Pascale Ogier est décédée à 25 ans : victime de l'amour, elle n'a pas su surmonter la maladie
Le 25 octobre 1984, Pascale Ogier, la muse d’Éric Rohmer, s’est éteinte après une vie assez mouvementée. L’actrice est décédée la veille de son vingt-sixième anniversaire
Dans les années 80, Pascale Ogier était l’une des plus belles promesses du septième-art. Elle a su séduire le public grâce à sa beauté mais surtout à son incroyable talent d’actrice. De plus, durant ses quelques années de carrière, l'actrice a donné le meilleur d'elle-même.
Sauf que derrière cette jeune femme dévouée se trouvait aussi un côté assez sombre qui a fini par tout détruire.
Pascale Ogier, 1984. | Photo : Getty Images
PASCALE OGIER : UNE ACTRICE PROMETTEUSE
Pascale Ogier, de son vrai nom Pascale Nicolas, a vu le jour le 26 octobre 1958 à Paris. Elle est née de la relation entre le musicien, Gilles Nicolas et l’actrice, Marie-France Thielland, dont le nom de scène est Bulle Ogier.
Le monde du cinéma ? Pascale l’a découvert très jeune, soit à seulement 10 ans. À l'époque, la petite fille tournait en tant que figurante dans “Pauline s’en va” d’André Téchiné. Arrivée à l'adolescence, elle a décidé de tout abandonner, y compris ses études de cinéma et de littéraires à l’université de Sorbonne Nouvelle, pour suivre les traces de sa mère.
D’où, elle a décroché un petit rôle en 1978 dans la fiction “Perceval le Galloi”, d’Eric Rohmer. Ce fût un bon début, puisqu’après cette apparition, la jeune femme obtient d’autres petits rôles au cinéma, comme dans “Quartet et La Dame aux camélias”, avant d’obtenir d’autres rôles plus importants.
Mais c’était surtout son rôle dans “Les Nuits de la pleine lune” qui a le plus marqué Pascale Ogier, en prêtant ses traits à Louise, au côté de Christian Vadim ou encore Fabrice Luchini.
L'actrice Pascale Ogier au Théâtre des Amandiers, le 5 novembre 1979 à Nanterre, France. | Photo : Getty Images
Bref, le talent de la fille de Gilles Nicolas lui a permis de gravir les échelons jusqu’à devenir l’une des actrices les plus emblématiques de sa génération. Ce même talent lui a également permis de remporter la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise. Sans compter sa nomination en 1985 pour le César de la meilleure actrice.
UNE FILLE DE
Pascale Ogier est la fille de Bulle Ogier. Tout comme sa mère, l’actrice du film “Ghost Dance” est une adepte de l’underground, la légèreté profonde ainsi que la curiosité.
Les deux stars du cinéma ont vécu longtemps en partie chez Marie-Louise Ogier qui n’est autre que la mère de Bulle : trois générations vivant harmonieusement sous le même toit.
“Ma mère, ma grand-mère et moi, on ne peut pas se passer les unes des autres. On s'est élevées toutes les trois ensemble et on a plein de points communs. Tenez : on s'appelle toutes les trois Ogier et on a la même pointure”,
confiait Pascale à Femmes d’aujourd’hui en 1984.
Pascale Ogier | Photo : Getty Images
Côté cinéma, Pascale Ogier et sa mère avaient eu la chance de tourner ensemble dans le film “Le Pont du Nord” de Jacques Rivette. Dans ce long-métrage, la jeune femme interprète Baptiste, une étrange jeune fille qui se lie d’amitié avec Marie, campée par sa mère.
En mobylette et perfecto, plus grande que sa mère et pratiquant le karaté, Pascale-Baptiste protégeait Bulle-Marie, devenue claustrophobe après un séjour en prison. Toutefois, ce qui fait l’une des beautés de la fiction, c’est la relation des deux personnages qui ne sont pas mère et fille, mais qui se sauvent mutuellement sans donner trop d’importance à leur différence d’âge.
L’AMOUR, SA “FATALITÉ”
Une adolescente comme les autres, Pascale Ogier avait également une vie amoureuse et charnelle. D’ailleurs, en 1984, la jeune actrice s’était déjà confiée, de manière subtile, sur cette vie, dans l’émission “Cinéma, Cinémas”.
Pascale Ogier.| Photo : Getty Images
Dans son interview, la défunte disait avoir rêvé beaucoup de ça. Aussi, elle avait estimé que les histoires d’amour étaient sa fatalité pour toujours. Cependant, à cet instant, la comédienne ne savait pas que la chose qui lui sera vraiment fatale sera son addiction aux produits illicites et la fête.
SON TRIANGLE AMOUREUX
Concernant les relations amoureuses, Pascale Ogier en a eu au cours de sa courte vie. Toutefois, on peut dire qu’elles n’ont pas été des plus calmes.
Pour la petite histoire, la jeune femme a fait une rencontre déterminante au Festival du nouveau cinéma de Montréal. En croisant le regard de Jim Jarmusch, elle est tout de suite tombée sous son charme.
Pourtant, un an plus tard, la comédienne entame une histoire d’amour avec le directeur artistique du cinéaste, Benjamin Baltimore. Force est de constater que ce triangle amoureux l’avait mis dans une mauvaise situation, sans issue.
Pascale Ogier.| Photo : Getty Images
Comme le disait Jarmusch, la vedette “rohmérienne” avait en même temps la plus sensible féminité, la beauté, mais aussi l’esprit d’un criminel intellectuel. Surtout, il n’y a pas de contrôle sur Pascale. Ainsi, pour échapper à ce contrôle, elle n’hésitait pas à devenir une femme très sélective.
Pour sa part, Benjamin Baltimore a confirmé qu’il y avait toujours eu deux Pascale. Selon lui, il y a avait la fille en cuir noir et celle moderne des années 80. La petite fille modèle ? On l’entrevoit sans doute dans la foulée de son prix vénitien.
Le public a notamment découvert au journal de 20 heures, une jeune fille souriante et très timide vêtue d’une chemise à col Claudine - une communiante. Si ses yeux pétillaient, Pascale s’exprimait à merveille, au port de reine.
Tandis que la veille sur scène, lorsqu’elle recevait le prix, vêtue d’une longue robe noire, subjuguée d’émotion, celle qui aurait dû célébrer ses 63 ans le 26 octobre 2021, a manqué d’avoir un souffle au cœur.
“TRÈS FATIGUÉE” AVANT LE DÉCÈS
Vedette des années 80, la disparition de Pascale Ogier était un vrai coup dur pour ses nombreux fans, mais surtout pour ses proches et plus précisément pour sa demi-sœur Emeraude.
Cette dernière ne manquait pas d’imaginer l’enfance de Pascale, solitaire, vivant chez sa grand-mère à Paris, à rêver et à lire. Elle s’est d’ailleurs confiée sur le fait que la disparue et leur père étaient très proches.
Mais pourquoi la rentrée dans la vie adulte de Pascale Ogier était un récif fracassant ? Quoi qu’il en soit, la cinéaste Aline Issermann était témoin de cette nuit fatale du 25 octobre 1984.
“Elle était très fatiguée et j'insistais pour qu'elle lève le pied(…) Nous avions eu cette même conversation quelques jours avant, mais elle n'avait pu s'échapper de ce bonheur énorme qu'elle était en train de vivre(…) Pascale, épuisée, essorée, était ravie de ce tourbillon(...)”,
FAUCHÉE EN PLEINE GLOIRE
Bien que la figure mélancolique des années 80 entamait une belle carrière, sa vie n’a pas toujours été faite que de paillettes. Près de deux mois après le tournage du film “Les Nuits de la pleine lune”, la jeune comédienne était victime d’une crise d’angor (symptôme cardiaque caractérisant la maladie coronarienne et se manifestant par une douleur thoracique).
Cet incident s’est notamment déroulé à la sortie d’une soirée au Palace. Ce dont la jeune femme ignorait, c’est qu’elle souffrait d’un souffle au cœur.
En compagnie d’un ami, ce dernier ne tarda pas à appeler les secours. Hélas, il était déjà trop tard. Pascale perd la vie sur place, des suites d’une insuffisance coronarienne dégénérée en hypoxie générale, qu’elle n’a pas pu surmonter.
Une disparition à laquelle sa demi-sœur Émeraude s’était déjà confiée dans une interview accordée à Vanity Fair.
“Ma mère est venue me chercher au collège. Elle ne voulait pas que j’apprenne la nouvelle par un copain d’école qui l’aurait entendue à la radio. Je ne me rendais pas compte que Pascale était si connue. Pour moi, c’était juste ma grande sœur(...)”,
Lire aussi : Décès de Pascale Ogier à 25 ans : un "souffle au coeur", la maladie qui lui a ôté la vie
Abonnez-vous à AmoMama sur Google News !