
Le neveu du défunt pape François n'avait pas les moyens d'assister aux funérailles de son oncle
Confronté à d’importantes difficultés financières, Mauro Bergoglio, neveu du pape François, a failli ne pas assister aux funérailles de son oncle. Mais, grâce à un élan de générosité, il a finalement pu se rendre à Rome pour les obsèques.

Le pape François lors de son déplacement à Ajaccio en Corse le 15 décembre 2024 I Source : Getty Images
Les funérailles du pape François, décédé à l’âge de 88 ans, se sont déroulées samedi 26 avril 2025 dans une solennité exceptionnelle sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, au Vatican. Des milliers de fidèles et de dignitaires du monde entier se sont réunis pour rendre un dernier hommage à celui qui, pendant plus d’une décennie, a incarné une Église tournée vers l’humilité, la justice sociale et la fraternité.
Plus de cinquante chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des centaines de délégations officielles, avaient fait le déplacement pour assister à la cérémonie. Une foule estimée à près de 400 000 personnes selon le Vatican, s’était, également, massée sur la place Saint-Pierre et dans les rues adjacentes dès les premières heures de la matinée pour rendre un dernier hommage au pape François.
Parmi cette foule immense, un seul membre de la famille du pape a pu faire le déplacement pour assister aux obsèques. Son neveu Mauro Bergoglio. En dépit des difficultés financières, le jeune homme — infirmier et vivant en Argentine, pays natal du pape — a finalement pu se rendre à Rome pour dire un dernier adieu à son oncle.
Invité de l’émission Wifi sur la chaîne argentine A24, il avait expliqué dès l’annonce du décès du pape François, qu’il "essayait d’organiser" son déplacement vers Rome, mais que la situation était incertaine. "Je n’ai pas encore assez d’argent. Je suis dans une situation compliquée, mais je fais tout mon possible. J’aimerais beaucoup y aller", avait-il déclaré.
Cette confidence a touché de nombreux spectateurs. Parmi eux, Rita Mattiello, propriétaire de l’agence de voyages Corima Tours à Buenos Aires. Profondément émue par la détresse de Mauro, elle a offert les billets d’avion nécessaires à son voyage vers l’Italie. "Ça m’a brisé le cœur d’entendre qu’il ne pouvait pas voyager. Je l’ai vu si démuni", a-t-elle confié à El Tiempo. "Si on peut faire des affaires, comment ne pas aider dans certains cas ?" a-t-elle ajouté, soulignant que cet acte était, avant tout, un geste de solidarité.
Selon les informations recueillies par Infobae, l’agence Corima Tours a pris en charge les billets. La production de la chaîne A24 s’est elle mobilisée pour organiser son hébergement et faciliter les démarches administratives. Grâce à une intervention rapide des autorités argentines, le traitement de son passeport a été accéléré.
Au-delà de ces circonstances exceptionnelles, Mauro Bergoglio a rendu hommage à la personnalité de son oncle, insistant sur "l’humilité dont il a fait preuve toute sa vie" et "sa capacité à aider son prochain", des traits de caractère qu’il n’a jamais perdus. Il a également rappelé, avec tendresse, le sens de l’humour du Souverain Pontife, le qualifiant de "très drôle".
Le jeune homme a aussi partagé des souvenirs intimes de sa relation avec le pape François révélant que leur dernier échange remontait à quelques semaines, après une hospitalisation du Saint-Père due à une pneumonie bilatérale. Préférant la discrétion, Mauro lui avait adressé un simple courriel auquel son oncle avait répondu personnellement, lui assurant qu’il allait mieux. "Nous parlions de lui, de la famille", a raconté Mauro, évoquant la simplicité et la chaleur de leurs échanges.
Il a confié, dans sa déclaration, avoir espéré, sans jamais insister, que le pape puisse un jour revenir en Argentine. "C’était sa décision, je ne lui ai jamais rien demandé. Ce n’était pas facile pour lui et je l’ai toujours respecté", a-t-il souligné.
Le pape François est décédé le 21 avril 2025 alors que les chrétiens célébraient le lundi de Pâques. Depuis plusieurs mois, la santé de Jorge Mario Bergoglio, son nom de naissance, préoccupait les fidèles. Hospitalisé en mars 2023 pour une infection respiratoire, il avait ensuite souffert, en novembre, d’une pneumonie bilatérale ayant nécessité des soins intensifs.
Son passé médical, marqué par une ablation partielle du poumon droit après une pleurésie à 21 ans, le rendait particulièrement vulnérable. Le 14 février 2025, une nouvelle hospitalisation pour double pneumonie avait encore fragilisé son état. Bien qu’il ait regagné le Vatican un mois plus tard, il restait affaibli.
La dépouille du souverain pontife a été transférée, samedi dernier, en procession jusqu’à la basilique Sainte-Marie-Majeure, un lieu hautement symbolique pour le pape défunt. C’est dans cette basilique, l’une des plus anciennes de Rome, qu’il avait l’habitude de prier avant et après chacun de ses grands voyages apostoliques, confiant sa mission et ses rencontres à la protection de la Vierge Marie.
En choisissant d’y être inhumé, François a une nouvelle fois exprimé son attachement profond à la simplicité et à la piété mariale, deux dimensions essentielles de son ministère. La messe d’inhumation, plus intime, s’est tenue dans un climat de grande émotion, clôturant une journée historique pour l’Église catholique et pour des millions de croyants à travers le monde.