Emmanuel Macron : Il décide d'écourter son séjour aux Pyrénées suite aux violences des Gilets jaunes
Samedi soir, le président Emmanuel Macron a décidé d'écourter son séjour en rejoignant la cellule de crise du ministère de l’Intérieur, suite aux violences survenues dans la capitale.
Après des discussions, il a affirmé vouloir prendre rapidement "des décisions fortes, complémentaires" pour que les violences "n’adviennent plus".
"Je veux qu’on analyse les choses, et que, dans les meilleurs délais, on puisse prendre des décisions fortes, complémentaires, pour que cela n’advienne plus."
Devant la presse, il a déclaré que :
"Tous ceux qui étaient là se sont rendus complices de cela."
Par cela, il parle notamment du saccage des Champs-Élysées.
"Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre mais très clairement, la journée d’aujourd’hui montre que sur ce sujet-là et pour ces cas-là, nous n’y sommes pas".
Aux côtés du Premier ministre Edouard Philippe, du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et de Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Emmanuel Macron a précisé que cette violence est provoquée par des oppositions au pouvoir.
"Nous avons aujourd’hui des gens qui essayent par tous les moyens (…) D’abîmer la République pour casser, pour détruire au risque de tuer. On l’a encore vu avec l’incendie qui s’est produit ce matin".
Dans l'après-midi, le premier ministre, Edouard Philippe a, par la suite, apporté son grand soutien aux forces de l'ordre de l'autre côté des Champs-Élysées tandis que plus haut dans "la belle avenue du monde", des magasins ont été vandalisés et incendiés.
UNE PAUSE DE COURTE DURÉE
De retour d'une tournée en Afrique de l'Est, le président de la République, Emmanuel Macron, a retrouvé sa femme Brigitte dans la station de ski des Hautes-Pyrénées, La Mongie, afin de s'y "ressourcer" durant le week-end.
Il avait confié au journaliste de La Dépêche du Midi :
"Je vais passer deux-trois jours ici pour me ressourcer, retrouver des paysages et des visages amis".
Cet endroit lui est familier puisque le chef d'État avait l'habitude, dans son enfance, de rendre visite à sa grand-mère maternelle qui habitait tout près. Grand amateur de ski, le président s'y est consacré depuis vendredi.
Mais ce moment de détente n'a pas duré longtemps face au chaos qu'ont semé les Gilets jaunes dans la capitale. En effet, la présidence a annoncé à l'AFP que :
"le président de la République rentre ce soir".
DIVERS RÉACTIONS
De nombreuses personnes, notamment, les oppositions de droite n'apprécient pas cette virée au ski du président et le critiquent. À commencer par la porte-parole des Républicains, Lydia Guirous, qui a posté son mécontentement sur Twitter :
"Pendant que Paris brûle, Macron fait du ski et Castaner démontre encore son incompétence. Ce nouveau monde politique est effectivement une réalité : il n'y a jamais eu autant d'incompétence et de légèreté à la tête de la France."
Nadine Morano, indignée, a poursuivi :
"Paris entre la main des casseurs, Emmanuel Macron fait du ski… Jamais un président n’a eu un tel comportement ! Mais quelle honte".
Laurent Wauquiez, le chef des Républicains a twitté également :
"Un samedi de plus de casseurs en liberté sur la plus belle avenue du monde. Un samedi de plus de violences qu’on laisse dégénérer au cœur de notre capitale. Jusqu’à quand Emmanuel Macron, et Edouard Philippe ? Il est temps de réagir. Il est temps d’agir".
François-Xavier Bellamy, la tête de liste LR figurant dans la liste RN pour les élections européennes a appelé à "mettre fin à l’impuissance de l’État" car :
"Il est inacceptable de voir que le gouvernement n’arrive pas à maintenir l’ordre dans notre pays".
"Personne ne peut croire que les moyens nécessaires à la sécurité ont été mis. Si la loi anti casseurs, votée au Parlement, n’était pas bloquée par Emmanuel Macron on serait plus efficace !",
a fait valoir le centriste (UDI) Christophe Lagarde. Tandis que Marine Le Pen lance sur Twitter :
"Les Black Blocs détruisent, brûlent, violentent toujours en toute impunité"
Contrairement à ces opposants, Aurore Bergé, députée LREM et porte-parole du parti présidentiel pour défendre Emmanuel Macron qui "est sept jours sur sept et 24h/24h au travail".
"Le Président a fait un choix de rentrer dès ce soir au regard de la gravité de ce qu’il s’est passé"."Il n’y a pas d’incapacité du pouvoir",
a-t-elle déclaré.
L’Élysée a également justifié le séjour de Macron auprès du Parisien :
"Compte tenu de son agenda, Emmanuel Macron n’avait pas éprouvé jusqu’à présent le besoin de prendre quelques jours de congés. Là, c’était l’occasion de rejoindre son épouse qui y est restée toute la semaine, jusqu’à la fin du week-end. Il repart demain. Il a le droit de prendre 24 heures de pause",
"Comme d’habitude, il est tenu informé en temps et en heure de la situation en France, avait aussi fait valoir l’Élysée. Il dispose de l’intégralité des moyens de communication lui permettant d’être en contact avec son cabinet. Il est entouré de son équipe technique, aide de camps, officier de transmission..."
LES DÉGÂTS FÂCHEUX DE L'ACTE XVIII
Le chef d'état va prendre des "décisions fortes" face à la violence des Gilets jaunes de ce samedi.
De la casse, des incendies, du vandalisme. Le mouvement semble s'écarter des objectifs d'une manifestation.