logo
AccueilActualitésActu France
twitter.com/FChretienne
twitter.com/FChretienne

Le médecin qui a cessé le traitement de Vincent Lambert fait face à des menaces

Guerry Naissant
12 juil. 2019
18:15

Vincent Sanchez, le médecin du CHU de Reims qui a procédé à la sédation de Vincent Lambert, fait face à de nombreuses menaces anonymes alors que les parents du défunt l'attaquent en justice.

Annonces

Vincent Sanchez, ne répond pas aux demandes d'interviews et a décidé de faire ôter son nom du site internet de l’hôpital, depuis l'annonce de la mort de Vincent Lambert, jeudi 11 juillet 2019. La raison est simple : il reçoit des menaces de gens qui ont déjà réprimé ses prédécesseurs de la même manière, selon un article complet de l’Union.

Cet homme est celui qui a arrêté les traitements de l'ancien infirmier de 42 ans. François Lambert décrit le médecin favorable à la sédation profonde de son oncle, comme étant quelqu'un de très discret.

Annonces

"C’est quelqu’un de très secret, il a tout caché à son équipe médicale, sur l’horaire de l’arrêt des traitements par exemple (…) Je le sens très déterminé, depuis le début",

expliquait-il il y a quelques semaines.

Une opinion qui a reçu un écho des parents du défunt car, Marie Lambert, sœur cadette de Vincent, déclarait que Vincent Sanchez "est un homme très pondéré, très rationnel, équilibré, légaliste, il veut aller au bout d’une décision validée par les juges". Même son de cloche pour Marie-Geneviève Lambert, la demi-sœur de la victime, peu avant la mort de celui-ci.

D'AUTRES MÉDECINS ONT AUSSI ÉTÉ MENACÉS

Le chef du service des soins palliatifs et de l’unité des cérébrolésés du CHU de Reims est, depuis 2017, date de son arrivée à l'hôpital, le remplaçant de Daniéla Simon, qui a elle aussi été la remplaçante d’Éric Kariger. Tous les deux ont également reçu de nombreuses menaces de morts, injures, durant toutes les années passées auprès de Vincent Lambert.

Annonces

"Que les larmes à qui tu retires l’espérance, te hantent les quelques nuits qui te restent",

disait entre autres un courrier reçu en juin 2014 par le Dr Kariger, désigné plutôt comme le "bourreau Éric Kariger" sur l’enveloppe.

Le Dr Daniéla Simon, qui a pris sa place, est la même, qui, en juillet 2015, avait renoncé à mener à termes la nouvelle procédure d'euthanasie à cause des "conditions de sérénité et de sécurité ne sont pas réunies" alors qu’elle l'avait pourtant entamée quelques semaines plus tôt. À l’époque, il y avait des demandes faites sur un site internet pour enlever Vincent Lambert et le Dr Simon.

Et, les Dr Daniela et Kariger n'ont pas été les seuls à affronter les courroux d’un ennemi anonyme car trois autres experts désignés par le tribunal administratif de Châlons avaient abandonné, en raison d'une atmosphère de "grande confusion". La justification pour leur désistement était qu'ils n’avaient pas "la stature pour résister à ces tentatives de manipulation et aux critiques diverses…"

Annonces

LES PARENTS DE VINCENT LAMBERT L'ATTAQUENT EN JUSTICE

Non seulement, le médecin de 50 ans fait l'objet d'intimidations anonymes, il est aussi dans la ligne de mire des parents du défunt. En effet, l’avocat des parents de Vincent Lambert avait promis une "plainte disciplinaire aux fins de radiation ainsi que de poursuites pénales" à l'encontre de Vincent Sanchez.

D'ailleurs, le vendredi 5 juillet 2019, ils avaient déposé plainte au commissariat de Reims contre celui qui "s’est permis de [leur] envoyer un email, froidement" les informant du début du protocole.

Annonces

Le Dr Edwige Richer, neurologue et médecin de physique et de réadaptation fonctionnelle retraitée, qui a rencontré le Dr Sanchez pendant l’expertise médicale de l’automne 2018, à la demande des parents, considère ce dernier comme :

"Un très bon gériatre et un très bon médecin de soins palliatifs mais il est habitué à accompagner des fins de vie, il n’est pas habitué à aider à reprendre vie à des personnes en état de conscience altérée".

Dans un état végétatif depuis un accident de la route en septembre 2008, Vincent Lambert est décédé la matinée du jeudi 11 juillet 2019 au CHU de Reims, 9 jours après l’arrêt de ses traitements, validé par son médecin, Vincent Sanchez.

Annonces
Annonces
Articles connexes