Les termes "mère" et "père" seront supprimés dans les écoles en raison de familles homoparentales
Afin d'«ancrer dans la législation la diversité familiale des enfants», les termes «père» et «mère» vont disparaître des formulaires scolaires.
L’Assemblée Nationale a adopté ce mardi 12 février en première lecture un amendement qui consacre l’homoparentalité dans le cadre du projet de loi «Ecole de la confiance» portée par Jean-Michel Blanquer.
Les députés LREM et la gauche ont en effet voté pour un amendement qui remplace les termes «père» et «mère» des formulaires de l’éducation nationale par les mentions «parent 1» et «parent 2».
Valérie Petit, la députée LREM, à l’origine de cet amendement a expliqué que cette reforme a pour but d’ «ancrer dans la législation la diversité familiale des enfants».
RETOUR SUR LA LOI «LE MARIAGE POUR TOUS»
Cette question de vocabulaire fait en quelque sorte écho à la loi sur le Mariage pour tous. Car c’est l’un de ses articles, jusqu’à aujourd’hui peu appliqué, qui a ouvert cette possibilité.
«Cet article prévoyait que dans la foulée de l’adoption de la loi, les différents codes en vigueur (civil, action sociale, etc.), ainsi que les documents administratifs soient mis en conformité avec la reconnaissance des familles homoparentales»,
rappelle Alexandre Urwicz, président de l’Association des familles homoparentales.
«Pourtant, Jean-Marc Ayrault, premier ministre de l’époque, a renoncé à prendre les décrets nécessaires. Nous sommes restés depuis avec certaines incohérences.»
SENSIBILISATION À LA DIVERSITÉ FAMILIALE
Ces incohérences, ont également été dénoncées par une autre députée LREM, Jennifer de Temmerman:
«On a des familles qui se retrouvent face à des cases figées dans des modèles sociaux et familiaux un peu dépassés. Aujourd’hui, personne ne devrait se sentir exclu par des schémas de pensée un peu arriérés. Pour nous, cet article est une mesure d’égalité sociale»,
a-t-elle déclaré dans l’hémicycle en soutien de sa collègue Valérie Petit.
LES OPPOSANTS À CETTE RÉFORME
Le discours de cette dernière a fait bondir le député LR Xavier Breton, qui s’est empressé de voter contre l’amendement et de rappeler que les familles classiques représentent 95 % des unions.
Laurent Wauquiez, de son côté, s’est engagé sur son compte Twitter à ce que la droite, si elle revient au pouvoir, supprime ce changement.
Quant au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a donné un avis défavorable à cet amendement, estimant que le changement réclamé ne relevait pas du domaine législatif.
UN ÉVENTUEL COMPROMIS
Même si, sur le fond, l’amendement permet d’inclure les familles homoparentales dans les formulaires, sur la forme la proposition introduit une hiérarchie (1 vs 2). L'Association des familles homoparentales a alors fait une proposition «à la canadienne» ci-dessous:
«Dans l’idéal, nous n’aurions pas souhaité que l’on retienne ces notions de parents 1 et 2 qui semble induire une hiérarchie entre les parents et qui gêne certaines personnes», a repris Alexandre Urwicz.
INCLUSION POUR TOUS LES GENRES
Au Royaume Uni, le conseil municipal de Brighton a reçu des réactions négatives pour une orientation récemment approuvée en matière d'éducation sexuelle. Dans ce document, ils déclarent que les entretiens de la période devraient être "inclusifs pour tous les genres".