Vincent Lambert : le tribunal " n'a aucune obligation de respecter " la demande du parent
À partir du 20 mai 2019, les soins, qui étaient jusqu'à présents donnés à Vincent Lambert par son médecin traitant vont s'arrêter. Les parents du patient contestent.
Jusqu'à présent, Vincent Lambert, ancien infirmier psychiatrique, accidenté le 29 septembre 2008 reçoit des soins au CHU de Reims. Il est depuis plus de 10 ans, dans un état végétatif, et tétraplégique.
Déjà depuis le mois d'avril 2013, les médecins ont voulu arrêter son alimentation, mais saisis par les parents, le tribunal administratif ordonne le rétablissement de son alimentation le 11 mai 2013.
Une lutte acharnée a donc lieu depuis maintenant 6 ans entre les médecins du CHU de Reims.
Ils qualifient l'acte des parents "d'obstination déraisonnable". Les parents du patient continuent à vouloir se battre pour sauver leur fils.
Pour la troisième fois, le 9 avril, le CHU de Reims a tenté de faire cesser "l'acharnement thérapeutique". Le 24 avril, le Conseil d'État avait jugé que la décision collégiale d'arrêt des soins était conforme à la loi.
Le vendredi 10 mai 2019, son médecin-traitant a annoncé à sa famille que les traitements allaient être interrompus.
Mais, les parents lancent une nouvelle fois un recours en urgence demandant la suspension de la procédure d'arrêt des soins de leur fils, devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH).
"Nous allons nous battre" réplique un des avocats des parents, dès le lendemain de l'annonce du médecin.
En effet, les parents de Vincent Lambert s'opposent fortement à l'euthanasie passive, ils ont même saisi le Défenseur des droits. Les demandeurs invoquent :
"l’atteinte grave et manifestement illégale portée au droit au respect de la vie et au droit au recours effectif, qui constituent des libertés fondamentales"
Leur requête a été rejetée par la CEDH, par contre, le CIDPH réclame que la France suspende toute décision d'arrêt des soins, en attendant une instruction sur le fond.
Le gouvernement français n'est pas tenu de respecter une demande de ce comité, relève le tribunal administratif. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn l'a rejoint dans ce sens, mais bien évidemment, ils répondront à la demande.
Leur conclusion était que :
"la mise en œuvre, sans attendre cet examen, de la procédure d’arrêt de soins, ne constitue pas une atteinte manifestement illégale portée au droit au respect de la vie"
Vincent Lambert est au centre des débats sur l'euthanasie !
LE DROIT DE DEVANCER SA MORT
Dans le cas de la romancière de Charente-Maritime, Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot, elle a demandé à être euthanasiée pour abréger ses souffrances.