandé à son ami de ralentir. Ce que Loïc D. a démenti. Mais cela mérite qu'on se penche sur la question.",
a continué Olivier.
L'ex-compagne de Loïc D. a également témoigné que ce n'était pas la première fois que le gendarme aurait mis en danger la vie d'autrui, en faisant référence à leur fille. D'ailleurs, la famille des victimes ignorent également la vitesse à laquelle il roulait.
Lundi 4 mars, la gendarmerie a ouvert une enquête administrative pour savoir s'il y a eu un manquement à l'éthique et à la déontologie du côté des autres gendarmes.
L'enquête permettrait donc de connaitre si Loic D. avait consommé de grande quantité d'alcool alors que ses collègues l'avaient laissé monter dans sa voiture.
LA NUIT DU DRAME
Selon les informations reçues sur place, le gendarme aurait percuté violemment l'arrière de la voiture transportant le couple de retraités.
Geneviève et Florencio auraient donc succombé au moment du violent impact des 2 premières voitures.
Suite à l'impact, 4 autres automobilistes se font surprendre et entre dans un carambolage avec les 2 voitures accidentées.