Vincent Lambert : son ex-médecin défend "la raison" et l’arrêt des soins
L'ancien médecin de Vincent Lambert s’est exprimé au sujet de l'interruption des traitements de son ancien patient. Pour lui, c'était la plus sage des décisions.
Eric Kariger a été le premier médecin de Vincent Lambert au CHU de Reims après son accident de la route en 2008 jusqu’en 2013. De ses années au côté de cet homme qui est devenu le symbole de la fin de vie en France, le médecin garde des souvenirs douloureux.
Aujourd’hui, il regrette "d'avoir abandonné ce malade, cette famille toute entière", mais il n’avait pas de choix. Il y a six ans, ce professionnel de santé a dû quitter son poste de chef de service, suite à des menaces de mort qu’il a reçues après avoir pour la première fois avancer l'idée d'arrêt des soins pour Vincent Lambert.
"Elle est rare la certitude, mais là-dessus, ma décision était certaine"
s'est-il souvenu devant les caméras de France 3 le lundi 20 mai.
Six ans plus tard, Eric Kariger est toujours convaincu que son ancien patient est incapable d'entrer en relation avec qui que ce soit, contrairement à ce qu'affirme sa mère.
"Ce qui est troublant, c'est que ça reste un beau jeune homme (...). L'enveloppe – passez-moi l'expression – est intacte et ses yeux continuent à bouger. Il peut sortir quelques sons de temps en temps, réflexes."
Pour autant, ajoute Eric Kariger, Vincent Lambert "n'entend plus probablement, il ne voit plus, il n'a probablement plus de sensation de faim et de soif à 99,9%."
Eric Kariger estime donc que l'interruption des traitements était la plus sage des décisions :
"Savoir laisser partir, c’est bien plus difficile que de maintenir en vie. C’est tellement facile de maintenir la vie"
confiait-il lundi soir sur France 3, avant l’annonce de la décision de la Cour d’appel de Paris.
LA REPRISE DES TRAITEMENTS
Coup de théâtre dans l'affaire Vincent Lambert. Alors que l'interruption des traitements qui visaient à maintenir en vie ce tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans, avait débuté lundi matin, la Cour d'appel de Paris a ordonné la reprise des traitements dans la soirée du même jour.