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Saint-Étienne : un patient âgé, passe 120 heures sur une civière, dans le couloir de l'hôpital

Nkongo Odile Carine
05 août 2019
00:20

Un homme âgé de 72 ans est sorti du CHU de Saint-Étienne mardi 30 juillet 2019 après, avoir passé 120 heures allongé sur un brancard, soit cinq jours sans avoir eu accès à une chambre d’hôpital. Le cas ne serait pas isolé dans cet établissement sanitaire.

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Après son admission au service des urgences de l’hôpital, un patient reste 120 heures dans un couloir faute de chambres disponibles pour l’accueillir. C’est la situation dévoilée par France Bleu dans son édition du mardi 30 juillet 2019.

L’administration de l’hôpital reste muette face à cette situation tandis que le personnel évoque des conditions inhumaines.

Valérie, aide-soignante au service des urgences fonctionnelles (UF), affirme avoir vu un homme quitté son service après avoir passé cinq jours entiers sur un brancard. Les cas sont récurrents, car il n’est pas rare de voir des patients passer 70 heures sur des brancards. Et au fil du temps, la situation prend de l’ampleur.

Cela fait plus de deux mois que le personnel du CHU de Saint-Etienne est en grève | 20minutes.fr

Cela fait plus de deux mois que le personnel du CHU de Saint-Etienne est en grève | 20minutes.fr

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Selon une autre aide-soignante du nom d’Axelle, 38 patients étaient couchés sur un brancard à son arrivée le matin au service des urgences graves. Elle témoigne :

“On commence à voir des gens qui repartent avec des débuts d'escarres, parce qu'ils restent trop longtemps sur des brancards. On fait ce qu'on peut pour les masser mais on n'est pas assez."

Le personnel des urgences de cet établissement a rejoint le mouvement de grève national depuis près de deux mois, dénonçant des conditions de travail difficiles qui ne cessent de compliquer la prise en charge des patients. Et pour cause, le manque de lits disponibles pour accueillir les patients est criard. Ajouté à cela, le manque de personnel soignant qui fait défaut dû à la rareté des titularisations.

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Difficile d’être satisfait de sa journée de travail dans ces conditions pour le personnel qui a décidé d’afficher sur les murs, le temps passé par certains patients sur un brancard. Ils y mentionnent l’âge et la durée parfois incroyable de ceux-ci dans cette situation insensée.

Une situation qui va complètement à l’encontre de la charte du patient du CHU qui précise dans son article 2 qu’un patient doit se voir garantir :

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“la qualité de l'accueil, de traitement et des soins [...] pour assurer à chacun une vie digne."

Capture d'écran extrait de la charte du patient du CHU de Saint-Étienne | francebleu.fr

Capture d'écran extrait de la charte du patient du CHU de Saint-Étienne | francebleu.fr

Cette charte crée des réactions chez le personnel notamment en ce qui concerne le respect de la vie privée. A ce sujet, Axelle, l'aide-soignante répond :

"non ce n'est pas respecté. Faire des toilettes dans un couloir parce qu'on n'a plus de place dans les box, au niveau de l'intimité du patient, il n'y en a pas. On a des paravents, mais ils ne cachent pas tout."

La direction du centre hospitalier qui n’a pas souhaité réagir aux sollicitations des médias, a fait un communiqué de presse jeudi 1er août 2019 pour annoncer des mesures qui ont été prises. Notamment l’ouverture de 25 lits dans plusieurs services, la réouverture de 28 lits dans une unité de gériatrie de 28 lits et enfin, le maintien durant tout l’été d’une unité de chirurgie orthopédique et traumatologie qui devait fermer.

Des améliorations qui restent insuffisantes compte tenu de l’ampleur de la situation.

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