"En Syrie, je ne pouvais pas. C'était trop dangereux" : raconte un garçon de 11 ans à propos de sa vie pendant la guerre
Le 15 mars 2001, la guerre entre Bachar Al-Assad et ses opposants s'est déclarée. Huit ans après le drame, le bilan s'élève à plus de 500 000 morts, d'après l'observatoire syrien des droits de l'homme.
Plusieurs villes ont été détruites, de nombreux opposants ont été châtiés, et plus de 500 000 personnes ont été tuées, pendant ces huit années de conflit sanglant.
Le conflit a poussé des millions de syriens à fuir leur pays. En France, la ville du Havre a été la première à accueillir des réfugiés syriens. Et depuis l'année 2014, plus d'une centaine de familles syriennes se sont installées dans le secteur.
France Bleu Normandie nous rapporte une interview rapportée auprès d'une de ces familles qui vivent maintenant à la Ville du Havre.
Des gens masqué au milieu d'une guerre | Photo : Unsplash
"On est bien en France. Mais la Syrie, c'est notre pays."
Deux frères ont fui la Syrie, et sont arrivés avec leurs femmes et leurs enfants en fin 2016 à Saint-Jouin-de-Bruneval. Et depuis quelques mois, ils ont été accueillis au Havre.
Ahmed, fils de l'un des deux frères, a raconté l'enfer qu'il a vécu dans son pays d'origine pendant la guerre.
"J'aime beaucoup l'école. J'apprends la conjugaison, la grammaire, des mots que je ne connais pas. Et puis parfois, je sors jouer avec mes potes. En Syrie, je ne pouvais pas. C'était trop dangereux"
raconte Ahmed.
Notons que "Ahmed" est juste un pseudo donné pour l'interview. Le petit syrien est maintenant âgé de 11 ans, et semble être épris de la France. Ce qui lui plaît particulièrement ce sont "les arbres de partout" et "la liberté, comme d'aller à l'école". Il est en classe de CM2 et parle très bien le français.
"Il y avait des bombes qui tombaient du ciel, parfois sur les immeubles, parfois par terre. On ne pouvait pas sortir. Avec des amis, on chantait à la mort de Bachar. Je me suis fait arrêter quand j'avais sept ans. Heureusement, mon papa a discuté avec les militaires",
ajoute le petit garçon.
La famille d'Ahmed a vécu dans la peur du régime dictatorial du tyran sanglant Bachar Al-Assad. Elle a quitté Damas, capitale de la Syrie, avec précipitation il y a presque 3 ans.
"Les rues sont vides, les hommes se cachent pour ne pas faire le service militaire. Près de Damas, tout est détruit. C'est dommage. Pour moi, Damas, c'était aussi beau que Paris. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.",
a expliqué le père de famille.
Un enfant au milieu d'une ruelle ravagé par la guerre | Photo : Unsplash
Le père d'Ahmed a expliqué que même s'ils sont bien en France, la Syrie reste leur pays. La famille est animée par l'espoir de pouvoir un jour rentrer dans leur pays, même s'il faudra recommencer de zéro. Ils sont dans l'attente de la fin de cette guerre meurtrière.
RAPATRIEMENT DE CINQ ENFANTS DE LA SYRIE
La France est actuellement en pleine réalisation du projet pour le retour des enfants de djihadistes dans le pays. Le vendredi 15 mars dernier, cinq enfants de djihadistes ont été rapatriés. Ils se trouvaient dans des camps de réfugiés du Nord-est syrien.