Cri du cœur d'Alain, fils d'une retraitée de 93 ans, morte dans un Ehpad : "C’est inadmissible"
Cinq résidents de la maison de retraite "La Chêneraie" à Lherm, près de Toulouse, sont décédés. Les décès auraient été causés par une intoxication alimentaire.
Ce dimanche 31 mars dans la soirée, des retraités de l'Ehpad "La Chêneraie" en Haute-Garonne ont commencé à se sentir mal alors qu'il venaient de dîner.
Quatre pensionnaires ont trouvé la mort dans la foulée, et le lundi, une cinquième victime de 93 ans a aussi succombé.
Les cinq victimes sont âgées de 72 à 95 ans : quatres femmes et un homme.
Selon les premiers éléments de l'enquête, une intoxication alimentaire serait à l'origine de cette tragédie. Une enquête pour "homicide involontaire et blessure involontaire" a été ouverte au parquet de Toulouse.
Les informations rapportées par Le Parisien affirment que toutes les victimes avaient mangé un repas mixé à environ 19 heures, et ils ont tous des difficultés à mastiquer. Au total, 24 retraités pourraient avoir été victimes de cette intoxication.
"Dix-neuf personnes sont sous surveillance médicale depuis (dimanche) soir dont 16 en urgence relative sans que le pronostic vital de l’une d’elle ne soit engagé",
a précisé le procureur de la République de Toulouse dans un communiqué.
Alain Lapeyre est le fils d'Antoinette, la victime de 93 ans décédée le lundi dernier. La mère de famille souffrait de la maladie d'Alzheimer, et résidait à La Chêneraie depuis une dizaine d'années avant que ce drame ne se produise.
"Les gendarmes sont venus me prévenir à 1h30 du matin, chez moi, que maman était décédée. Les conditions s’étaient dégradées. Lors d’une visite, je l’ai trouvée dans sa chambre fermée à clé, avec aucun professionnel à son étage",
a expliqué Lapeyre, triste et frustré par la nouvelle.
DES DÉCLARATIONS CONTRADICTOIRES
Le fils d'Antoinette remet en question les conditions du service au sein de la maison de retraite, ayant fait cinq victimes.
"On nous a toujours dit que les repas étaient faits sur place, mais j’ai appris ce matin par le médecin traitant qu’ils avaient été livrés. Cet hébergement nous coûte 3000 euros par mois",
ajoute-t-il.
Alain trouve qu'une telle situation est "inadmissible", il a par conséquent décidé de porter plainte. Cependant, le groupe Korian contredit ces déclarations, en précisant que les repas sont préparés et servis par le personnel de l'établissement.
Il ajoute également que le dernier contrôle réglementaire d'hygiène a été réalisé le mois de février dernier en toute conformité.
L'enquête est toujours en cours, notamment l'autopsie des victimes. Toutefois, une analyse toxicologique et biologique a été effectuée, et la cuisine de l'Ehpad est maintenant placée sous scellée.
UN NOMBRE INQUIÉTANT DE DÉCÈS
La révélation du nombre de décès survenus dans une maison de retraite de Pontarlier a suscité des questionnements.
33 décès rapportés entre 2017 et 2018 sont jugés suspects, par conséquent une enquête a été ouverte. Ces décès ont été précipités à cause des négligences de l'Ehpad.