Théo Curin, privé de ses jambes et de ses mains à l'âge de 6 ans, se dit "chanceux" et se prépare à nager 57 km après avoir eu la phobie de l'eau
Si l’on veut réussir dans la vie, il est tout aussi important de s'accepter. Dans le cas de Théo Curin, être privé de ses quatre membres ne l'a pas du tout empêché d'être un grand nageur.
Depuis son jeune âge, Théo Curin a toujours fait de son handicap sa force. Ainsi, grâce à son abnégation, aujourd’hui, le jeune homme, qui avait jadis la phobie de l'eau, se prépare pour une course de 57 km à la nage.
AMPUTATIONS À L'ÂGE DE 6 ANS
Théo Curin a plusieurs cordes à son arc. En plus d’être une personnalité de télé, un acteur et un mannequin connu, l’une des grandes égéries de L’Oréal, il est aussi un grand athlète.
Sa particularité ? C’est son handicap, puisqu’il n’a ni jambe ni bras.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est à l’âge de 6 que Théo Curin a été amputé de ses quatre membres, suite à une méningite foudroyante. Il s’est d’ailleurs confié sur cette maladie en mars 2022, dans l’émission *Sept à Huit*.
"C'est un mal de tête qui englobe toute ma boîte crânienne, qui redescend même jusqu'à ma nuque et là on commence à s'inquiéter. On a dit à mes parents que mon pronostic vital était engagé et forcément, ça leur a fait peur. Mais les médecins ont dit qu'il existait des traitements et qu'au pire du pire, on pourrait aller jusqu'à l'amputation",
a-t-il révélé.
Malgré son handicap, le nageur ne s'est jamais apitoyé sur son sort. Au contraire, il a plutôt choisi d'en tirer du positif.
Et aujourd’hui, il faut dire qu’il a bien réussi. De plus, il a changé le regard que nous portons sur les personnes à mobilité réduite, en prouvant que malgré un handicap, on peut être fort.
“J'ai beaucoup souffert du regard des autres (...) C’est à partir de là que j’ai réussi à ne plus faire attention au regard des autres et à vouloir relever des challenges”,
L'AMOUR DES PARENTS PEUT TOUT GUÉRIR
Au-delà de ses 21 ans, Théo Curin multiplie les défis. Et si le jeune homme réalise une prouesse, comme la traversée à la nage du lac Titicaca au Pérou, c’est notamment grâce à son dévouement, mais surtout au soutien de ses parents.
Comme l’a confié le nageur dans son livre “La chance de ma vie”, depuis le début de son combat, ces derniers ont toujours fait preuve de bienveillance à son égard. Et même si voir leur fils amputé de ses quatre membres a été une épreuve difficile pour eux, cela ne les a jamais empêchés de garder la tête haute.
Au lieu de cela, ils ont choisi de faire en sorte que leur fils soit heureux, en l’élevant avec beaucoup d’amour.
“Ils ont dû s’adapter. À l’époque, ma mère était caissière et mon père informaticien. Ils avaient prévu de quitter leur appartement en HLM (…) Ils ont dû trouver un autre logement adapté à leur fils handicapé. Ce sont eux les héros dans cette tragédie (…)”,
a-t-il affirmé dans une interview.
Concernant ce drame, Théo Curin s’estime très chanceux. Il a bien évidemment confié la raison dans son interview, déclarant :
“Je dois ma survie au fait que les premiers symptômes de la méningite soient apparus en matinée. J’ai pu ainsi être hospitalisé dans la journée. Si j’étais tombé malade le soir, mes parents m’auraient donné un cachet pour soulager la fièvre et auraient dit : ‘Fais un gros dodo et on voit demain si ça va mieux.’ Et je ne me serais sûrement pas réveillé”.
LA PHOBIE DE L'EAU A CONDUIT À UNE CARRIÈRE PROFESSIONNELLE
Aujourd’hui, il faut dire que Théo Curin compte parmi les plus jeunes nageurs accomplis en France. Mais s’il est devenu un champion, c’est aussi en partie grâce à Philippe Croizon, l’athlète quadri-amputé, qui est connu pour avoir traversé la Manche.
C’est notamment ce dernier qui lui a enlevé la phobie de l’eau.
Concernant le voyage de Théo Curin, tout a commencé à l’époque de sa rééducation. Il nageait dans une piscine, et là, il s’est dit que c’était l’unique endroit qui lui permettait de se déplacer normalement comme tout le monde. Il s’y sentait même fort.
Ce n’est qu’après ses premières compétitions que le nageur a découvert à quoi il est destiné, ayant obtenu de bons résultats.
À seulement 13 ans, Théo Curin a alors pris la décision de quitter son domicile familial pour des entraînements à Vichy, dans l’objectif de se faire des médailles à l’international, en participant aux jeux paralympiques.
À 16 ans, il a donc participé à ses premiers jeux à Rio, où il était le plus jeune athlète de la délégation française. Il s’est d’ailleurs rappelé de cette époque dans une interview.
“C’était juste incroyable (…) Aux Jeux, tout est multiplié par 1000, que ce soit l’ambiance, les infrastructures (…)”,
confiait-il avant d’ajouter :
“Aujourd’hui, si je devais résumer mes JO à Rio, je dirais que j’y ai appris beaucoup de choses, même si je n’ai pas fait de podium”
Notons qu’aux jeux de Tokyo, il a fini quatrième de la finale du 200m nage libre. En tout cas, ce n’est pas mal pour une première compétition internationale.
Quoi qu’il en soit, c’était une belle expérience pour la star du téléfilm “Handigang”, surtout qu’actuellement, il se prépare pour une toute nouvelle course de 57 km en Argentine : le marathon aquatique Santé Fé-Coronda, qui se tiendra en septembre 2022.
"C'est un fleuve en Argentine (…) j'avais envie de retrouver l'équipe avec qui j'étais pour cette aventure. Je veux découvrir les Argentins, (…) et être le premier athlète handisport à participer à cette course, tout simplement",
a-t-il affirmé au micro de RTL.
On le souhaite le meilleur pour cette compétition !
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