Croissance des pénuries de médicaments : Trois idées de préventions
Un collectif de médecins hospitaliers souhaite le rapatriement de la production des principes actifs en Europe afin de prévenir les pénuries de médicaments.
Inquiets par les pénuries de médicaments, 26 médecins ont signé une tribune dans le Journal Du Dimanche, paru le 17 août 2019.
“Très rares il y a une dizaine d’années, les pénuries de médicaments se multiplient”,
ont affirmé les signataires.
En effet, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament ou ANSM, il y a eu une forte croissance en pénurie de médicaments ces dernières années, dont les plus concernés sont “des médicaments peu coûteux qui, bien qu’anciens et tombés dans le domaine public”.
Si en 2008, 44 ruptures d’approvisionnement ont été signalés, en 2018, 868 signalements ont été constatés. Soit 20 fois plus qu’il a dix années.
“Les malades ont ainsi subi de multiples pénuries concernant des médicaments du cancer, des antibiotiques, des corticoïdes, des vaccins, des traitements de l’hypertension, des maladies cardiaques, du système nerveux…”,
précisent les médecins signataires.
Selon le collectif de médecins hospitaliers, le problème vient de l’existence de plusieurs intervenants dans le processus de fabrication de ces médicaments. D’abord, il y a les laboratoires de chimie producteurs du “principe actif”, puis, les laboratoires pharmaceutiques qui façonnent les médicaments en ajoutant d'excipients avant de choisir la forme (gélules, comprimés, ampoules).
“Alors que ces laboratoires pharmaceutiques résident pour la plupart en Occident, la production des principes actifs de 80 % des médicaments passés dans le domaine public a été depuis plusieurs années, pour des raisons de moindre coût, délocalisée en Inde et en Chine”,
ont-ils informé.
Des plaquettes de médicaments. | Photo : Pixabay
Même si l’ANSM a déjà un système en place concernant les pénuries auprès des laboratoires pharmaceutiques, il reste inefficace car il s’agit d’une “gestion de pénuries” et non d’une prévention.
Ainsi les 26 médecins proposent trois idées pour “prévenir les pénuries et garantir “la qualité des médicaments et de prix justes et pérennes”.
Des médicaments sous forme de pilules. | Photo : Pixabay
Il faut d’abord que “la constitution et la gestion de stocks de MITM sous forme de produits finis” soient imposées aux laboratoires pharmaceutiques titulaires de l’autorisation de mise sur le marché.
Ils demandent également le rapatriement en Europe la production des principes actifs. Et en troisième point, la création “un établissement pharmaceutique à but non lucratif” européen ou français, sinon aux États-Unis.
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