Les familles racontent des histoires horribles après la mort de leurs proches à cause des Gilets jaunes
Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" en novembre dernier, onze personnes ont perdu la vie, essentiellement lors d'accidents de la route sur les barrages. Franceinfo a joint les familles de ces victimes qui se sentent abandonnées.
Thibaut 27 ans, Aurore Cayre 25 ans, Frédéric Ditta 36 ans, Denis David 23 ans, Olivier Daurelle 61 ans: tel est le lourd bilan des morts résultant des accidents survenus sur les barrages routiers en décembre dernier. Leurs familles ont livrés des témoignages poignants au micro de Franceinfo.
Le 2 décembre, Thibaut, 27 ans, perdait la vie en heurtant un barrage près d'Arles dans le Sud de la France en rentrant du travail à 2h30 du matin. Une vraie tragédie pour la famille de ce jeune homme de 27 ans, papa d’un enfant de trois ans "mort sur le coup".
Sa mère Nadia Bègue et son frère Rémi sont persuadés que "l'accident est la conséquence directe" du barrage et en ont ras-le bol du mouvement Gilets jaunes.
"Ce sont les actions des 'gilets jaunes' qui l'ont tué", affirme, dimanche 17 février, dans le JDD Nadia Bègue. Elle est la première proche d'une victime non "gilet jaune" à prendre la parole publiquement.
Elle et son autre fils Rémi étaient d'une seule voix à demander aux gilets jaunes "d’arrêter de parler pour tout le monde" car ils pensent que c'est à cause de la violence de leur mouvement que Thibault est décédé.
Nadia Bègue dans une interview accordée à BFMTV. | Photo: Youtube/BFMTV
"Je ne peux pas accepter qu’ils utilisent la mort de mon fils pour cautionner leur mouvement. Ce n’était pas un Gilet jaune. Il n’a pas été victime de la violence policière, il a été victime de la violence des Gilets jaunes. Il faut qu’ils prennent conscience de ça. Il y a eu quand même onze décès",
racontait-elle encore au micro de BFMTV.
La famille de Thibaut n'est pas seule. Il y a aussi les proches d'Aurore Cayre. Cette jeune femme de 25 ans, a percuté, le 10 décembre dernier, un camion immobilisé à un rond-point de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) par un barrage des Gilets jaunes.
Son père tient les "gilets jaunes" pour responsables de l'accident de sa fille.
"S'ils n'avaient pas été là, l'accident n'aurait pas eu lieu", Il en veut aussi aux pouvoirs publics de n'avoir pas agi. "Je suis atterré de l'incompétence de l'Etat par rapport à notre situation",
dénonce-t-il avant d'ajouter:
"Nous sommes des oubliés, c'est honteux."
Dix jours plus tard, dans la nuit du 21 au 22 décembre dernier, un jeune homme de 36 ans est mort dans les circonstances pareilles au péage sud de Perpignan.
Frédéric Ditta, ancien jockey avait percuté un camion à l'arrêt sur un rond-point bloqué par des manifestants.
La famille de Frédéric Ditta se sent, elle aussi, abandonnée:
"On n'est au courant de rien, on vous laisse dans votre coin. En plus, on parle des 'gilets jaunes' tous les jours. Ils ont le droit de tuer et personne n'en parle. Et ils se permettent de s'approprier ces décès-là (...) tandis que nous, on est dans notre peine et on n'ose pas bouger".