Ce qui s'est passé quand François Fillon et son épouse ont été déférés devant le tribunal pénal
Les juges d'instruction ont dû attendre deux ans, après un bon début à l'hiver 2017, pour mener à bien l'affaire politico-financière qui a changé toute la face des élections présidentielles en France cette année-là.
François Fillon et sa femme Penelope ont été renvoyés devant la cour correctionnelle dans le cadre des affaires des emplois présumés fictifs.
Signée le 19 avril, l'ordonnance de renvoi blâme les chefs d'accusation de détournement de fonds publics, de complicité, de recel de détournement de fonds publics et d'abus de biens sociaux, et de manquement aux obligations déclaratives.
Par ailleurs, Marc Joulaud qui est l'ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale, est également en procès.
Maître Pierre Cornut-Gentille, l’un des avocats des époux Fillon, a fait part de ses remarques concernant l'affaire.
"Une fois de plus" dit-il, "tout est anormal dans ce dossier. J’apprends et je lis des extraits d’une ordonnance de renvoi par la presse.
Cette dernière n’est arrivée à mon cabinet qu’il y a une trentaine de minutes et je n’ai pas encore eu le temps d’en prendre connaissance, c’est parfaitement anormal.
Tout comme sont parfaitement anormaux les délais d’audiencement. On évoque un procès avant la fin de l’année alors que ce type d’affaires est audiencé dans un délai d’un an voire un an et demi, comme le prouvent les affaires Tapie ou Balkany"
a-t-il expliqué.
Pour ce qui est du mérite, la défense du couple Fillon a fait valoir ses positions.
En effet, elle se serait opposée à tout recours et voudrait faire connaître au fond tout ce qu'elle considère comme des dysfonctionnements institutionnels.
"Nous continuons à défendre que la séparation des pouvoirs parlementaires et judiciaires n’a pas été respectée. Et nous continuons à soutenir que Penelope Fillon a bien rempli des fonctions d’assistante parlementaire pour lesquelles elle était rémunérée"
a souligné la défense.
Pendant un déplacement à Caen, le Figaro avait interrogé François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux européennes, concernant l'affaire.
"Je ne suis pas lié à François Fillon. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement la droite, mais l’ensemble de la classe politique qui doit retrouver la confiance des citoyens. C’est un travail de longue haleine. Notre responsabilité"
a-t-il précisé lors de l'interview.
Quant à Marc Ladreit de Lacharrière, un proche de François Fillon, lui-même propriétaire de la Revue des deux mondes et peu friand des sunlights judiciaires, il avait accepté en décembre dernier une procédure de "plaider coupable".
Penelope Fillon était déjà l'une de ses salariées pendant huit mois.
LE PROCÈS À VENIR
François et Penelope Fillon viennent d’être renvoyés devant le tribunal correctionnel dans l’affaire des emplois fictifs.
Les juges d'instructions ont rendu leur ordonnance de renvoyer en ce sens. Découvrez le procès à venir du couple fillon.