Génocide au Rwanda : le chef de l’État français veut faire du 7 avril une "journée de commémoration"
"7 avril", une sombre journée symbolique inoubliable pour les Rwandais : le début du génocide en 1994. Une journée qu'Emmanuel Macron veut rendre officielle en guise d'hommage.
Le jour du 7 avril symbolise un journée tragique qui marquera à jamais les Rwandais. En effet, il s'agissait du début du génocide qui durera 100 jours du mois d’avril à juillet 1994 dans le pays. Une politique d'extermination qui fera au moins 800 000 victimes.
Les massacres ont commencé le lendemain de l’assassinat du président Juvénal Habyarimana, un Hutu, le 7 avril 1994. Ce qui est apparemment l'élément déclencheur de l'hécatombe.
Des tueries perpétrées par les forces armées rwandaises (FAR) et les miliciens hutu Interahamwe, mais aussi un grand nombre de civils hutu exaltés par la propagande anti-tutsi s'en est suivi.
Une véritable boucherie qui ne se terminera qu'en 4 juillet de l'année 1994, par l’entrée à Kigali de la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), dirigée par Paul Kagame.
UNE JOURNÉE DE COMMÉMORATION
25 ans sont passés après le carnage dit "génocide" au Rwanda. Cependant, la douleur resurgit le 7 avril de chaque année avec des pénibles souvenirs en images pour les survivants. Effectivement, ce jour reste une épreuve bouleversante pour le pays, et pour tant d'autres qui ont ouvert le bras en guise de soutien.
De ce fait, pour sa part, la France, particulièrement concernée par l'événement tragique ayant un rôle controversé, ne reste pas indifférente.
En ce jour si spécial, le président Emmanuel Macron lui-même a annoncé vouloir faire du 7 avril "une journée de commémoration du génocide des Tutsi".
"Le président de la République salue le travail de mémoire conduit par les rescapés et a souhaité que la date du 7 avril soit désormais une journée de commémoration du génocide des Tutsi",
écrit l'Élysée dans un communiqué.
Le chef de l'État a également envoyé à Kigali, ce dimanche 7 avril 2019, un "représentant personnel" pour les commémorations, le député de La REM Hervé Berville.
Macron : "exprime sa solidarité avec le peuple rwandais et sa compassion à l'égard des victimes et de leurs familles".
Ce député est un Rwandais de 29 ans né à Paris.
Rappelons qu'Emmanuel Macron a reçu, ce vendredi 5 mars au palais présidentiel, des représentants d'Ibuka France, association de soutien aux victimes et rescapés du génocide.
En annonçant ainsi la mise en place d'une commission d'historiens et chercheurs afin de mettre la lumière sur le rôle controversé de Paris dans cette tragédie et, surtout, afin d'apaiser la relation avec Kigali.
Une commission qui aura accès à "toutes les archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994" pour éclairer les zones d'ombres sur le rôle de Paris avant, pendant et après ce génocide.
UNE AUTRE COMMÉMORATION
Ce samedi 6 avril 2019, la maison d’Izieu, a commémoré les 75 ans de la rafle des 44 enfants, tous âgés de 4 à 17 ans, et de leurs sept éducateurs, sous les ordres de Klaus Barbie.
Une journée tragique qui rappelle un crime contre l'humanité, mais qui, heureusement, a été jugé devant le tribunal pour rendre justice aux victimes.