La vie de Vincent Lambert avant cette triste affaire

Avant de devenir l’homme derrière l’affaire Vincent Lambert, il menait une vie normale. Comment était Vincent avant que tout ne bascule.

Vincent était un mari, un fils, un frère et un père avant d’être “affaire” Lambert. Il avait une histoire outre celle sur son lit d’hôpital tant médiatisée.

Vincent Lambert est né Philippon, le 20 septembre 1976. Il est le fruit d’une relation extraconjugale et fut élevé par l’époux de sa mère Viviane. Cette dernière quitte son mari pour épouser son amant en 1982.

“Vincent a vécu jusqu’à l’âge de six ans en nommant papa deux personnes. Il est allé vivre avec mon père quand il avait six ans mais sans qu’il y ait d’affection très grande, il a beaucoup souffert de ça”,

explique sa demi-soeur Marie-Geneviève lors d’une interview accordée à France 3.

Vincent Lambert a donc grandi dans une famille nombreuse composée de cinq enfants de deux fratris dans l’Indre. Sa femme Rachel Lambert, explique quelques années plus tard dans son livre

“Parce que je l’aime, je veux le laisser partir” que cette famille est “traditionaliste, où la morale étouffe”.

Pierre, le père de famille, est gynécologue, et Viviane une fervente catholique. Vincent est devenu le grand-frère attentionné de trois frères et soeur.

Il a ensuite été inscrit dans le pensionnat de Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Mais Vincent a fini par être renvoyé de l'établissement car ils ont jugé qu’il avait “l’esprit rebelle”. Jugé par l’Église comme intégriste, l’organisation a été excommuniée au milieu des années 70.

“Une fois adulte, il n’a plus fréquenté personne de la fraternité. Il n’y a plus mis un pied”,

raconte François Lambert.

“Viviane dit que parce qu’il en avait pleuré, c’est qu’il aimait (la Fraternité). Mais non, c’est qu’il s’était attaché aux personnes. Il n’a alors cessé de prendre ses distances avec l’idéologie de nos parents”,

détaille sa soeur Marie.

Vincent Lambert a rêvé de se spécialiser en psychiatre, et, en 1996 il est entré à l’école d’infirmiers de Laon.

Ses proches l’ont décrit comme une personne très sensible et généreuse. Avant de quitter le domicile familial il aurait même confié à ses parents qu’il nourrissait un clochard depuis quelque temps.

VIE D’ADULTE

Vincent a rencontré l’infirmière Rachel, qui travaillait au centre hospitalier de Longwy, en Meurthe-et-Moselle. Tombés amoureux l’un de l’autre, ils se sont mariés en 2008, avant de s’installer à Reims.

“A l’hôpital, je l’admire. C’est un très bon infirmier, respecté de tous. Quand Vincent entre dans une salle, tout le monde le regarde, il en impose”,

raconte-t-elle dans son livre.

Ils sont également devenus parents d’une petite fille née en 2008. Mais deux mois après la naissance de la fillette, Vincent Lambert a été malheureusement victime de ce tragique accident.

Le père de famille est resté dans un état végétatif, en conscience minimale, pendant plusieurs années.

Sa femme a finalement accepté l’arrêt le protocole de fin de vie pour interrompre l’alimentation et l'hydratation de son mari en 2014. Mais les parents de Vincent ont toujours refusé de laisser leur fils mourir.

Après plusieurs décisions de justice, la Cour de cassation de Paris a enfin rendu le verdict final. Le 2 juillet 2019, son médecin traitant a annoncé l’interruption de ses traitements. Jeudi 11 juillet, voire neuf jours après, Vincent Lambert est décédé au centre hospitalier de Reims, à l’âge de 42 ans.

PLUSIEURS DÉCISIONS DE JUSTICE

L’affaire Vincent Lambert a séparé en deux camps les membres de sa famille ; il y a ceux qui sont pour l’arrêt de traitements et ceux qui ont pensé qu’il faut garder l’espoir.

Depuis 2013, plusieurs rebondissements sont survenus dans cette affaire médico-politico-judiciaire française avant le décès de Vincent.