Affaire Benalla : Le Premier ministre Édouard Philippe "a décidé de ne pas aller" à la réunion du Sénat
Le Premier ministre Edouard Philippe a répondu d’une manière originale à la décision du Sénat de saisir la justice du cas d'Alexandre Benalla et celui de proches d'Emmanuel Macron. Il a décidé de boycotter les questions au gouvernement au Sénat en s'absentant volontairement de la séance ce jeudi 21 mars.
C'est une décision rarissime pour un homme politique français au sommet de l’Etat. Le Premier ministre Edouard Philippe "a décidé de ne pas aller" ce jeudi 21 mars aux questions au gouvernement au Sénat, en signe de désaccord avec la décision de la chambre haute de saisir la justice du cas d'Alexandre Benalla, mais également de proches d'Emmanuel Macron.
UN ACTE EXCEPTIONNEL SOUS LA Ve RÉPUBLIQUE
"Le Premier ministre a décidé de ne pas y aller et il vient de parler au président du Sénat Gérard Larcher pour lui en donner les raisons", a déclaré un conseiller à Matignon.
LA DÉCISION DU SÉNAT
Le Sénat a en effet décidé de transmettre à la justice les cas d'Alexandre Benalla, Vincent Crase et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, pour suspicion de faux témoignage devant une commission d'enquête parlementaire.
Pour ces autres collaborateurs du président, le Sénat transmettra la liste des "incohérences" et "contradictions" relevées par la commission d'enquête sénatoriale, qui a rendu le 20 février un rapport accablant, montrant des "dysfonctionnements majeurs" au sommet de l'État, a précisé un des membres du bureau. Au parquet de voir quelles suites donner, ajoute-t-il.
LA DÉTENTION PROVISOIRE DE BENALLA EN FÉVRIER
Juste la veille de publication de ce rapport, Alexandre Benalla a été arrêté. Les juges d'instructions ont conclu une violation des contrôles judiciaires après une mise à l'épreuve.
Pour rappel, Alexandre Benalla et Vincent Crase avaient été mis en examen avec interdiction d'entrer en contact le 22 juillet 2018. Or, le 26 juillet, ils se sont rencontrés. Des enregistrements sonores de leur entretien ont été révélés le 31 janvier dernier par Médiapart.
Le juge de la liberté et de la détention provisoire, saisi par les juges d'instructions, a par conséquent placé les deux hommes en détention préventive le 19 février dernier.