
Les pensions de réversion menacées: Voici ce que l'opposition a à dire
Retraites : les pensions de réversion menacées? Le ton monte dans l'opposition.
Le Huffington Post nous parle du sujet très sensible qui fait actuellement polémique en France.
La future réforme des retraites ne met pas tout le monde d'accord, en particulier la possibilité d'une suppression des pensions de révision, ce mécanisme consistant à verser, après le décès d'une personne, une partie de ses droits acquis à son époux(se) survivant(e).
Pour décider de cette réforme très importante, le gouvernement avait commencé par une concertation avec les partenaires sociaux au mois d'avril derniet et avait même mis en place une "grande consultation citoyenne" en ligne.
Dimanche dernier, Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé s'est exprimée sur RTL. Elle a révélé que "tout est sur la table" dans cette réforme des retraites et que cela comprends les pensions de révision.
Elle a cependant ajouté que leur suppression "n'est pas la question". En effet, ces pensions "dans certains régimes, n'existent pas" et "on peut vraiment se poser la question de l'harmonisation", a expliqué la ministre.
Elle a cependant tenu à rassurer tout le monde en disant que "petit à petit, nous fermons les débats quand il y a consensus".
Et elle a confirmé ses dires ce jeudi lors de son passage au Sénat: "La future réforme ne touchera pas aux pensions déjà liquidées. [...] Il n'est pas du tout non plus question de supprimer les pensions de réversion. Il s'agit simplement de repenser un dispositif pour qu'il soit plus juste, plus universel. la part de solidarité restera la même dans la future réforme" a-t-elle déclaré.
Mais malgré ses tentatives pour rassurer tout le monde, l'opposition s'est montrée virulente comme par exemple Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste qui s'est exprimé sur Sud Radio. Il a parlé d'"une idée scandaleuse". "Ce n'est pas une question de tabous, c'est une question de justice, à force de vouloir être disruptifs comme ils disent, on finit surtout par être injuste", a-t-il tonné.
"Nous sommes entrés dans une forme de république de l'indécence", a-t-il ajouté: "on fait des économies sur les plus pauvres pour pouvoir nourrir les plus riches", alors qu'"au même moment, on a un président qui change la vaisselle de l'Elysée" et "veut faire construire une piscine à Brégançon".
Il termine en disant qu'Emmanuel Macron est "à contrepied total: c'est un moment important, peut-être un tournant". En effet il s'était présenté comme étant "au-delà des clivages" mais il s'avère qu'"il n'est au-delà de rien, il est simplement à droite, et à droite comme peu l'ont été".
Jean-Luc Mélenchon, chef de la France insoumise a aussi réagit sur son blog et il parle d'"une catastrophe annoncée pour des millions de personnes en âge de retraite qui seront précipitées dans la misère", d'un "plan infâme": "la suppression progressive des pensions de réversion" et "une harmonisation par le bas" de ces pensions.
C'est un sujet extrêmement important puisque c'est des femmes qui dans 87% des cas touchent ces pensions de réversions et près d'un million d'entre elles ne touchent pas de retraite en leur nom propre.
Cependant, Jean-Paul Delevoye, le Haut commissaire qui a reçu la mission très importante de préparer la réforme des retraites s'est exprimé et d'après le Figaro, il a déclaré: "Je ne suis pas là pour me nourrir sur le dos des veuves." "On se pose la question de revisiter le maquis des pensions de réversion. Le but est d'harmoniser les règles, mais à enveloppe constante".
En 2017 c'est 316 milliards d'euros soit 13,8% de notre PIB qui ont été dépensés dans le système retraite. Près de 272,3 de ces 316 milliards étaient consacrés aux pensions de droit direct, et 35,4 milliards aux pensions de "droit dérivé", essentiellement les pensions de réversion.