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Chauffe Marcel ! ': Comment Marcel Azzola est devenu le créateur de l'expression populaire

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02 févr. 2019
04:34

L'accordéoniste Marcel Azzola est décédé le 22 janvier dernier à l'âge de 91 ans.

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La respiration sifflante de ce «piano à bretelles» est devenue le son que les gens craignent d'entendre dans les restaurants ou les gares, accompagnée de la pièce de monnaie au chapeau pleine d'espoir. Ainsi, lorsqu'on demanda à Marcel Azzola, en septembre 1968, de jouer de son accordéon pour accompagner Jacques Brel, le grand chansonnier belge, lors de l'enregistrement de sa chanson «Vesoul», il ne fut guère surpris par une phrase dans les paroles: "Je ne supporte pas les accordéons."

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Mais bien sûr, il jouait parce qu'il aimait Brel, avec qui il buvait parfois une bière ou deux après des enregistrements. Et il déchaîna un tel torrent de notes, à une vitesse telle, pour illustrer le potentiel de son propre instrument à éblouir ainsi qu'à énerver, que Brel fut étonné. «Chauffe, Marcel, chauffe!» Cria-t-il, dans cette voix pétillante d'ennui et de quatre paquets de cigarettes par jour. La phrase est passée dans la langue et après cela, M. Azzola, à sa grande surprise, s’est retrouvé célèbre.

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En effet, beaucoup s'accordent à dire que c'est pendant l'un de ces enregistrements que Brel a lancé le fameux "chauffe Marcel !" qui signifie "Donne toi à fond".

Cependant, l'expression ne viendrait pas de lui selon le linguiste Claude Duneton. Dans son livre "La puce à l'oreille", il raconte qu'au début des années 60, les humoristes Dupont et Pondu ont joué un sketch ou un homme chante sous la fenêtre de la femme qu'il convoite, accompagné par un ami qui joue de l'accordéon.

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Afin d'encourager son ami, l'accordéoniste ne cesse de dire "Chauffe Marcel !" Ce "chauffe" est une parodie des musiciens de Jazz, selon Claude Duneton.

"ce terme d'excitation était en effet utilisé comme un équivalent du «Blow, man, blow» dans sa version originale".

L'expression a été rendu célèbre par une chanson des Charlots qui s'inspirait de ce sketch : "Je dis n'importe quoi, je fais tout ce qu'on me dit (Chauffe Marcel)"

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Reste à savoir si Jacques Brel avait entendu cette phrase et avait décidé de la prononcer pour encourager Marcel Azzola.

Dans son livre "Les 1001 expressions préférées des français", l'auteur Georges Planelles déclare :

"Marcel Azzola lui-même indique que, dans la première prise à l'enregistrement de ‘Vesoul', le ‘chauffe Marcel' n'était pas dit par Brel. Mais comme ce dernier voulait que son accompagnateur produise une musique dynamique, enlevée, une volée de notes pour accompagner ses paroles, il aurait, de manière non préméditée, ajouté ces paroles qui feront alors définitivement partie de la chanson."

Malgré tout, cette expression reste employée de nos jours et fait partie du paysage linguistique français.

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