Vincent Lambert : pourquoi son traitement n'est renouvelé que pour six mois
Après que l'arrêt des soins de Vincent Lambert ait débuté le lundi 20 mai, du matin, au CHU de Reims, la cour d’appel de Paris a ordonné, le soir même la reprise des soins du tétraplégique pour une période de six mois, tout en donnant les raisons pour lesquelles son traitement n'est renouvelé que pour ce bref délai.
Hier, lundi 20 mai 2019, au matin, l'AFP a appris auprès de l'avocat des parents du patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de 10 ans, Vincent Lambert, que sa sédation avait débuté. Une décision qualifiée de
"honte et scandale absolu"
par Me Jean Paillot, avocat des parents.
Toutefois, tandis que la sédation de Vincent Lambert avait déjà débuté, à la surprise générale, la reprise provisoire des soins du tétraplégique en état de conscience minimal, a été ordonnée par la cour d’appel de Paris, le soir même des débuts de sa sédation.
Ainsi donc, ce fut avec plaisir que Me Jean Paillot a annoncé la remise en place de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert par le Dr Sanchez et le CHU, devant la presse à la sortie de l’hôpital Sébastopol de Reims.
VICTOIRE DE COURTE DURÉE, VICTOIRE QUAND MÊME
Mais, alors que la mère de Vincent Lambert, Viviane, a salué ce geste considéré comme une "très grande victoire" auprès de l’AFP,
la famille a fait la demande de transfert de son fils "dans une unité spécialisée où il sera pris en charge de manière bienveillante par des spécialistes et non plus par ce CHU qui n’a fait de lui qu’un mort en sursis",
a affirmé l’autre avocat des parents, Me Jérôme Triomphe.
Et ce, parce que cette décision n'est que provisoire. Car l’État français a été ordonné, par la cour d’appel de Paris, de sorte qu'il faille "respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation" du patient sur un délai de six mois.
VICTOIRE! La cour ordonne l'hôpital de mettre fin à la sédation du patient tétraplégique, Vincent Lambert, à l'encontre des souhaits de ses parents
LA COUR EXPLIQUE LES RAISONS DERRIÈRE CE DÉLAI
Cette "décision provisoire" permettra au CIDPH de l’ONU d’étudier le dossier et de prendre une décision définitive dans ce cas.
À rappeler que le 3 mai dernier, le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU avait demandé à la France la suspension de toute décision de sédation de Vincent Lambert dans l’attente d’une instruction sur le fond qui s'étendra sur six mois.
Une requête qui avait poussé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, deux jours plus tard, à confirmer sur BFMTV une réponse de la France tout en déclarant que l'Hexagone n’avait pas de compte à rendre "légalement" à ce comité, "qui s’occupe des personnes handicapées", et non des personnes dans un état comme celui de Vincent Lambert, et qui "n’ont que la version des parents".
Victoire pour la dignité de la vie! La Cour d'appel de Paris a ordonné aux médecins de reprendre l'hydratation et la nutrition de #VincentLambert! La Cour a déclaré que les médecins devaient se conformer à une décision du Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU demandant à la France de ne pas euthanasier Vincent.
Si on se le rappelle bien, le CHRU de Reims avait déjà lancé puis stoppé deux procédures d’arrêt des soins en 2013 (par le docteur Eric Kariger), et en 2015 (par le docteur Daniéla Simon qui a succédé à ce dernier).
UNE COLÈRE DISSIPÉE POUR SIX MOIS
Durant dix ans, Vincent Lambert a été retenu dans son lit au CHU de Reims. Le lundi 20 mai 2019, du matin, le docteur Sanchez a envoyé deux mails, dont l'un aux parents, dans lesquels il expliquait les mesures prises conformément à la décision de l'arrêt des soins, le 11 mai dernier.
Un fait qui a suscité la colère des parents de Vincent Lambert, qui se sont battus devant les juridictions nationales et internationales pendant six ans.
Dans la matinée du 21 mai 2019, l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert ont repris pour un délai provisoire de six mois, à la suite de la décision de la cour d’appel de Paris.
Une "très grande victoire" pour les parents du tétraplégique, bien qu'elle ne soit que pour la moitié d'une année.
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