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Le pape François assiste à son audience générale hebdomadaire dans la salle Paul VI, le 9 août 2023, au Vatican I Source : Getty Images
Le pape François assiste à son audience générale hebdomadaire dans la salle Paul VI, le 9 août 2023, au Vatican I Source : Getty Images

Quel est cet objet très spécial appartenant au pape François détruit après sa mort ?

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29 avr. 2025
17:02

Le pape François s’est éteint le 21 avril 2025. Ses funérailles ont été célébrées le 26 avril, selon les rites sacrés de l’Église. Avant son inhumation dans la simplicité à Sainte-Marie-Majeure, un symbole majeur de son autorité papale a été détruit.

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Le pape François assiste à son audience générale hebdomadaire dans la salle Paul VI, le 9 août 2023, au Vatican I Source : Getty Images

Le pape François assiste à son audience générale hebdomadaire dans la salle Paul VI, le 9 août 2023, au Vatican I Source : Getty Images

Le pape François a tiré sa révérence le 21 avril 2025 à l’aube alors que la communauté chrétienne fêtait le lundi de Pâques. Ses obsèques ont eu lieu le samedi 26 avril conformément à la tradition. Depuis plusieurs mois, la santé de Jorge Mario Bergoglio, son nom de naissance, préoccupait les fidèles. Hospitalisé en mars 2023 pour une infection respiratoire, il avait ensuite souffert, en novembre, d’une pneumonie bilatérale ayant nécessité des soins intensifs.

Son passé médical, marqué par une ablation partielle du poumon droit après une pleurésie à 21 ans, le rendait particulièrement vulnérable. Le 14 février 2025, une nouvelle hospitalisation pour double pneumonie avait encore fragilisé son état. Bien qu’il ait regagné le Vatican un mois plus tard, il restait affaibli. Cette pneumonie n'était, cependant, pas la cause du décès. Le pape François est, rappelons-le, mort des suites d'un AVC.

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Sa dépouille a été inhumée à la basilique Sainte Marie Majeure, dans le centre de Rome, à l'exception de plusieurs autres papes enterrés dans les grottes vaticanes tel que le veut le protocole.

Pour le reste, tout ou presque s’est déroulé comme décrit dans la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, ce texte qui fixe avec précision les étapes à suivre dès la constatation de la mort du souverain pontife. D’ailleurs, un objet très spécial, symbole d’un pouvoir spirituel unique, ne servira plus après le décès du pape François. Sa destruction fait partie d’une série de rites visant à respecter la dignité du défunt pontife, assurer la continuité de l’Église, et organiser l’élection de son successeur.

Les rites funéraires papaux

Le premier acte est, rappelons, la constatation officielle du décès par le cardinal camérier qui joue un rôle central pendant la vacance du Saint-Siège. Accompagné de plusieurs témoins, il s’assure de la mort du pape, souvent en l’appelant par son nom de baptême.

Le pape François assiste à la messe de Pentecôte à la basilique Saint-Pierre du Vatican, le 31 mai 2020, au Vatican I Source : Getty Images

Le pape François assiste à la messe de Pentecôte à la basilique Saint-Pierre du Vatican, le 31 mai 2020, au Vatican I Source : Getty Images

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Le décès annoncé, s’ouvre alors une période appelée Sede vacante (Vacance du Siège apostolique, ndlr) durant laquelle aucun acte de gouvernement ne peut être posé au nom du pape. Durant cette phase, le cardinal camérier administre temporairement les affaires courantes de l’Église, sans pouvoir législatif, et s’assure de la bonne organisation des funérailles du pape défunt.

Les obsèques sont généralement célébrées entre le 4e et le 6e jour après le décès, pour laisser le temps aux fidèles du monde entier de venir rendre hommage. Avant cela, le corps du souverain pontife est exposé à la basilique Saint-Pierre pendant plusieurs jours.

La tradition prévoit que le corps soit habillé de la soutane blanche, de la chape rouge et de la mitre, puis placé dans trois cercueils imbriqués : un premier en cyprès (symbole de pureté), un deuxième en plomb (portant ses armoiries et une copie de son testament), et un troisième en bois de chêne (ou d’orme), pour la mise en terre.

Nous noterons que cela n’a pas été le cas pour le pape François. Sur sa demande le défunt a été enterré dans un simple cercueil en bois et en zinc. Dans son testament, le pape avait fait savoir son souhait d’être inhumé dans une modeste niche dépourvue d’ornements, au sein de la basilique papale Sainte-Marie-Majeure à Rome, loin des fastes de la crypte vaticane de la basilique Saint-Pierre où sont inhumés la plupart des papes, à proximité du tombeau de saint Pierre.

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Après les funérailles, le Vatican entre dans une période de deuil appelée les Novemdiales, qui consiste en neuf jours consécutifs de messes et de prières pour l’âme du défunt. Ces célébrations liturgiques se tiennent chaque jour à la basilique Saint-Pierre et sont ouvertes aux fidèles, aux religieux, et aux diplomates accrédités.

Cette période précède le conclave. Dès la constatation de la vacance, le doyen du Collège des cardinaux convoque tous les cardinaux de moins de 80 ans à Rome pour une réunion à huis clos destinée à élire le nouveau pape. Le conclave commence au plus tôt 15 jours après le décès, pour permettre l’arrivée de tous les cardinaux. Ceux-ci sont logés à la résidence Sainte-Marthe, et les séances d’élection ont lieu dans la chapelle Sixtine.

Le pape François (Jorge Mario Bergoglio) en visite à la Christuskirche. Rome, Italie. 15 novembre 2015 I Source :  Getty Images

Le pape François (Jorge Mario Bergoglio) en visite à la Christuskirche. Rome, Italie. 15 novembre 2015 I Source : Getty Images

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L’élection du nouveau pape

Selon une annonce du vatican, c’est à partir du 7 mai 2025 que les cardinaux se réuniront pour élire le nouveau chef de l’Église catholique en remplacement de feu François.

La tradition veut que les cardinaux votent à bulletin secret. Une majorité des deux tiers est nécessaire pour élire le successeur de saint Pierre. Après chaque scrutin infructueux, les bulletins sont brûlés. La fumée noire indique une non-élection ; la fumée blanche, quant à elle, annonce l’élection d’un nouveau pape.

Lorsque l’élection est conclue, le nouveau pape accepte la charge et choisit son nom de règne. Le nouveau souverain pontife apparaît ensuite dans le balcon pour donner sa première bénédiction « Urbi et Orbi » à la ville de Rome et au monde.

L’Anulus Piscatoris (l’anneau du pêcheur, ndlr) lui est remis lors de la messe d'inauguration de son pontificat. Ce même ornement est détruit à la mort du pape. Comme il représente l'autorité du pape sur les fidèles de l'Église, ce bijou est brisé publiquement à coups de marteau, afin de marquer la fin du pontificat.

Cet anneau que portait aussi le pape François de son vivant a été détruit dans la foulée de la constatation de son décès. Le pape avait, rappelons-le, délibérément rompu avec la tradition en optant pour un anneau du pêcheur en argent plaqué or, plutôt qu’en or massif, comme le voulait l’usage. Il a également choisi un modèle ancien, inspiré d’une création du sculpteur italien Enrico Manfrini, réalisée pour Paul VI, plutôt qu’une pièce spécialement conçue pour son pontificat.

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Plus qu’un simple bijou, Anulus Piscatoris incarne l’autorité spirituelle du pape, successeur de l’apôtre Pierre, et joue un rôle central dans les rituels du Vatican. Il tire son nom de sa gravure traditionnelle représentant saint Pierre, pêcheur de métier, lançant son filet dans la mer et symbolise donc le rôle du pape en tant que pasteur suprême de l’Église catholique, chargé de guider les fidèles.

Utilisé dès le XIIIe siècle, l’anneau servait autrefois à sceller les documents officiels du pape. Il porte une gravure personnalisée, avec le nom du souverain pontife en latin, qui permet d’authentifier les bulles pontificales.

L'anneau du pêcheur du pape François visible dans le guide du Vatican pour la messe d'intronisation qui aura lieu le 18 mars 2013 au Vatican I Source : Getty Images

L'anneau du pêcheur du pape François visible dans le guide du Vatican pour la messe d'intronisation qui aura lieu le 18 mars 2013 au Vatican I Source : Getty Images

Aujourd’hui encore, malgré l’évolution de la papauté et des usages liturgiques, l’anneau du pêcheur demeure un puissant symbole de continuité apostolique, de service spirituel et d’humilité. Sa destruction marque non seulement la fin d’un règne pontifical, mais aussi l’attente solennelle d’un nouveau pasteur pour l’Église.

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