Les héritiers : les tristes événements réels sur lesquels le film est basé
Rendant hommage à Samuel Paty, "France 2" a décidé de diffuser "Les héritiers". Le film, sorti en 2014, est inspiré d’une histoire vraie. Le film affiche une volonté particulière de modifier l’image que l’on se fait de la banlieue, de révéler les rêves et les espoirs de ceux qui y vivent.
La vision que l’on a souvent de la banlieue, que ce soit en France ou ailleurs dans le monde est une vision de saleté, de délinquance rythmée par l’échec scolaire et un certain repli identitaire. Il est plutôt rare d’y trouver des images d’espoir, de joie et de bien-être. C’est cette vision néfaste que" les héritiers" s’attache à détruire.
"Les héritiers" sera retransmis sur France 2 à partir du 20 octobre 2020. Exécuté par Marie-Castille Mention-Schaar, le film salue la mémoire de Samuel Paty, un professeur d’histoire, assassiné le 16 octobre 2020. Le scénario du Film a, en grande partie, été écrit par un lycéen nommé Ahmed Dramé, passionné d’écriture et d’un autre film de Marie-Castille Mention-Schaar nommé "Ma première fois".
LE DÉBUT D’UNE HISTOIRE PASSIONNANTE
Comme le dit si bien la formule introductive, il était une fois, Ahmed Dramé. Jeune élève d’un lycée réputé difficile, le jeune est épris d’écriture. En 2012, le jeune homme avait décidé d’envoyer un scénario sur lequel il travaillait à la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar.
Cette dernière, trouvant l’histoire captivante, décida de se rapprocher de l’auteur et d’en apprendre un peu plus. Quelle ne fut sa surprise de constater qu’en lieu et place d’élèves maussades et inadaptés que la réalisatrice s’apprêtait à trouver, il y avait des élèves passionnés d’histoire.
Sous l’instigation d’Anne Anglès, une enseignante d’histoire-géographie, la classe de seconde d’Ahmed Dramé avait eu à participer au concours national de la résistance et de la déportation. C’est un concours centré sur la seconde guerre mondiale, particulièrement ce qu’on a appelé la "shoah".
Au départ de l’aventure, les élèves d’Anne Anglès se sont montrés réticents, mais grâce à la force de caractère et à l’esprit de persuasion de leur professeure, ils se sont jetés corps et âme dans la préparation du concours, dont le thème était basé sur le génocide des enfants et des adolescents.
Convaincue de pouvoir changer le point de vue que la population sur ce type d’établissement scolaire, souvent qualifié de seconde zone, Marie-Castille avait décidé de porter l’histoire sur le petit écran, non sans faire participer les élèves, en particulier Ahmed qui crève l’écran dans le rôle de Malik.
UN PREMIER RÔLE TRÈS DISPUTÉ
Pour tenir le rôle emblématique de la professeure, Marie-Castille Mention-Schaar, la réalisatrice de "Les héritiers" avait jeté son dévolu sur Sandrine Bonnaire. Malheureusement, cette dernière déclinera l’offre, c’est finalement Ariane Ascaride qui obtiendra le rôle.
La réalisatrice ayant décidé de rester aussi près que possible de la véritable histoire, décida de tourner les scènes du film au lycée Léon Blum de Créteil. Non seulement les lieux ont été gardés pour le film, mais aussi, les élèves.
Toutefois, leur présence sur le tournage n’a pas été de tout repos. Inexpérimentés dans le domaine du cinéma, la cohésion entre ces élèves et les acteurs professionnels tels qu’Ariane Ascaride, n’a pas été facile. Plusieurs scènes ont dû être reprises, l’actrice principale non plus n’étant pas à l’aise dans cet environnement. Heureusement, les choses ont fini par évoluer positivement.
DE LA DÉSOLATION À L’ESPOIR
Pour préparer sa classe au concours national, Anne Anglès avait fait appel à Léon Zyguel, un survivant de la Shoah. Ce dernier avait apporté à la classe, un souffle nouveau, leur permettant de mieux apprécié à sa juste valeur ce pan de l’histoire. Il a réussi à impulser à ces élèves l’amour de l’histoire et du prochain.
D’ailleurs, Ariane Ascaride se souvient encore que ce héros des temps passés avait demandé aux élèves d’éviter de méjuger les autres en tenant des propos racistes.
Cette expérience aura servi à galvaniser les élèves de Léon Blum puisqu’en fin de compte, non seulement, ils ont été les grands gagnants du concours, mais aussi une grande majorité d’entre eux ont obtenu leur baccalauréat avec mention.
Un beau procédé qui démontre que la fatalité n’existe pas et que l’opiniâtreté peut faire toute la différence.
QUI ÉTAIT SAMUEL PATY, CE PROFESSEUR ASSASSINÉ
Enseignant au collège du Bois-d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines, Samuel Paty a été décapité suite à un cours de liberté d’expression. Face à ce terrible meurtre, de nombreuses personnes ont tenu à lui rendre hommage.