
Qui sont les cinq cardinaux envisagés pour le rôle du nouveau pape ?
Le règne du pape François a pris fin après plus de douze ans à la tête de l'Église catholique. Maintenant, le Vatican prévoit d’élire un nouveau dirigeant, et ce, parmi plusieurs cardinaux venant du monde entier.
Le pape François a rendu son dernier souffle le 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans. À la suite de sa disparition, l'Église catholique se prépare alors à élire un nouveau souverain pontife pour le remplacer.
Le conclave, prévu pour le 7 mai 2025, verra notamment les cardinaux se réunir pour choisir celui qui guidera l'Église dans les années à venir. Parmi les candidats pressentis, cinq cardinaux se distinguent par leur parcours, leurs engagements et leur influence au sein de l'Église. Dans cet article, nous allons découvrir qui ils sont.
Le cardinal Pietro Parolin
Né le 17 janvier 1955 à Schiavon, en Italie, Pietro Parolin est le secrétaire d'État du Saint-Siège depuis 2013. C’est, en effet, un diplomate chevronné, qui a servi dans diverses missions diplomatiques, notamment en Amérique latine et en Asie.
Sa nomination en tant que secrétaire d'État a renforcé son rôle central dans la gestion des affaires vaticanes. Pietro Parolin est reconnu pour sa capacité à naviguer dans les complexités diplomatiques internationales, notamment dans les relations avec la Chine et les États-Unis.
Étroitement associé au pontificat du pape François, le septuagénaire détient une place particulière au sein de l'Église catholique. Et s’il est élu, il ramènera un Italien à la papauté après trois outsiders successifs : le pape Jean-Paul II (Pologne), le pape Benoît XVI (Allemagne) et le pape François (Argentine).
En tout cas, actuellement, Pietro Parolin fait partie des principaux prétendants au pape, bien qu’il ne soit pas vraiment en très bon état en ce moment.
En effet, récemment, une "alerte" a été déclenchée au Vatican concernant sa santé. D’après la célèbre journaliste du Vatican Diane Montagna sur la plateforme X, "Le cardinal de 70 ans aurait souffert d'une maladie soudaine due à une pression artérielle élevée et aurait été pris en charge par une équipe médicale qui l'a assisté pendant une heure".
Le cardinal Luis Antonio Tagle
Luis Antonio Tagle, né le 21 juin 1957 est l'archevêque émérite de Manille et ancien préfet du dicastère pour l'Évangélisation. Nommé cardinal en 2019, il a été un ardent défenseur des pauvres et des marginalisés.
Sa nomination à Rome a renforcé sa stature internationale. Luis Antonio Tagle est apprécié pour sa capacité à communiquer avec les jeunes et son engagement en faveur de la justice, des qualités essentielles pour un pape.
Malgré son engagement à Rome, il convient tout de même de noter que le cardinal de 67 ans ne fait pas toujours l’unanimité auprès des catholiques. Il a même déjà essuyé des critiques il y a quelques années de cela, à cause d’une vidéo de lui qui a circulée sur les réseaux sociaux, et qui a suscité une controverse.
Sur cette séquence, Luis Antonio Tagle avait interprété le tube Imagine de John Lennon. Il s’est alors fait critiquer par de nombreux croyants, dont le média catholique conservateur canadien LifeSiteNews qui a récemment publié sur X un message :
"C’est choquant : le cardinal Tagle a chanté ‘Imagine’ de John Lennon. Est-ce une trahison de la doctrine catholique ? Cette chanson est un hymne athée qui nie la religion, le ciel et la royauté du Christ."
Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu
Né le 24 janvier 1960 à Boto, Fridolin Ambongo Besungu compte parmi les dirigeants catholiques les plus francs d’Afrique. Il est nommé cardinal depuis 2019, et fait également partie des membres d’un groupe de conseillers chargé de réorganiser la bureaucratie du Vatican.
Fridolin Ambongo Besungu a, par ailleurs, joué un rôle clé dans la médiation des conflits en République Démocratique du Congo et a été un critique ouvert des injustices sociales et politiques.
Son élection serait ainsi un signal fort de l'internationalisation de l'Église et de son engagement envers les régions les plus pauvres.
En tout cas, si le cardinal de 65 ans est élu pape, il sera le premier originaire d’Afrique depuis plus de 1000 ans. Rappelons que le dernier était Gélase Ier, qui régna de 492 à 496 après J.-C.
Le cardinal Matteo Zuppi
Matteo Zuppi a vu le jour le 11 octobre 1955 à Rome. Il est l'archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne. Et ce, avant d’être nommé cardinal en 2019.
Il est notamment connu pour son rôle dans les négociations de paix au Mozambique dans les années 1990. Et grâce à son approche modérée, ainsi qu’à son engagement en faveur du dialogue interreligieux et de la réconciliation, il est perçu comme un pont entre les différentes factions de l'Église.
Pour information, le cardinal de 69 ans appartient à la Communauté de Sant’Egidio. Il possède ainsi des décennies d’expérience au service des pauvres, mais aussi à la promotion de la paix.
Grâce à son dévouement, le pape François lui a d’ailleurs confié des missions au fil des années. Parmi celles-ci, son déplacement à Kiev et à Moscou pendant la guerre de la Russie en Ukraine, pour obtenir la libération de 19 000 enfants ukrainiens arrachés à leurs familles et amenés en Russie pendant cette période. Une mission qui l’a également conduit en Chine et aux États-Unis.
Le cardinal Péter Erdő
Péter Erdő, né le 25 juin 1952 à Székesfehérvár, est l'archevêque de Budapest et primat de Hongrie. Nommé cardinal en 2003, il est un expert en droit canonique et a joué un rôle influent dans les discussions théologiques au sein de l'Église.
Péter Erdő est considéré comme un conservateur modéré, attaché à la doctrine traditionnelle tout en étant ouvert aux réformes nécessaires. Sa candidature pourrait ainsi représenter un retour aux racines européennes de l'Église, tout en cherchant à maintenir un équilibre entre tradition et modernité.
À titre d’information, Péter Erdő a participé à deux conclaves. Cette année sera donc son troisième après l’élection du pape Benoît XVI en 2005 et du pape François en 2013.
Titulaire d'un doctorat en théologie et en droit canonique, le cardinal parle, par ailleurs, six langues. Il est aussi un partisan de l'orthodoxie doctrinale et défend les positions de l'Église sur des questions telles que l'avortement et le mariage homosexuel.
Dans un précédent article nous avons parlé de la modeste vie du pape François. Ci-dessous les détails.
Depuis son élection en 2013, le pape François a marqué une rupture notable avec le faste habituel du Vatican. Refusant les privilèges et le confort luxueux associés à sa position, il a préféré une vie modeste, fidèle à ses convictions spirituelles et à son engagement envers les pauvres.
Parmi les nombreux faits qui témoignent de l’humilité du pape François, l'un des plus frappants reste celui de son refus de toucher son salaire mensuel de 32 000 dollars. À cela s’ajoute le choix délibéré de vivre dans une chambre simple au sein de la résidence Sainte-Marthe, loin des appartements papaux traditionnels du Palais apostolique. Voici un aperçu de sa vie modeste.

Le pape François assiste à son audience générale hebdomadaire à la salle Paul VI le 09 août 2023 au Vatican I Source : Getty Images
Un choix de vie en cohérence avec ses principes
Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, est le premier pape originaire d’Amérique latine et le premier jésuite à accéder à la papauté. Dès les premiers jours de son pontificat, il a donné le ton : simplicité, proximité, réforme.
Contrairement à ses prédécesseurs qui résidaient dans les luxueux appartements pontificaux, il a préféré s’installer dans une chambre sobre à la résidence Sainte-Marthe, une maison d'hôtes du Vatican où séjournent les cardinaux pendant les conclaves.
Ce choix n’était pas symbolique, mais profondément ancré dans son style de vie personnel et sa vision du rôle du chef de l’Église. Un choix qui lui permettait ainsi de "vivre en communauté avec les autres", comme l’a expliqué Federico Lombardi, un porte-parole du Vatican.
En effet, la résidence Sainte-Marthe contraste fortement avec l’opulence du Palais apostolique. Il a été construit en 1996, et ressemble plutôt à un modeste hôtel de cinq étages qu’à une résidence papale.
Pour information, après le conclave, le pape François a d’abord logé dans la chambre 207 après un tirage au sort. Ce n’est qu’après qu’il a déménagé dans la suite 201, un logement légèrement plus grand d’environ 50 mètres carrés.
Cette suite comprend deux chaises, un canapé et un bureau. On y trouve également une bibliothèque et un crucifix, ainsi qu’une chambre monastique meublée de nécessaire, notamment d’un lit, d’une armoire, d’une table de chevet et d’un crucifix.

La résidence Sainte-Marthe du Vatican est la résidence des cardinaux lors du conclave papal à Rome, en Italie, le 11 avril 2005. | Source : Getty Images

L'appartement du pape François à la résidence Santa Marta en mars 2013 au Vatican. | Source : Getty Images

L'appartement du pape François à la résidence Santa Marta en mars 2013 au Vatican. | Source : Getty Images

L'appartement du pape François à la résidence Santa Marta en mars 2013 au Vatican. | Source : Getty Images

L'appartement du pape François à la résidence Santa Marta en mars 2013 au Vatican. | Source : Getty Images
Détails sur sa fortune
En tant que chef de l’Église catholique, le pape François avait droit à un salaire mensuel estimé à environ 32 000 dollars. Cependant, depuis son accession au pontificat, il n’a jamais accepté de le percevoir.
Bien qu’il n’ait jamais reçu de salaire mensuel, il convient tout de même de noter que le défunt chef d’État du Vatican disposait d’une fortune estimée à près de 16 millions de dollars au moment de sa mort, comme le révèle un rapport de l’UNILAD.
Des sources proches du Vatican suggèrent, en effet, que sa fortune provient en grande partie de redevances et de dons. Mais également de l’accès à un fonds discrétionnaire de 385 000 dollars par an en tant que chef de l’Église catholique romaine.
Pourtant, le style de vie simple du pape François suggère qu’il vivait bien en dessous de ses moyens, consacrant la majeure partie de ses ressources à des causes philanthropiques et ecclésiastiques. Un style de vie qu’il a notamment choisi jusqu’à son décès.
Dans un précédent article, nous avons d’ailleurs parlé du décès du pape François. Il s’est éteint à l’âge de 88 ans, en pleine célébration de Pâques.
Cause du décès du pape François
Le souverain pontife, François, s’est éteint dans la matinée du 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, alors que la communauté chrétienne célébrait lundi de Pâques. Son décès a été annoncé dans un communiqué officiel publié par la Salle de presse du Vatican. "Ce matin, à 7h35, l'évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père", a-t-on indiqué.
Le pape François — de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio — était, rappelons-le, souffrant depuis plusieurs mois. Son état de santé avait suscité les inquiétudes ces derniers mois. Hospitalisé en mars 2023 pour une infection respiratoire, il avait dû faire face, en novembre de la même année, à une pneumonie bilatérale qui avait nécessité une prise en charge médicale intensive.
Une autre hospitalisation a eu lieu le 14 février 2025 pour une double pneumonie. Un mois plus tard, le pape François était de retour au Vatican, mais affaibli. Ses médecins lui avaient alors ordonné un repos total surtout que le souverain pontife avait souffert d'une maladie pulmonaire chronique tout au long de sa vie. Il avait même subi une ablation partielle du poumon droit à la suite d’une grave pleurésie, à l’âge de 21 ans. Cet antécédent a rendu le Pape particulièrement vulnérable aux affections pulmonaires, mais ce n’est pas une pneumonie qui a mis fin à ses jours.
Malgré les inquiétudes, l’espoir demeurait vif au sein du Saint-Siège. Le Vatican avait rassuré l’opinion publique plusieurs fois sur l’état de santé du pape en évoquant une simple "inflammation pulmonaire légère".
Des tentatives vite contrées par les avis des médecins dont le Dr Gérald Kierzek. Celui-ci s’est montré moins optimiste que le Saint-Siège. En février, alors que le pape était hospitalisé, il a déclaré que le pape souffrait d’ "Une pneumonie bilatérale, c’est-à-dire des deux poumons". Une maladie "forcément préoccupante, encore plus à un âge avancé et chez une personne ayant déjà des antécédents de santé", selon le médecin. "Ce qui est inquiétant, c’est la répétition des épisodes infectieux. Cela traduit une fragilité de l’état général et du système immunitaire", a-t-il alors affirmé soulignant : "Ce n’est pas anodin chez une personne âgée. Il ne faut pas prendre ces infections à la légère".

Le pape François se présente à la loggia des bénédictions de la basilique Saint-Pierre, le dimanche de Pâques, pour participer au message de Pâques et à la bénédiction Urbi et Orbi. Cité du Vatican, 20 avril 2025 I Source : Getty Images
En dépit de son état de santé fragile, le pape François a puisé dans ses dernières forces pour apparaître devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre, ce dimanche de Pâques, à l’occasion de la bénédiction Urbi et Orbi. Depuis le balcon de la basilique, il avait délivré un message empreint de paix et d’espérance, évoquant notamment les conflits persistants au Proche-Orient et en Ukraine. Ce discours, chargé d’émotion, aura finalement été sa dernière prise de parole publique.
La nouvelle de sa disparition a suscité une vague d’émotion et d’interrogations sur la cause de son décès dans le monde entier. Alors que les premières nouvelles laissaient entendre que le pape avait succombé à une pneumonie, le Saint-siège a affirmé, dans son communiqué, que le souverain pontife a été victime d’un accident cardio-vasculaire (AVC). "Le décès a été constaté par enregistrement électrocardio-thérapeutique", a-t-on précisé sur le certificat de décès publié par le siège de l'Église catholique, signé par le directeur du département de la santé et de l'hygiène du Vatican, le professeur Andrea Arcangeli. L’AVC a plongé le pape dans un coma et une défaillance cardio-circulatoire irréversible, sans possibilité de réanimation.
Jusqu’à la fin, le pape François aura incarné une foi vivante et une humanité désarmante. Il laisse derrière lui une Église plus proche des réalités du monde et un héritage spirituel d’une grande richesse. Sa disparition ouvre la voie à une période de sede vacante, marquant le début du processus de succession au Saint-Siège. Le collège des cardinaux sera convoqué dans les jours à venir pour préparer le conclave qui élira son successeur.
Le pape François a, rappelons-le, été le premier jésuite à accéder au trône de Saint-Pierre. Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, Jorge Mario Bergoglio est issu d’une famille modeste d’immigrés italiens. Il suit une formation de chimiste avant de rejoindre la Compagnie de Jésus en 1958.
Ordonné prêtre en 1969, Bergoglio gravit rapidement les échelons de la hiérarchie ecclésiastique. Il devient archevêque de Buenos Aires en 1998, puis cardinal en 2001, nommé par Jean-Paul II. Réputé pour sa sobriété, sa proximité avec les pauvres et son engagement social, il se distingue par un mode de vie austère et une théologie ancrée dans la justice et la miséricorde.
Il a été élu pape le 13 mars 2013 à l’âge de 76 ans et a été le premier à choisir le nom de François, en référence à saint François d’Assise, pour symboliser sa volonté d’une Église humble, proche des oubliés et tournée vers le dialogue. Son pontificat a été marqué par une ouverture sur les grands enjeux contemporains : défense des migrants, lutte contre le changement climatique, appel à la paix, réforme de la Curie romaine, transparence financière et réflexion sur le rôle des femmes dans l’Église.