Les raisons pour lesquelles V. Lambert ne serait "pas en fin de vie" selon le Dr. Brun
La clinique Fontfroide dispose de 12 places pour des patients qui sont en état végétatif chronique. Un état dans lequel se retrouve Vincent Lambert, causé par un accident de la route, en 2008.
Lundi 20 mai, le médecin-chef Vincent Brun a signé une tribune publiée dans "Le Monde" indiquant que l’interruption des soins dispensés à Vincent Lambert n’est pas justifiée.
À propos du dernier rebondissement de "l'affaire", la reprise des soins, à la demande de la cour d'appel de Paris, le docteur s’est exprimé comme suit :
La photo du docteur Vincent Brun | Source: Midi Libre
"Je ne me prononcerai pas car je ne connais rien aux problèmes purement juridiques. Sur le plan humain, tout ça est navrant. On est dans cette situation parce que la loi n'est pas adaptée. Je ne sais pas comment les juristes vont s'en tirer, mais c'est à eux de prendre une décision."
Selon lui, le patient n'est pas en fin de vie mais plutôt dans un état qui témoigne du handicap lourd. Donc, ce n’est pas aux médecins de décider s’il mérite de vivre ou non. Le débat reste sociétal, religieux, philosophique, éthique, mais en aucun cas médical.
Rappelons-nous également que la durée de vie dans un service de soins palliatifs est de 15 jours, tandis que Vincent Lambert y reste déjà depuis sept ans.
"Peut-être que ça vaut le coup de tenter de le mettre dans un service adapté à sa situation. Certains de mes patients, à certains moments, sont capables de donner leur accord ou pas à des soins, des toilettes... Quand on s'occupe d'eux, on est en situation d'abus de pouvoir, et on essaie, chaque fois, de recueillir leur consentement", précise le docteur Brun.
En dix ans, la clinique Fontfroide n’a jamais eu de cas similaires : une demande d’interruption des soins pour les patients en état végétatif. Aucun des clients n’a dit : "J'arrête". C’est pour cela que, selon le médecin-chef, "interrompre les soins prodigués à Vincent Lambert, c'est ouvrir la porte à des abus pour toutes les situations difficiles."
Le conflit familial, dans lequel le docteur n'a pas à négocier, complique encore plus la situation. Et les politiques s'en mêlent...